— Est-ce que tu pourrais plutôt m'apporter un cappuccino ?

M. Jeon secoua la tête.

— Tu en as assez bu, je t'apporterai plutôt de l'eau fraîche, déclara-t-il en se dirigeant vers la porte.

Elle s'empressa de le retenir.

— Non ! J'ai envie d'un cappuccino.

— Cho...

— S'il te plaît, ce sera le dernier.

Pour aujourd'hui, se retint-elle de préciser. Elle y était devenue accro depuis un certain temps déjà. Jongbae soupira de résignation puis hocha la tête, avant de sortir de la pièce. Désormais seule face à ses tourments, Mme Jeon se tourna vers son fils, toujours plongé dans ce foutu coma. Elle s'approcha de lui, lui caressant affectueusement les cheveux. Une fois de plus, il ne réagissait pas. Il ne réagissait plus à ses caresses et semblait déconnecté du monde qui l'entourait.
Elle s'assit à ses côtés, au bord du lit, puis ne tenant plus, elle se coucha près de son fils et posa la tête sur sa poitrine, pressant ses doigts entre les siens.

— Mon grand ... c'est maman, tu reconnais ma voix, n'est-ce pas ? Tu me manques tellement, avoua-t-elle avec douleur, se retenant d'éclater en sanglot.

   Il ne fallait pas qu'elle se mette à pleurer. Elle avait appris pendant ses recherches sur internet qu'une personne plongée dans le coma pouvait être capable d'entendre ce qui se passait autour d'elle. Du moins, dans certains cas. Et il Il était plutôt conseillé de le rassurer.

— Mon chéri, tu es à la clinique...Je suis là et je resterai à tes côtés. Ton papa aussi te protègera. Alors, ne t'inquiète pas mon grand. Tu vas t'en sortir. Pense à tout ce qui peut te retenir dans ce monde. Pense à moi ou à ton père. Ou encore à tes amis, hum ? Et à...à cet Oméga là, celui que tu aimes tant. Tu t'en souviens n'est-ce pas ? Bien sûr que tu t'en souviens, fit-elle avec un sourire nostalgique. Quand tu étais au collège tu l'espionnais tout le temps et tu m'as même demandé un appareil photo. J'ai eu si peur à ce moment là. J'ai cru...j'ai cru que tu voulais devenir photographe. Ton père et moi avions pensé que ce serait passager. Il arrive que les gens prennent en photo leur amoureux, qu'ils les suivent pour savoir où ils habitent, faire des chose étranges et stupides à cause de l'amour. Mais nous avons vite déchanté quand tu as gardé ses photos jusqu'au lycée... On s'est même disputé à cause de lui, pas vrai ? Et je n'ai aucun doute sur le fait que tu as refusé ce mariage arrangé à cause lui. Alors si ça peut te retenir dans ce monde, pense à lui, à l'avenir que vous pourriez avoir ensemble, hum ? Pense à tout ce que tu n'aimes pas mais que tu aimerais changer ! Tout ce que tu aimes et que tu aimerais garder. Bats-toi mon garçon, nous t'aimons et t'attendons.


Mme Jeon sursauta lorsqu'elle eut la sensation que les doigts de Jungkook s'étaient resserrés autour des siens. Elle écarquilla les yeux comme des soucoupes. Elle voulut courir jusque dans le couloir et crier pour alerter une infirmière ou un médecin mais elle ne souhaitait pas quitter son fils.
   Elle l'observa un instant, pour se rassurer qu'elle n'avait pas rêvé et pressa ses doigts immobiles à nouveau. Mais elle n'eut aucune réaction. Elle renouvela l'opération mais rien, ce fut comme si elle avait imaginé la scène. Jungkook demeurait là, cloué sur son lit. Il ne lui semblait pas qu'il se réveillait. Ses yeux demeuraient fermés et son corps toujours immobile.
   Bon sang, elle n'avait pas pu imaginer cela !

   Bon sang, elle n'avait pas pu imaginer cela !

Oops! This image does not follow our content guidelines. To continue publishing, please remove it or upload a different image.
La Raison Du CoeurWhere stories live. Discover now