𝄞 Chapitre 9 : Celtic Park* 𝄞

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Point de vue de Thea :

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Point de vue de Thea :

Le lendemain matin

Remonté comme une pendule, Søren fait les cent pas dans l'ascenseur qui nous emmène au rez-de-chaussée et pince l'arête de son nez. Depuis qu'il a appris l'accroc de la veille, il refuse de me laisser seule et m'escorte partout où je dois me rendre.

— Søren... Calme-toi. Il n'y a pas mort d'homme, je t'assure... tenté-je de l'apaiser.

L'effet inverse se produit. Les jointures de ses mains blanchissent à vue d'œil au fur et à mesure que ses poings se serrent. Un pli profond prend soudain forme entre ses sourcils froncés. Ses prunelles bleues semblent animées par les flammes de l'Enfer en personne et sa mâchoire se contracte. Il ne décolère pas.

— Carmen est allée trop loin. Ce qu'elle a fait est inexcusable... Tu aurais pu mal tomber ! explose-t-il.

— Ce n'est pas le cas, je vais bien.

— Encore heureux... Je remercie d'ailleurs Olav de m'avoir averti. C'est inadmissible. Crois-moi, elle va voir de quel bois je me chauffe !

Embêtée, je mordille ma lèvre et réfléchis à un compromis qui pourrait nous satisfaire tous les deux.

— Non, mais tu te rends compte ? Ses gamineries t'ont mise en danger, reprend-il, furibond. Quelle peste !

— Søren... S'il te plait, ne parle pas de ta copine de cette façon... Ça lui ferait beaucoup de peine de t'entendre dire des choses pareilles.

— M'en fiche, elle le mérite. Comment tu peux rester si calme ? cherche-t-il à comprendre, alors que les portes métalliques s'ouvrent.

— Je te l'accorde, je n'apprécie pas ce qu'elle a fait et j'ai été très mécontente sur le coup. Malgré tout, je préfère laisser couler et ne pas m'abaisser à son niveau, expliqué-je, en remontant l'allée jusqu'au hall de l'hôtel où m'attendent déjà Klara et Diana.

L'air éberlué, il me fixe alors. J'ai conscience que ma manière de réagir peut en surprendre plus d'un. Mais non, Søren, je ne suis pas une extraterrestre qui cache en réalité une peau recouverte d'écailles. Je suis juste moi, Thea Løvdahl, fille de pêcheur qui n'a la chance de travailler que sept mois sur une année et d'une salariée dans la fonction publique qui s'use la santé en bûchant à l'Arbetsförmedlingen*.

— Alors, Thea ? Comme ça tu m'avais caché que tu avais un garde du corps ! me hèle, Diana, qui a fait le déplacement entre deux procès. Il te protège depuis l'incident fâcheux qui s'est passé avec l'autre andouille de Carmen ?

Cette fois-ci rattrapée par un sentiment de honte, je rougis jusqu'aux oreilles. Ma meilleure amie ne pouvait pas mettre plus les pieds dans le plat... Apparemment amusé, le disc-jockey laisse échapper un rire discret.

— Søren, tu viens de rencontrer la surprenante mais adorable Diana, ma meilleure amie. Et Diana, je te présente Søren, le DJ pour lequel je travaille, marmonné-je dans ma barbe.

Mélodie désaccordéeWhere stories live. Discover now