𝄞 Chapitre 21 : À cœur ouvert 𝄞

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Point de vue de Søren :

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Point de vue de Søren :

C'est le grand jour.

Toute la journée, je me suis trituré les méninges pour trouver la tenue idéale pour le dîner de ce soir. En vain. J'espère que Thea ne m'en tiendra pas rigueur. C'est la première fois que je vais manger au restaurant avec une femme qui me plaît. Pour l'occasion, j'ai réservé une table dans l'hôtel. Ce sera cuisine italienne pour nous sous la surveillance accrue d'une dizaine de membres de la sécurité.

Je jette un œil inquiet à mon reflet dans la glace une dernière fois avant de quitter la salle de bain. Je crains de ne pas parvenir à attirer son attention comme je le voudrais.

La chemise marine enfilée jure avec la couleur de ma peau encore écrevisse. Mon pantalon beige ne rehausse pas vraiment le niveau. Ou peut-être est-ce moi qui suis pessimiste et tatillon. Coiffés avec du gel, mes cheveux me donnent des airs de star du cinéma hollywoodienne. En catimini, je ressors.

Thea m'attend dans le gigantesque salon olive. Elle paraît un peu plus sereine comparée à hier. Sans doute grâce à la nouvelle tombée un peu plus tôt dans la matinée.

La voiture du chauffeur nous ayant kidnappés a été retrouvée avec nos effets personnels. Rien n'a été volé contre toute attente. Après avoir réalisé des analyses d'empreintes, les policiers nous ont rendu nos affaires et nous ont affirmé qu'ils se rapprochaient doucement mais sûrement de nos agresseurs.

Les épais rideaux saumon sont cependant toujours tirés et ne laissent filtrer pour ainsi dire aucun rai de lumière. Vêtue d'une magnifique robe longue dans les tons lavande, elle arrange ses cheveux qui retombent en cascade sur son dos nu et arbore un sourire franc lorsqu'elle m'aperçoit.

— Tu t'es mis sur ton trente-et-un, Søren. remarque-t-elle. Je fais pâle figure à côté. Tu es très beau.

Très flatté et touché par son compliment, je rougis jusqu'aux oreilles.

— Ne te dévalorise pas comme ça. Tu es sublime aussi.

Bien caché sous ses impressionnants coups de soleil, son visage s'illumine sans l'ombre d'un doute. Son ex aura bien réussi son coup. Non seulement, il l'aura brisée en la frappant physiquement, en la manipulant moralement et pour couronner le tout, il lui aura enlevé sa confiance en elle, son estime.

J'espère qu'elle finira par trouver la force de se confier sur son passé à une personne bienveillante et fiable. Extérioriser cette toxicité ne pourra que l'aider à aller de l'avant. J'en suis certain. Elle finira par tourner la page au fil du temps, n'oubliera pas pour autant cette période cauchemardesque.

Galamment, je lui offre alors mon bras et lui propose de descendre. Sans hésitation, elle enroule son poignet fin autour de mon coude replié et m'accompagne à l'extérieur de la suite. Escortés par deux agents, nous traversons l'étroit couloir aussi noir que du charbon en silence et passons par l'escalier désert à cette heure. Dès lors que nous arrivons au rez-de-chaussée, cinq autres prennent le relais et nous mènent dans la salle privatisée. L'ambiance y est feutrée et intimiste. La lumière, tamisée. Des tableaux d'artistes de renom recouvrent les murs grenadine. Nos pieds foulent un lino uni silencieux tandis que mon regard accroche la table dressée pour l'occasion. Une nappe écrue qui s'accorde avec le sol a été disposée et accueille en son centre un vase en argile rempli d'orchidées et de lampourdes de Magellan colorées. C'est superbe.

Mélodie désaccordéeWhere stories live. Discover now