LIÉS PAR LE FUTUR {Liés : t1}

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AVA

   Retour dans le présent soit 6 ans plus tard.

    Les foulées de mes pas claquent sur le sol trempé. La pluie clapote au-dessus de ma tête et les écouteurs perchés à mes oreilles diffusent une musique entraînante. Malgré le temps affreux menaçant, les gens sont agglutinés autour de l'étang de ce parc très fréquenté.

    Je profite de cette pause pour m'aérer l'esprit. Le stress a grimpé à un sacré niveau à l'approche de la rentrée. Je ne peux que redouter cette rentrée dans un nouvel établissement. L'esprit distrait, mes yeux ont perdu d'horizon son chemin et se sont terrés à mes pieds. Jusqu'à ce que je percute quelqu'un.

    La pluie m'empêche aux premiers abords de distinguer proprement la silhouette en face de moi. Un grand brun aux yeux noirs se tient devant moi. Il semble me dévisager pendant de longues secondes avant que je ne me mette à toussoter pour briser ce moment un peu gênant.

– Tes pieds étaient visiblement plus intéressants que moi, commente t-il. Qu'est-ce qui ressort d'original de ses baskets ?

    Et d'un air amusé, il se met à les juger et mes joues se mettent aussitôt à chauffer sans savoir pourquoi.

– Elles courent super vite, plaisanté-je et il pouffait de rire.

– Ça doit être ça, oui. Je suis Vaughn Butler.

– Ava Peters.

– Peters comme dans Alexander Peters ?

    Évidemment. Il faut que ça arrive. On me reconnaît toujours par rapport à mon frère. La petite starlette de son lycée. L'un des joueurs de hockey les plus convoités dans les universités les plus prestigieuses. Comme si je ne suis pas au courant.

– Il se pourrait bien, lancé-je, ne masquant pas ma déception.

– Non, ne le prends pas comme ça. C'est cool d'avoir un frère comme lui mais le plus important c'est qui tu veux être et pas que tu sois la frangine de Peters.

– J'imagine que vous êtes dans le même lycée, j'y vais aussi à la rentrée.

– Compte sur moi pour te faire visiter, lance t-il. Enfin si tu veux bien.

    Un mouvement rapide de la tête de ma part, et je retourne aussitôt en direction de la maison. Je n'ai pas l'habitude d'être interceptée par un garçon ou même qu'un garçon arrive à plaisanter avec moi. Les seuls figures masculines de ma génération auxquelles je suis proche sont mon frère Alex, mon meilleur ami Noah et vraiment – mais vraiment – très, très loin derrière le meilleur ami de mon frère que je connais depuis maintenant 6 ans. Et encore, on s'adresse seulement la parole quand il est invité chez mes parents pour des dîners.

    De retour à la maison, une cacophonie me frappe de plein fouet quand j'ouvre la porte d'entrée. Tout le monde s'affaire à se préparer pour aujourd'hui. Il est à peine 7 heures. Alex est parfaitement adossé contre le grand plan de travail au centre de la cuisine. Il entre en dernière année au lycée.

    A 17 ans et presque 18 ans, il arbore toujours cet air fier et arrogant sur son visage apparemment parfait. On a les mêmes cheveux bruns excepté que les siens étaient beaucoup – beaucoup – plus courts que les miens et ses yeux tournant du marron au vert à ses plus beaux jours lui confèrent un charme irrésistible auprès des filles.

   Sa tasse de café habituelle du matin en main, il s'avance vers moi en ébouriffant mes cheveux trempés par la pluie. Mince, il faut que je prenne une douche avant de faire ma rentrée.