🌃III.

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"D'où sors- tu ? Ta douceur tue... "

~ Elle pleut, Nekfeu. 

🪐

- Mais ça va pas ??!

J'ai enfin réussi à reprendre ma respiration. Et je suis en train d'hurler sur le chauffeur.

Este parvient à se dégager et à se remettre droite.

- Excusez moi mesdames, je n'avais pas vu, un camion a foncé sur nous, j'ai dû me décaler au dernier moment, c'est curieux...

Sa voix est calme mais son corps raidi et ses mains crispées sur le volant indiquent le contraire.

Este me chuchote :

- C'est pas lui.

- Je sais, je réponds, agacée.

- Je préfère te le dire avant que tu veuilles l'écorcher vif.

Il tremblote.

- Pardonnez moi, vraiment.

Si je vois bien qu'il n'est pas coupable, je ne crois pas à son histoire de camion.

- C'était à cause de quoi ?

Il reste crispé.

- De... de quoi, madame ?

- Que vous avez fait une embardée monumentale qui a failli nous coûter de perdre la vie, mais je vois qu'à vous elle vous a fait perdre le peu de neurones que vous possédiez, je réponds, en levant les yeux au ciel.

Este a un bref sourire en remettant les boucles de ses cheveux en place.

Je crois qu'elle est bourrée.

Mais j'avoue que ma phrase bien trouvée m'a aussi fait rire intérieurement.

Il reste tout d'abord sans voix, avant de se reprendre, et de lancer, d'un air professionnel :

- Un camion madame. Qui appartenait à la compagnie Walter, il me semble.

Je grince des dents. Ennio...

Comment ça se fait ?

Este ne rit plus.

Nous arrivons devant mon immeuble, et je paye le chauffeur avant de pousser mon amie hors du véhicule.

- Merci bonne soirée et-

- C'est bon Este, on a compris.

Il repart.

- Allez viens...

Ça faisait quelques jours qu'elle était en vadrouille, à dormir chez ses autres amis, car elle est en école de journalisme et qu'ils avaient des examens, pour réviser, c'était plus simple.

C'est pour cela que lorsqu'on s'est revues, elle m'a demandé pourquoi j'étais en retard. Nous sommes colocataires depuis 1 an et demi.

- Je te préviens, je ne tiens pas tes cheveux au dessus des toilettes si tu vomis, et je n'ai pas envie d'entendre un résumé de ta soirée non plus, Este.

Je déteste mon amie quand elle est bourrée. À vrai dire, je déteste tout le monde lorsqu'il ou elle est bourré(e).

À mes 16 ans, je venais d'arriver sur New York pour fuire la pauvreté d'Italie, et j'avais fait une fête. Esteban était présent, il m'avait accompagnée aux USA, et était encore mon ami à ce moment là.

Esteban était mon meilleur ami. Depuis mes 3 ans, lorsqu'il avait déménagé et était devenu notre voisin. Lorsque j'ai annoncé que je partais à New York, il n'a pas hésité à me suivre.

MadnessWhere stories live. Discover now