Chapitre 4 : Comme un poisson hors de l'eau

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Riguel passait une journée exécrable, et elle n'était pas prête de s'arrêter. Enfin non, c'était toute sa vie qui était exécrable mais cette dernière semaine a été particulièrement pourrie. Tout ça parce qu'il a perdu une cargaison précieuse alors qu'il fuyait un vaisseau de Quasar. Ce n'était pas de sa faute s'il n'avait pas vu cet astéroïde ! Son chef aurait dû s'estimer heureux que seule la partie arrière de la navette (qui contenait les armes qu'il devait livrer) ait été endommagée ! Riguel avait toujours réussi à plus ou moins satisfaire les ordres de ses supérieurs, mais pour UNE erreur, on l'a envoyé dans cette mission-suicide pour récupérer une vielle breloque entreposée dans une station spatiale de Quasar. On ne lui avait même pas expliqué à quoi servait cette babiole.

L'allée du trajet s'était plutôt bien déroulée, il avait réussi à ne pas se faire repérer, mais le radar de sa navette fut brouillée à cause d'un des satellites de Quasar. Impossible de pouvoir faire demi-tour sans lui ! Décidément, il n'avait pas de chance avec ses vaisseaux. Et c'est ainsi qu'il avait dû s'infiltrer dans ce stupide hangar pour trouver un nouveau véhicule.

Il avait vraiment tout fait pour réussir cette tâche, il s'était déplacé dans les angles morts des caméras de surveillances, mais l'une d'entre elle a dû lui échapper, et il s'est retrouvé avec toutes les sentinelles de la base à ses trousses !

Et comme si la situation ne pouvait pas empirer, le vaisseau qu'il avait volé était doté d'une conscience et l'a kidnappé ! Pourrions-nous trouver quelqu'un de plus malchanceux que lui dans cette galaxie ?

Cela le mettait en rogne de voir qu'à côté de lui, ce stupide petit soldat inexpérimenté avait plus d'affinité avec le pilotage et était parvenu à naviguer en pleine bataille aérienne sans perdre un ou deux bouts de la coque dans le processus. Il aurait peut-être bien besoin de lui encore un petit peu, pour qu'il puisse ramener l'Argonien jusqu'à sa planète. Mais d'un autre côté, ce gringalet lui tapait sur les nerfs. Cela le mettait en rogne de voir qu'à côté de lui, ce stupide petit soldat inexpérimenté avait plus d'affinité avec le pilotage et était parvenu à naviguer en pleine bataille aérienne sans perdre un ou deux bouts de la coque dans le processus. Il aurait peut-être bien besoin de lui encore un petit peu, pour qu'il puisse ramener l'Argonien jusqu'à sa planète. Mais d'un autre côté, ce gringalet lui tapait sur les nerfs. Il se tenait à quelques mètres de lui et rasait les murs.

La rue dans laquelle les deux camarades de fortune marchaient était jonchée de détritus, mais au moins elle était vide. Les seules présences vivantes étaient de gros rongeurs tachetés marchant avec trois paires de pattes qui prêtaient bien plus d'attention aux sacs poubelle éventrés qu'à eux. L'estomac de Riguel se mit à râler. Il n'avait rien mangé depuis le début de la journée, et bien que ces bestioles n'avaient pas l'air appétissantes, elles auraient au moins le mérite de lui remplir l'estomac. Il avait déjà mangé pire que ça auparavant. D'un geste il pourrait facilement en gober une ou deux. Mais le petit cœur sensible du blondinet ne supporterait pas la scène. Tant pis, il se comblera l'estomac plus tard.

Ils s'apprêtaient à déboucher sur une avenue bondée de passants. Riguel fit signe au soldat de s'accroupir près de lui, derrière une benne à ordure, pour mieux observer ce qui se présentait devant eux ; la plupart des citadins avaient la peau aussi violette que les mers de la planète, de petites oreilles pointues et une paire de corne souvent ornées de petits bijoux d'argent ou de gravures à l'arrière du crâne.

La rue grouillait de vie : à leur gauche, une petite femme à la peau mauve pâle ouvrait le store de fer de sa boutique. Plus loin, un grand homme maigre aux cheveux aussi blancs que son tablier sortait les poubelles situées derrière un bar. Au croisement de la rue, deux vieillards au teint violet foncé jouaient à une partie de dames (ou ce qui ressemblait aux dames, Riguel ne connaissait pas tous les jeux de société de la galaxie) sous le regard attentif de leurs amis. De nombreux passants se démarquaient des cornus au teint lavandes : Riguel vit un immense colosse dont la peau semblait faite de pierre, un groupe de petits bonhommes ronds et jaunes, quelques humains, d'autres cornus -mais des rouges cette fois- dotés d'une énorme bouche, des grands, des gros, des maigres, des verts, des gris ou des blancs, mais aucun ne portait d'uniforme d'officiers de Quasar.

La course de PandoreWhere stories live. Discover now