Ezequiel. Mon futur bourreau.

Les yeux baignés de larmes, je m'endors épuisée et lasse. Quoi qu'il se advienne, je suis impuissante désormais.


Au petit matin, on frappe à ma porte. Une voix familière m'incite à me redresser. Chose que je fais immédiatement.

Il est déjà au courant

Il ne lui aura fallut d'une seule nuit pour me retrouver.

— Serena ! Ouvres.

Je prend le temps de passer par la salle de bain pour débarbouiller mon visage et rincer ma bouche. Je traverse ma suite, toujours vétue de la tenue de la veille.

Quand j'ouvre la porte, les deux bras de mon père m'entoure immédiatement sans que je n'ai le temps de m'y preparer.

— Serena ! Serena... S'émut-il en me serrant contre lui.

Soufflée par cet instant inattendue. Je met quelques secondes à realiser que c'est bien mon père qui me tient contre lui.

Je finis par me dégager, tandis qu'il s'efforce de me garder face à lui.

— Serena.. Tu ne peux pas savoir combien tu m'as fait peur. J'ai cru te perdre pour toujours.

Je plante mes deux noisettes dans ses yeux gris. Mon père mesure 1m90, il est gigantesque. Son visage est marqué par l'inquiétude et la fatigue.

— Tu m'as perdu papa.

— Qu'est-ce que tu racontes? Tu es en face de moi, Serena. Je n'hallucine pas.

— Mon corps est là, certes. Mais il n'y a plus cette Serena. Celle que tu façonnais à ton image, celle qui disait oui à tout.

— Je ne comprend ma fille. Que t'a t'on fait? Qui t'as fait du mal?

— Toi ! C'est toi, m'affirmé-je en ne craignant plus cet homme.

Je me dégage totalement en lui tournant le dos. Mon père reste statufié. Je sens ses yeux cendrés suivre ma trajectoire.

— Je veux comprendre... Explique moi, implore t-il.

Justement, j'allais y venir. Je me saisis de cette photo chère à mon coeur, celle qui a recueilli mes larmes durant tant d'années. J'avance vers mon père et la lui tend.

— Tiens !

Mon père fixe la photographie. Je vois son regard s'éteindre. Je le vois vaciller. Sa cage thoracique se soulève rapidement. Son regard balaie la pièce, il repère un siège et je le vois s'y jeter avec désespoir.

— Elle est morte papa. Annabella est morte ! vociféré-je en ignorant le mal que ça lui fait.

Mon père reste muet. Il fixe la photographie sans jamais me regarder. J'approche avec détermination et pose une main sous son menton afin qu'il arrime son regard au mien.

— Pourquoi m'avoir caché sa mort hein? Tu connaissais l'attachement profond que j'avais envers Nana. Tu savais combien je l'aimais et combien je voyais une figure maternelle en elle.

One to oneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant