Chapitre 10

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J'avais pratiquement fait plus de 500 kilomètres en voiture pour arriver jusqu'ici, je savais que c'était épuisant c'est pour ça que j'avais dit au chauffeur que je conduirais moi-même. J'avais besoin de me vider l'esprit, ces dernières semaines n'avaient pas du tout été de tout repos. Une succession de petites fautes, un effet domino, succession de malchances : j'avais réussi à faire planter mon ordinateur plus d'une fois, perdu énormément de données et failli me faire repérer en piratant un service de sécurité. Tout était entrer dans l'ordre, ce genre de chose arrivait fréquemment mais s'il n' avait que ça...mon moral n'avait pas été au top de la forme, ça devenait compliqué et partir quelques jours n'était surement pas le mieux à faire mais j'avais des engagements à respecter me fis-je à l'idée en regardant le bloc de document qui dépassait de mon sac à main.

Alberto de Naro : était le prochain sur la liste. "Homme d'affaire" colombien extrêmement riche possédant d'innombrables champ de canne à sucre d'en il en faisait principalement l'exportation, il avait bâti sa fortune sur un autre genre de gourmandise : la drogue plus précisément la cocaïne. Il avait fait parti du Cartel de Medellin, le cartel le plus puissant au monde dans les années 80 mais avait réussi à tirer son épingle du jeu au moment ou tous cherchaient à les abattre. Il agissait pour son propre compte, faisait ami-ami avec les hommes politiques et soudoyait la police pour être tranquille

....Encore soupirais-je en me garant sur le tarmac de l'aérodrome, le jet était garé là, l'équipage avait fini depuis longtemps les dernières installations mais comparé aux vols commerciaux, ici on ne pouvait pas permettre de décoller sans les passagers. Et un semblait être ne pas encore arriver constatais-je en descendant de la voiture. A peine avais-je mis les pieds au sol que le vend glacial me fouetta le visage, me poussant ainsi à m'engouffrer dans mon manteau en fourrure. La piste avait été nettoyé à cause de la neige mais c'était peine perdu vu le ciel sombre, il allait reneigé dans pas longtemps : il fallait vite y aller. Je m'avançais tant bien que mal vers l'avion, mes bottes en daim étaient complètement fouttus, qu'est-ce que je détestais l'hiver, je n'avais jamais pu m'y habituer et on était juste au début du mois de janvier. Heureusement que la météo dans l'endroit ou on atterrissait était plus accueillante.

Il fallait se rendre à Tumaco, une petite vile au bord de l'océan pacifique ou Alberto avait une de ses résidences secondaires, selon les informations que j'avais reçu il se trouvait là bas en ce moment. J'en avais informé As par message, ainsi que de l'endroit ou il fallait prendre le vol, un vol de 6h, le trajet risque d'être long....surtout avec ce qui s'était produit : j'avais un peu trop laissé l'exaltation de la situation prendre le dessus . Après avoir dissimulé le corps et détruit toutes les preuves, chacun avait pris sa route de son coté sans échanger un mot. Quelques mois étaient passés avant que je ne reçoive cette nouvelle fiche pour la personne suivante non sans quelques appréhensions. Seulement il m'arrivait encore de ressentir la sensation de ses mains sur mon corps et rien qu'en repensant à la scène, l'excitation monta en moi. Non Nina, reprends-toi s'il te plait me dis-je en montant les marches menant à l'avion mais le vrombissement lointain d'un moteur me tira bien vite de mes pensées.

