Chapitre 5

63 3 0
                                    

Mes pas résonnent dans la rue déserte, leur cadence s'accélère au fur et à mesure que mon cœur bat la chamade. Le vent siffle, semblant murmurer des avertissements lugubres, ajoutant une touche sinistre à l'atmosphère déjà terrifiante. Je jette un regard en arrière, et là, je le vois : un homme, habillé de noir de la tête aux pieds, comme un spectre sorti tout droit de mes cauchemars les plus sombres.

« Laisse-moi » je hurle, mais mes mots se perdent dans l'air oppressant.

Il se met à courir, me poursuit implacablement. La panique m'envahit, une certitude grandissante que ma fin est proche.

Enfin, j'atteins une place bondée, m'engouffrant parmi la foule avec un souffle haletant, le marathon de la terreur me laissant épuisée. Je slalome entre les passants, mais il se rapproche inexorablement. À chaque regard en arrière, je le vois plus près, sa présence sinistre se resserrant autour de moi.

Soudain, un bruit strident de klaxon déchire l'air, mais il semble lointain, noyé dans le tumulte de mes pensées. Les mains pressées contre mes oreilles, tentant désespérément de réduire le bruit assourdissant, je m'avance machinalement vers les quais, espérant échapper à mon poursuivant.

« Eunhae » résonne une voix dans ma tête, un appel à l'aide perdu dans le tumulte de mon esprit en détresse.

Une main saisit fermement mon épaule, me faisant sursauter. Je me retourne brusquement, le cœur battant la chamade, pour faire face à l'homme qui me traque. Il m'agrippe, ses mains serrant mes épaules, tentant de me précipiter dans le vide.

Derrière moi, le fleuve s'étend, une chute vertigineuse de plus de 30 mètres. Le bruit infernal envahit à nouveau ma tête, me plongeant dans une douleur insupportable. Mes pieds se dérobent sous moi, mon corps bascule en arrière. Instinctivement, je saisis le col de son blouson, l'entraînant avec moi dans la chute.

Le bruit revient dans ma tête me faisant hurler de douleur. C'est alors que je sens mes pieds se détacher du sol et mon corps partir en arrière.

Je l'attrape par le col de son blouson et l'emmène avec moi dans cette chute.

« Eunhae » la voix résonne, un cri désespéré.

Dans cette descente vertigineuse, le vent soulève la capuche de mon agresseur, et je découvre son visage.

Ce n'est pas un homme...

C'est moi.

— EUNHAE !!!

Je me réveille en sursaut, le cœur battant la chamade. JungKook se tient au-dessus de moi, l'expression empreinte d'inquiétude.

— Eh tu vas bien ? me demande-t-il d'une voix précipitée.

Je tente de reprendre mes esprits, ma respiration encore agitée.

— Je vais bien, je réponds en essayant de me calmer, me redressant lentement dans le lit.

— Tu es brûlante, constate-t-il en posant sa main sur mon front.

Je m'écarte légèrement, préférant éviter son contact.

— Je vais bien, je répète en me levant du lit.

— Tu es sûre que tu te sens bien ?

— Il s'est passé quoi avant que je me réveille ? je demande, cherchant à comprendre.

— Le réveil a sonné, mais tu ne te réveillais pas. Alors j'ai décidé d'aller me préparer en pensant que tu te réveillerais pendant mon absence. Mais quand je suis revenu, tu dormais encore. J'ai commencé à t'appeler, mais rien. Et puis j'ai vraiment commencé à paniquer. Je t'ai secoué et j'ai même hurlé.

C'est alors que la réalisation me frappe. C'était lui qui criait mon nom dans mon cauchemar.

— J'ai fait un cauchemar, je finis par dire, tentant de justifier mon état.

Il reste silencieux, mais ses yeux traduisent son inquiétude. Je décide de mettre fin à cette conversation et de partir me préparer pour la journée, afin de rattraper le temps perdu.

La porte de la salle de bain se ferme derrière moi, et j'ouvre le robinet pour laisser l'eau froide couler sur mon visage. Les minutes passent, mais mes pensées continuent de tourbillonner. Ce n'est pas la première fois que je fais ce rêve. En fait, des cauchemars me hantent depuis mon adolescence, chaque nuit.

— Eunhae, dit JungKook, son ton empreint d'inquiétude.

— Quoi ? je réponds, tentant de paraître légère malgré le poids qui pèse sur moi.

— Ça va ? insiste-t-il.

— Ça va et toi, je réplique, forçant un sourire faible sur mes lèvres.

— Non, arrête, je ne plaisante pas. D'une part, je m'inquiète pour toi, tu n'es pas comme hier, et d'autre part, on va être en retard.

Je pousse la porte de la salle de bain. La proximité soudaine de nos corps le surprend, le faisant reculer d'un pas.

Sans réfléchir, je m'avance vers lui et passe mes bras autour de sa taille pour l'enlacer. Il est surpris un instant, mais finit par refermer ses bras dans mon dos. Les sanglots que je retenais éclatent bruyamment. Sa main se met à caresser mon dos pour me rassurer.

— Ça va aller, je suis là, murmure-t-il à mon oreille, sa voix douce apportant un semblant de réconfort.

***

Les émotions étant enfin apaisées, il est temps pour nous de descendre rejoindre les autres. Direction l'aéroport de Paris pour Incheon.

À bord du véhicule qui nous conduit, JungKook me tend un masque.

— Il va y avoir beaucoup de caméras, je te conseille de le mettre, me dit-il.

— Merci, je lui réponds en prenant le masque et en l'enfilant immédiatement.

Le moment que j'appréhende le plus est arrivé. Traverser cette foule de fans, dans laquelle j'aurais pu être. Cependant, les gardes du corps sont là pour notre sécurité. Les portes s'ouvrent et un amas de hurlements se fait entendre. Je suis les sept membres, entourés de leur sécurité.

— JIMIN OPPA ! crie une fan

— SUGA I LOVE YOU, crie une autre.

Nous nous trouvons maintenant face au guichet où nous devons ouvrir nos sacs et passer à la vérification de notre identité. Tout cela fait, nous nous dirigeons vers l'avion.

Nous sommes en première classe. Je ne suis pas étonnée. Cependant, c'est la première fois que je vais goûter au confort de l'avion.

À bord, je me trouve aux côtés de JungKook. Devant nous, Namjoon vient tout juste d'enfiler un masque sur ses yeux pour s'endormir.

Une trentaine de minutes plus tard, l'avion décolle.

— Tu peux me tenir la main si tu as peur, me propose JungKook.

— Ce n'est pas la première fois que je monte à bord, mais merci, je lui réponds avec un sourire rassurant.

Il tourne la tête après m'avoir renvoyé un sourire, puis plonge son regard dans mon téléphone, insérant des écouteurs dans ses oreilles.

Je décide d'essayer de fermer les yeux pour trouver un sommeil reposant. Mais comme souvent, je me retrouve une fois de plus dans ce rêve. Cette fois, je me trouve sur un chemin sombre en pleine forêt. L'obscurité est dense, enveloppant chaque arbre de son voile mystérieux. Le silence est oppressant, troublé seulement par le bruissement des feuilles et le craquement des branches sous mes pas. Une sensation de peur monte en moi, mêlée à une curiosité morbide. Je suis seule, perdue dans l'obscurité, cherchant désespérément une issue. Chaque pas me rapproche de l'inconnu, chaque souffle devient plus saccadé. Je sens une présence, une ombre qui me suit, me traque dans les ténèbres de la forêt.

We Are falling In LOVE [J.Jk]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant