Madness

🌃VI.

" But I miss screaming and fighting and kissing in the rain " 

~ The Way I Loved You ( Taylor's Version ), Taylor Swift

🪐

Este me réveille le lendemain, excitée à l'idée de lire le carnet mystérieux de Paola.

- Allez debout, petite loutre, on a un journal à déchiffrer.

- Este, c'est dimanche...

- On s'en fiche ! 

Elle ouvre les volets grâce aux télécommandes et s'installe en tailleur à côté de moi sur le lit.

- Alors alors alors...

Elle tourne les pages en mouillant son doigt et en les cornant.

- On commence par quelle date ? Soit, on est espionnes, mais il ne faut pas oublier la vie privée, c'est son journal intime, quand même...

- Este, ta phrase entière est un paradoxe.

- Je sais bien, soupire-t-elle très sérieusement.

Elle me fait rire, et je frotte mes yeux en m'étirant. 

- On devrait commencer par il y a deux semaines grand maximum. Le reste ne nous concerne pas, on veut juste savoir des informations sur Ennio et elles.

- Tu as raison, acquiesce ma coéquipière.

Elle s'arrête au 14 décembre, et entame lentement la lecture laborieuse du journal intime de Paola.

- 14 décembre. Aujourd'hui, Bea a eu un comportement étrange. Elle m'a dit qu'Ennio était passé au bureau dans la journée, tentant nous inviter ce week-end. Cet enfant m'insupporte. N'a-t-il donc pas compris que nous ne voulions plus d'affaires avec lui ?

- C'est tout ? 

- Ouais.

- La suite, alors.

- 16 décembre. J'ai reçu un appel d'Ennio. Il m'a demandé où se trouvaient les documents que Bea et moi avions signés pour l'achat de la maison. Je lui ai répondu que c'était lui qui était censé les avoir, puisqu'on les avait déposés à la banque, et il m'a dit qu'il vérifierait. Je ne comprends pas pourquoi il m'a appelée pour ça...

Este lève la tête du carnet abîmé.

- Tu ne trouves pas toute cette histoire bizarre ?

- Bien sûr que si, je réponds dans un souffle.

- Non, mais, je veux dire... On dirait que Paola et Beatrice sont bien plus proches d'Ennio, ou l'étaient, en tous cas, qu'elles n'en ont l'air.

- Tu as sans doute raison.

Il est neuf heures du matin et je n'ai pas eu ma dose de caféine, alors je me contente d'hocher la tête sur les hypothèses que mon amie émet.

Elle continue la lecture, et nous n'apprenons rien de plus sur Ennio ou sur les filles.

Je décide de me mettre du vernis car je m'ennuie un peu.

Le reste de la journée se déroule sans encombre, et j'ai hâte d'être demain pour confronter Walter à ses actes. Je veux savoir pourquoi il a volé l'argent de mon entreprise.

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Lundi arrive enfin, et son lot de mauvaise humeur avec...