— Mattez moi cette bombe ! roucoule cet enfoiré de Luis en se levant.

Je comprend habilement qu'il parle d'elle. Je vide mon verre, et le claque sur la table avant de m'en servir un autre. J'inspecte Luis prendre de la distance et s'approcher de la jolie brune. Ses cheveux sont longs et d'un brun aussi foncé que le mien. Je ne l'avais jamais vu sans sa tresse et aussi attirante que ce soir. Jamais.

Si ça avait été le cas, j'aurai flanché à coup sure.

— Eh mais c'est Mia ! la reconnait mon cousin en la montrant du doigt.

J'ignore son intervention et fais mine d'observer ailleurs. J'appréhende déjà ce moment ou il se lèvera pour tenter de la séduire à son tour.

Un sentiment d'impuissance m'envahit. Une impression vertigineuse de tomber dans une sphère de jalousie dont je ne possède aucune légitimité.

Elle n'est pas mienne.

Pas pour le moment.

— Regardez moi Aponie ! Lance Romario en désignant du menton, la blonde.

Mon regard se perd un instant vers elle. Sa danse lascive contre ce mexicain est à la limite de l'indécence. Mais ça ne semble pas gêner les autres mecs qui aboient comme une meute de chiens en rut.

— Une véritable enchanteresse cette petite amérindienne, hurle mon cousin afin qu'on l'entende.

La squatteuse apparait dans mon champs de vision. Elle semble perdue. Aponi la retrouve. Elle l'initie à sa danse.

Je ne dois pas regarder.

Incapable de la quitter des yeux. Je sens une flamme s'éveiller dans mon ventre quand je la vois bouger au rythme de la musique, prouvant qu'elle est belle et bien mexicaine.

Son petit corps bien proportionné, son sourire, ses yeux en amande sont là pour me condamner à l'enfer.

Nos regards se croisent. J'adore cette sensation. J'adore quand elle m'observe avec ses yeux là. Je veux ressentir que je la perturbe autant qu'elle m'obsède et me fascine.

La squatteuse rompt le contact visuel. Je suis à deux doigts de péter un plomb. Luis est de nouveau en chasse. Je prie pour qu'elle le jarte une seconde fois.

Intense douleur.

Elle danse avec lui. Mia danse avec lui !Maladroitement, c'est vrai, mais elle le fait quand même . Et je ne parviens pas à tolérer un tel spectacle.

Luis ne perd pas une seconde pour profiter de cette opportunité. Ses grandes mains traversent son dos nu, ses épaules, le bas de son dos. Toutes ses zones que je n'ai jamais osé effleuré. Alors qu'elle dort dans mon putain d'appartement depuis presque deux semaines !

— Tu fais rien Ezé? Luis va la sauter si tu bouges pas.

Je suis à deux doigts de balancer mon poings dans la petite gueule de ce con de Romario. C'est déjà assez compliqué d'assister à un tel spectacle. Voilà pourquoi je me lève sans un mot pour personne, j'attrape ma veste et quitte le Palermo. J'en ai trop vu.

Qu'elle se fasse sauter ! J'en ai rien à foutre.

Je me suis posté devant ma Kawasaki. Il n'y pas un chat dehors, même le videur n'est plus là. Faut que je fume. Une cigarette vite! Mon énervement est si puissant qu'il n'y a que ça qui puisse me calmer.

J'inhale une première taffe. Une deuxième. Je ferme les yeux. Ça commence à aller mieux. J'expire vers le haut.

— Putain de merde...pesté-je à moi même.

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