Chapitre 10

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Je rentrais chez moi sans même me retourner, et, à mon grand étonnement, mes parents m'y attendaient.

- Ma chérie ! Comment vas-tu ?

Ma mère arriva jusqu'à moi et me serra fort dans ses bras.

- Ça va. Comment ça se fait que vous êtes rentrés ? Vous ne deviez pas arriver jeudi prochain ?

Mon père m'enlaça à son tour.

- On a voulu te faire la surprise. Notre déplacement s'est terminé plus tôt.

Ma mère avait un sourire jusqu'aux oreilles. Les deux restaient plantés dans l'entrée, ce qui me mettait mal à l'aise. Comme s'ils avaient quelque chose à m'annonc...

- Mais ce n'est pas la seule surprise qu'on a pour toi ! S'écria ma mère en sautillant presque sur place.

Pitié, pas de frère ou de sœur.

Elle partit dans le salon, et l'instant d'après réapparu dans l'entrée, ma valise à la main.

- On t'embarque avec nous pour notre prochain déplacement.

- On prend l'avion demain matin direction l'Egypte.

Pour confirmer ces propos, mon père sortit trois billets de sa poche. Je restais sans voix.

Après le repas, je partis dans ma chambre rajouter les quelques affaires manquantes à ma valise. Ma mère est bien mignonne, mais je ne suis plus une enfant et j'ai besoin d'autres choses que seulement une brosse à dents et à cheveux. À défaut de les voir rarement, j'ai quand même tout ce dont j'ai besoin. De plus, quand ils rentrent, ils m'emmènent un peu partout avec eux. Mais malheureusement, ce n'est que quelques jours tout au plus.

Petite, je passais de nounous en nounous. Puis maintenant, ce n'est que moi et ma solitude. Je sais que la plupart des adolescentes rêveraient de ce que je vis : avoir assez d'argent de poche pour se payer un panier Sephora ou Zara régulièrement, voyager au moins une fois par an, être quasiment autonome. J'en ai conscience et j'en suis très heureuse, mais ce que j'aimerais, c'est uniquement voir mes parents. Pouvoir leur parler de mes problèmes quotidiens, qu'ils soient là le soir quand je rentre, et pas seulement combler mes besoins avec de l'argent.

C'est principalement à cause d'eux que j'ai des problèmes avec la solitude et que je fais tout désespérément pour être accepté.

C'est à cause de ça que j'ai développé ma carapace d'enfant capricieuse et égoïste.

Mon téléphone vibra sur mon bureau. Je sortis de mon dressing où traînaient d'innombrables affaires par terre, pour voir qui c'était. Cela m'étonnerait que ce soit Alicia, qui ne m'a presque pas calculé de la journée.

Quand je vis le prénom de Lucas s'afficher, mon cœur rata un battement. Que me voulait-il encore ?

- On peut s'appeler ?

Je rigolais seule. Que lui arrivait-il ?

Je ne répondis pas à son message et commençais à plier mes affaires au sol quand mon téléphone vibra longuement. Je soupirais. Il était en train de m'appeler.

Perdant patience, je décrochais.

- Tu veux ?

- Je voulais qu'on se voie pendant les vacances pour discuter un moment...

Je riais jaune. Sérieusement ? Il ne manque pas d'audace.

- Ta pote de classe ne peut pas t'accompagner à la soirée, c'est ça ?

- Non, pas du...

- Et donc, le coupais-je, tu te rabats sur la crétine de Marine ?

Il soupira. J'étais en train de m'emporter par mes réels sentiments. Il fallait que je lui laisse croire à une potentielle faille, que je joue encore de lui.

- Marine, je t'assure que c'est un malentendu. Est-ce qu'on peut se voir ?

- Je pars demain en Egypte.

- Je comprends que tu sois énervée, mais vraiment Marine, j'aimerais qu'on puisse se voir pour discuter.

- Mais je suis sérieuse. Je pars pendant deux semaines, donc se voir risque d'être compliqué.

- D'accord très bien. Je passerais dans la soirée alors. J'aimerais me rattraper.

Je restais crédule un moment. Lassée de son manège, je cédais. Je n'avais rien à perdre, sa crédibilité était déjà brisée de toute manière. Et moi, j'étais déjà en train de me brûler.

Un peu plus un peu moins, je n'étais plus à ça près.

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Ah, j'adore ce chapitre et le suspens qui plane pour la suite !

Je vous publie la suite en début de semaine prochaine ;)

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