Chapitre 1

51 7 23
                                    

-----|||-----

- Et je serais qui, selon le grand Aiden ?

Aiden sourit. Il m'observe un instant, avant de lâcher :

- Toi...? Avril Lavigne je dirais.

Nous rions tous.

- Avec mes cheveux gras et ma tête ? Avril ? Sans vouloir te vexer, t'es aveugle, Aiden.

Le blond explose de rire.

- C'est peut-être aussi le contraire...

Je rougis fortement. Morgan marmonne :

- Si vous pouviez vous déclarer votre flamme plus tard, ça serait cool.

- On se déclare rien du tout, Michael Jackson, ricane Aiden.

- Hé, on se calme, Cobain...

- Ouais, prie pour que ton Cobain ne se mette pas une balle dans la tête pour ses vingt-sept ans, parce que sinon, vous aurez plus de compositeur...

Aiden reprend soudainement son sérieux, à notre grand désarroi, à Morgan et moi. Il sort de son sac à dos un vieux carnet de brouillon. Froissé, certaines pages déchirées, vu sous cet angle, on ne croirait pas que c'est l'un des trésors les plus précieux de notre groupe, avec la guitare de Morgan, ma batterie, le piano d'Aiden, et les délicieuses voix d'Adele et de John.

- Vous savez où sont passés Adele et John ? demandé-je après m'être remémoré ces détails.

- Aucune idée, répond Morgan en haussant les épaules. Pour John, ça m'étonne même pas. Depuis qu'on se rejoint chez toi, il est pas arrivé une seule fois à...

La fenêtre de ma chambre s'ouvre sur une jolie blonde. Plutôt grande, les yeux bleus, un véritable physique de mannequin.

En somme, mon parfait contraire.

- Bon, fait Aiden, déjà, Gwen Stefani est présente.

Adele rit faussement.

- C'est très drôle tout ça... Et pourquoi Gwen Stefani ?

Je m'empresse de lui apporter une réponse.

- C'est le grand délire de Kurt Cobain, dis-je en désignant notre compositeur du menton.

Cette fois-ci, la blonde rit vraiment. Kurt, alias Aiden, pousse un long soupir.

- En attendant, je peux pas vous faire lire les paroles si tout le monde n'est pas présent... Tu as vu John en arrivant, Adele ?

- Ni vu, ni entendu, déclare-t-elle en secouant ses boucles dorées.

Morgan se jette sur mon lit.

- Croyez-moi, si j'avais le plein pouvoir sur ce groupe, cet abruti aurait déjà été viré depuis longtemps !

- Si tu l'avais viré, on aurait plus de voix masculine, et nos musiques feraient pas le même effet, remarqué-je.

- En attendant, nos musiques, on ne peut même pas les mettre en forme, étant donné que cet imbécile ne se pointe pas !

J'entends soudain la sonnerie de la porte. Mes yeux, comme ceux de mes trois autres amis, s'écarquillent.

- Dites-moi que c'est pas ce à quoi je pense, je vous en prie, gémis-je.

- Oh si, me confirme Adele, le cataclysme John est présent dans cette maison...

Je jure, et cours vers la porte d'entrée, dans l'espoir d'arriver avant ma mère pour attraper le cyclone qu'est mon ami et l'empêcher de tout détruire sur son passage. En vain.

- Madame Grant ! Quel plaisir !

J'observe la scène depuis les escaliers. Un grand sourire sur ses lèvres fines, ses cheveux teints en noir en bataille, comme à son habitude, et ses yeux cernés par de trop nombreuses nuits blanches, John Prits se tient dans l'encadrement de la porte.

- Oh le... murmuré-je en le voyant faire un clin d'œil aguicheur à ma mère.

- Vous êtes ? demande cette dernière en haussant un sourcil.

Pitié, John, ferme-la pour une fois...

- Le petit-ami de votre fille.

Je pousse un long soupir. Le visage de ma mère se fait plus jovial.

- Ma Eddy me cache donc des choses... Entre donc ! Tu veux que je t'amène dans sa chambre ?

Son grand sourire d'abruti s'élargit d'autant plus.

Il va dire une connerie, il fait toujours ce sourire en préparant ses conneries.

- Oh, mais ça serait avec plaisir madame Grant !

Je me précipite sur lui.

- Oh, Johnny ! Je m'attendais pas à te voir ! Quelle bonne surprise...

Il me serre dans ses bras, en plein dans son rôle de petit ami modèle. Je lui murmure à l'oreille :

- T'es en train de tout faire rater, petit con.

Ma mère, pensant assister à une splendide démonstration amoureuse de la part de sa fille, sourit de plus belle.

- Bon, je vous laisse, les tourtereaux... Je vais faire des courses, à tout à l'heure, Eddy !

Joignant le geste à la parole, elle sort de la maison en claquant la porte.

- T'es vraiment trop stupide ! m'exclamé-je à peine ma mère sortie de mon champ de vision. T'as failli nous faire repérer !

- Alors, déjà, bonjour. Et oui, ça va parfaitement bien, et toi ?

Une gifle part et, sans même que je m'en rende compte, ma main se retrouve sur sa joue.

- Mauvais accueil, c'est pas une bonne première impression, je retire une étoile. Fais gaffe, bientôt, vous aurez plus de clients à l'hôtel Grant.

- Tais-toi, sérieusement. Ça fait une heure qu'on t'attend.

Il hausse les épaules, son sourire toujours collé aux lèvres.

- Bon... Les autres sont dans ta chambre ?

- Mais non ! réponds-je du ton le plus moqueur que je puisse faire. Ils nous attendent tous dans le salon ! Ma mère était si contente de vous voir, tous les quatre... Elle vous a même préparé des cookies !

À la mention du mot cookies, les yeux de John s'écarquillent. Il lève son nez retroussé pour humer l'air, cherchant à déceler une odeur de biscuit. Cet abruti n'a pas saisi mon ironie...

-----|||-----

Problems' ClubWhere stories live. Discover now