Chapitre 3 : Collaboration forcée

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Le vaisseau dans lequel avait embarqué Pyx se dirigeait tout droit vers une planète qui grossissait à vue d'œil à mesure qu'ils se rapprochaient. Cependant, elle était trop éloignée pour que le soldat puisse parfaitement la discerner. Pour l'instant, elle était aussi grosse qu'un petit pois. Mais en observant bien les constellations qui l'entouraient, on pouvait facilement deviner qu'il s'agissait de la planète Kapri. C'était logique : elle était la planète la plus proche de la station spatiale dans laquelle il se trouvait auparavant, juste avant que cette histoire ne vire à la catastrophe. C'était sûrement pour cette raison que le vaisseau avait décidé de les emmener là-bas.

Les commandes de la navette étaient bloquées : impossible de changer de trajectoire, même en poussant sur le gouvernail de toutes ses forces. Manifestement, l'intelligence artificielle de ce vaisseau savait parfaitement ce qu'elle faisait, et avait jugé que demander l'avis des personnes à bord n'était pas important. A côté de Pyx, l'Argonien était assis sur l'un des sièges recouvert de cuir rouge et fixait la vitre du hublot en appuyant vainement sur tous les boutons du tableau de bord pour reprendre le contrôle de la navette. Il avait l'air beaucoup moins sûr de lui que tout à l'heure. Pour l'instant, aux vus de la situation délicate dans laquelle ils se trouvaient tous les deux, ils avaient mis en pause leur confrontation, mais ce sale lézard ne perdait rien pour attendre !

En observant plus finement ce dernier, Pyx se rendit compte qu'il n'était pas aussi imposant qu'il se l'était figuré lors de leur précédent combat ; d'accord, il était plus grand que le soldat, et était assez costaud, mais ce n'était pas un colosse non plus. En tout cas, il se faisait bien plus petit depuis que le vaisseau avait décollé. Peut-être qu'il n'aimait pas les espaces clos. L'Argonien possédait une rangée d'écailles plus pâles sur les joues, ainsi que d'épaisses cernes sous les yeux qui lui creusaient le visage. Il avait le long de son dos une fine rangée de petits piquants. C'était sûrement pour ça que le t-shirt orange délavé qu'il portait était troué de partout. Il paraissait moins menaçant à présent. Tout à l'heure, Pyx l'avait trouvé effrayant, mais maintenant, il paraissait... anxieux et déboussolé.

Ben voyons, rouspéta une petite voix dans sa tête, tu te mets à éprouver de l'empathie pour un brigand ! C'est à cause de lui que tu te retrouves dans cette galère !

Bizarrement, dès que cette petite voix intervenait pour le rappeler à l'ordre, elle avait toujours la voix de Koré. Elle avait raison : ce n'est pas parce que ce criminel se montrait plus vulnérable qu'il n'en était pas moins dangereux et perfide ! Après tout, Il avait pris Pyx en otage et l'avait entraîné lui et Koré dans toute cette histoire ! Bien fait pour lui s'il s'est fait kidnapper par un vaisseau spatial conscient !

Le vaisseau en question faisait à peu près la taille d'un bus à impériale. L'intérieur était couvert de poussière du sol au plafond. Cependant, sous la couche de moutons, Pyx put voir sur le côté un petit équipement de cuisine, avec un évier, un vieux four et ce qui ressemblait à des plaques de cuisson (il n'avait pas encore testé si tout ce vieil équipement fonctionnait). Sur le mur d'en face se situait une échelle qui menait à un étage par une trappe. Quelle étrange navette. Elle devait être un de ces véhicules prévus pour les longs voyages, même si cela devait vraiment faire longtemps qu'elle n'avait pas été utilisée. Il faut dire que ses turbines étaient obsolètes depuis plusieurs générations, cela faisait longtemps que tout le monde pilotait des modèles bien plus modernes. Mais alors, comment cela faisait-t-il que cette navette était équipée d'une intelligence artificielle et qu'elle égalait les meilleurs vaisseaux de Quasar en termes de vitesse ? Et pourquoi s'est-t-elle activée lorsque le médaillon du lézard est entré en contact avec elle ? Si Pyx voulait comprendre toute cette affaire, il fallait qu'il se renseigne sur ce que l'Argonien portait au cou. Et pour ça, et bien... il n'y avait pas trente-six solutions...

La course de PandoreWhere stories live. Discover now