Chapitre 17

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Abi

Geoffroy me retire mon bracelet électronique et me tend mon sac contenant encore mes affaires. Puis je me dirige vers la jeep qui m'attend devant l'entrée. Je caresse une dernière fois Hiva qui semble comprendre que c'est la dernière fois que nous nous voyons puis je me retourne et aperçois Ivan me regarder depuis son balcon. Je sens ma poitrine se serrer. Geoffroy m'ouvre la portière et je m'engouffre dans la jeep. Je réalise alors que c'est la dernière fois que je foule cet endroit où j'ai vécu les pires comme les meilleurs moments de ma vie et à mesure que je vois la villa s'éloigner de moi, j'en ai un vague à l'âme. Malgré tout ce que j'ai subi, mon enlèvement, ma séquestration et la perte de ma fortune, je sens mon cœur se ratatiner un peu plus dans ma poitrine à mesure que je réalise que je ne le reverrai plus. 

Je repense à notre virée en quad, puis en jet ski. Jamais je n'ai vu de paysages aussi beaux, jamais je n'ai vécu autant de complicité avec un homme. Ivan s'est montré attentionné et dévoué. Il m'a montré une tout autre facette de sa personnalité, une générosité qui se dissimulait derrière son allure d'ange déchu et qui laisse entrevoir un cœur en sursis. Mais ma conscience a pris le dessus. Malgré tout, je n'oublie pas qu'il m'a arraché à mes ambitions pour me retenir entre les murs de son domaine pour son propre intérêt. Mon cœur se déchire quand je me remémore sa courte déclaration. Il se fiche de l'argent, il me veut moi. Mais lorsque je repense à ses dérives avec Priscilla, je ne peux m'empêcher de songer que j'allais finir comme elle : une fois qu'il m'aura acquise, il finira par se lasser et me renvoyer chez moi. Dans le rétroviseur, je sens le regard inquiet de Geoffroy me scruter.

-Vous croyez que je fais une erreur ? lui demandé-je alors.

-Peu importe ce que je crois, Mademoiselle Malich, je me fie à ce que je vois, et je n'ai jamais vu Ivan regarder une femme comme il vous regarde.

Ces mots résonnent en moi comme une timbale. Je sens alors la flamme qui tentait de se frayer un chemin dans mon cœur s'embraser. Mon chauffeur vient de confirmer ce que je pensais au plus profond de moi. Malgré les apparences, Ivan tient à moi plus que je ne l'imagine. Mon cœur se met à battre à mille à l'heure et une vague de chaleur et d'excitation ensevelit mon âme. Mais qu'est-ce que je fous, putain ?! Notre deal est clos, je suis libre, Il m'a libérée et il m'a montré plus de signes que je n'aurais pu espérer !

-Arrêtez la voiture ! m'exclamé-je.

Geoffroy s'exécute, je sors alors en trombe et cours à vive allure jusqu'au domaine. Ivan est toujours sur le balcon et me voit, l'air surpris, avant de s'élancer à l'intérieur de la maison puis je ris et je pleure en le voyant réapparaître sur le perron de sa villa et courir dans ma direction. Je lui saute dessus et il me rattrape avant de m'embrasser à pleine bouche.

-Hvala Bože!* dit-il en courbant la tête vers le ciel.

Je ne sais pas ce que ça veut dire mais je sens que ça signifie beaucoup. Il me sèche mes joues de sa main avant de replonger ses lèvres sur les miennes.

-Je ne veux plus te quitter, Ivan ! dis-je, le cœur en feu.

-Dans ce cas, ne me quitte plus... soupire-t-il, avant de m'emmener à l'intérieur de la maison.

Nos langues s'entremêlent tandis qu'il m'amène à l'étage et m'allonge sur son lit. Je laisse mon désir pour lui m'envahir et une vague de chaleur me submerge tandis qu'il m'embrasse langoureusement tout en dessinant le contour de ma silhouette de ses mains. Je descends mes mains sur son torse et ses abdos que j'ai eu si souvent envie de parcourir. Il agrippe les pans de ma robe et la fait passer au-dessus de ma tête puis je l'incite à se débarrasser de sa chemise pour que plus aucun tissu ne s'immisce entre nous. Mon regard s'attarde sur ses pectoraux et ses abdos puissants. J'ai envie de lui comme je n'ai jamais eu envie de personne. Je sens des décharges électriques me parcourir l'entre-jambe à mesure qu'il dépose des baisers tendres et brûlants dans mon cou et mon décolleté. Mais tandis que ses mains glissent dans mon dos et agrippent la fermeture de mon soutien-gorge pour le défaire, je me crispe. Une peur m'envahit soudain et toutes mes insécurités me sautent à la gorge. Comment réagira-t-il lorsqu'il découvrira qu'il n'aura rien à se mettre sous la dent ? Vais-je continuer à lui faire de l'effet ? Je lui retiens alors les bras avant qu'il ne me déshabille.

-Attends, ça te dérange si on éteint la lumière ? dis-je d'un sourire crispé.

Il fronce les sourcils.

-Abi, tu es sublime... me souffle-t-il.

Sa bouche est entrouverte, ses yeux fiévreux ne cillent pas. Il n'en faut pas plus pour réenflammer mon corps. Mes joues sont maintenant en feu et mon entre-jambe me titille de plus belle. Je l'embrasse avec vigueur et le laisse me mettre à nu. Sa bouche vient doucement me sucer les tétons et des chatouillis insupportables mais délicieux parcourent instantanément ma poitrine. Il descend sur mon ventre puis il fait glisser ma culotte le long de mes jambes avant de plonger ses lèvres contre mon sexe. Je sens sa langue parcourir mon clitoris et mon corps se cambre, comme pour mieux m'offrir à lui. Cet homme me rend dingue. Les picotements parcourant ma région du bas-ventre s'étendent maintenant dans tout mon corps puis, comme s'il le sentait, il ouvre le tiroir de sa table de nuit et en retire un petit sachet argenté. Il le déchire d'un coup de dent et en sort le préservatif qu'il enroule autour de son sexe long et dur avant de s'allonger au-dessus de moi. Puis, lentement mais avec ténacité, il s'enfonce en moi, réveillant le désir à peine estompé qui m'avait submergée. Il effectue des va-et-vient en moi et je sens alors mon corps céder à des soubresauts et j'explose dans un orgasme monumental. Nos corps ne font plus qu'un. Ses mains pétrissent mes seins tandis que ses coups de rein accélèrent la cadence. Notre désir l'un pour l'autre explose au grand jour et nos corps s'entrechoquent de manière bestiale. Jamais je n'avais ressenti ça avant et je savoure chaque seconde de ces nouvelles sensations jusqu'à ce que mon corps rende les armes. Puis il laisse échapper un râle et se raidit avant de s'affaler sur moi, comme repu. Il dépose des baisers brûlants dans mon cou et je sens sous mes doigts des frissons parcourir tout son dos tandis qu'on se remet peu à peu de nos orgasmes. Lorsqu'il se redresse, il me fixe de ses yeux interrogateurs et langoureux.

-Toujours en vie, Beauté ?

Je fonds à cette appellation et acquiesce d'un geste de la tête.

-Tu en veux encore ?

-Plus que jamais.

Ni une, ni deux, nos corps fusionnent une nouvelle fois pour replonger dans l'extase.

*Merci mon dieu ! 

Riche de toi [Dark romance soft]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant