𝄞 Chapitre 7 : Showtime 𝄞

138 23 251
                                    

Dans le taxi qui nous mène au Easter Road*, j'échange par SMS avec Nils à propos de notre arrivée prochaine

Oops! This image does not follow our content guidelines. To continue publishing, please remove it or upload a different image.

Dans le taxi qui nous mène au Easter Road*, j'échange par SMS avec Nils à propos de notre arrivée prochaine. À côté de moi, Søren dort à poings fermés. Il a raison, il va avoir besoin d'être en forme ce soir. Et puis, j'imagine qu'il aura dû puiser beaucoup d'énergie pour répondre aux questions des journalistes tout à l'heure. Lui qui en a une peur bleue et qui panique dès qu'il s'agit de promouvoir ce qu'il fait, il aura réussi à prendre sur lui, mais à quel prix ?

Enfoncée dans mon siège, je détourne mon attention de lui et laisse le paysage typique de l'Écosse – bâtiments, parcs et jardins – défiler sous mes yeux. Bien que notre itinéraire ne soit pas long, je prends le temps d'admirer chaque monument. Nous surplombons maintenant le centre-ville et mon GPS m'indique que nous nous trouvons à Calton Hill, une des nombreuses collines qui contribuent à la notoriété de la ville. À son sommet, se dressent deux observatoires, une tour en la mémoire de Horatio Nelson* et la Old Royal High School qui aurait dû abriter le Parlement à une époque.

Quelques instants plus tard, le véhicule aux vitres teintées emprunte une route de campagne  inhospitalière et peu fréquentée. Seuls des arbres centenaires aux branches asymétriques et fourchues dans lesquels s'engouffre un vent sans doute glacial viennent troubler la quiétude du moment. Le conducteur roule encore sur un bon kilomètre et ralentit.

— Voilà, c'est ici, nous prévient-il, en s'arrêtant complètement près d'une des entrées du stade.

— Merci beaucoup. Søren, réveille-toi. On y est, murmuré-je à son intention.

— Oh ? Déjà ? s'étonne-t-il, d'une voix ensommeillée.

— Oui, il faut y aller.

Comme un enfant qui vient d'émerger d'une sieste, il se frotte un œil et se redresse. Et, alors que je me détache, il m'imite et sort à son tour de l'habitacle. D'un pas assuré, nous rejoignons le reste de l'équipe qui se tient près de la scène couverte tout juste installée. Pour l'occasion, deux-trois artistes ayant collaboré sur plusieurs titres avec Søren ont fait le déplacement plus tôt que prévu.

— Ah ! Les voilà ! nous accueille Olav, d'excellente humeur. Tout s'est bien passé ?

Un sourire scotché aux lèvres, nous opinons du chef.

— Parfait. Bro'*, je te laisse filer te positionner à ta table de mixage ? enchaîne illico le manager. Les musiciens, les chanteurs et les intermittents sont prêts pour une dernière répétition avant ce soir.

Aussitôt dit, aussitôt fait. Avec souplesse, Søren monte les marches quatre à quatre, salue d'un geste de main amical l'ensemble assis sur des chaises rembourrées noires puis se hisse jusqu'aux platines qui l'attendent en hauteur.

Le moins qu'on puisse dire, c'est que ce jeune homme a une santé de fer. Et c'est un euphémisme... En plus de bénéficier d'une excellente condition physique, il aura récupéré plus vite que la moyenne avec cette brève période de repos !

Mélodie désaccordéeWhere stories live. Discover now