Je tournais la tête et vis une lueur rouge qui filait à toute allure sur la route en parallèle et s'approchait de celle menant à l'aérodrome, le même casque avec le crâne dessiné dessus, c'était bien trouver ça lui correspondait parfaitement. Le motard alla se garer sur le coté, ôta ce qui lui protégeait la tête et dévoila l'expression impassible que j'avais croisé pour la première fois... à quelques exceptions près. As s'était laissé pousser la moustache qui lui couvrait à présent le dessus de la bouche et s'était coupé les cheveux très ras : tout ça lui donnait un air encore plus sévère néanmoins on voyait mieux le charme russe qui émanait de lui et son regard bleu à cote de ce paysage blanc en rajoutait encore plus. Lucifer était un ange, l'ange préféré de Dieu avant d'être chasser par celui-ci et décider de se venger en se dotant pour mission de ruiner l'humanité. Les gens pensent souvent que le diable est une hideuse créature mais non s'il vient pour vous tenter, il n'essayera jamais de vous effrayer se serait déjà peine perdu, il voudra vous charmer d'abord pour effacer toutes réticences et en regardant As, je me disait que mon analyse prenait tout son sens. J'avais fais des recherches plus pousser sur les vorys car énormément de choses m'intriguaient, je n'avais rien trouver de vraiment concret mais j'étais tombé sur un article des années 90 qui parlait d'un dénommé Sergueï si je me souviens bien, pas un héros, un partisan haut placé qui avait apparement trahi les siens et fini abattu par les membres de son gang en prison. Avec cette coiffure, As lui ressemblait étrangement

- Bonsoir princesse, me salua-t-il une fois à mon niveau

- Bonsoir lui répondis-je un peu surprise, croyant qu'il serait beaucoup plus fermer vu comment ça s'était terminé la dernière fois cependant il demeurait neutre...comme à chaque fois

- On y va ? me demanda-t-il un levant un sourcil après un moment de silence assez gênant qui s'était installé entre nous

- Euh oui oui dis-je avant de monter précipitamment dans l'appareil

Le steward pris nos affaires et nous laissa pendre place sur les sièges en cuir couleur crème, ce n'était pas le même avion que celui qui avait transporté As pour New York, celui-la était plus grand en raison de la distance à parcourir, il fallait un minimum de confort mais la logistique était pareille....et on se retrouvait assis face à face. As retira sa veste, l'intérieur était bien chauffé, je me rendis compte en le regardant se dévêtir qu'il avait également pris du muscle. Il avait également toujours ce pendentif en croix au cou, dans mes recherches sur le gang, j'avais réussi à trouver qu'ils accordaient une place primordial à la religion dans leurs actions : ça n'avait pas de sens selon moi, le sixième commandement était bien "tu ne tueras point" bref je me questionnerais plus tard. Une fois que l'avion eu décollé et que l'équipage avait passé en revu les mesures de sécurité, je fis enfin sortir la fiche verte et la posa délicatement sur la table.

- Je voudrais qu'on parle en russe si tu le veux bien pour plus de sécurité, lui intimais-je avant de commencer

- Qui te dis qu'ils ne comprennent pas ce qu'on dit, répliqua-t-il dans sa langue maternelle en hochant la tete en signe d'accord.

- Ils auront alors compris qui seront les prochains sur la liste si une information fuite répliquais-je en haussant les épaules avant de réprimer un bâillement . Tu connais le topo tout ce qu'il y a à savoir se trouve dedans, lui signifiais-je en lui tenant les documents.

La procédure habituelle : fiche médicale, photos de l'intéressé, son entourage, les plans de sa maison situé à Tumaco, le système de sécurité utilisé, en clair le nécéssaire. Contrairement à M.Green dont la vie était millimétré à la lettre, Alberto de Naro vivait pour ainsi dire au jour le jour, il n'avait pas d'emploie du temps prédéfini ce qui rendait je suppose la tache un peu compliqué. As fit sortir toutes les feuilles et les étala sur la table devant nous, je jettais de nouveau un oeil aux quelques photos récentes d'Alberto que j'avais pu avoir : trapu, bedonnant avec un excès marquant de gras, il avait très mal vieilli en faisant la comparaison entre ses photos de jeunesse et maintenant d'ou une réalité qui me vint à l'esprit les méchants vieillissait toujours très mal. peau halé, gros cigare à la bouche, lunettes de soleil et une flambée de jeunes filles à ses cotés : tu parles d'un cliché, le narco trafiquant dans toute sa splendeur...écoeurant

-Alberto de Naro est actuellement en vacances dans sa résidence privé à Tumaco comme il a l'habitude de la faire chaque début d'année. Il y va avec quelques hommes à lui pour "prendre du bon temps". Il s'y rend pour quelques jours ou quelques semaines ça varient selon son bon vouloir c'est pourquoi il faut s'y rendre pendant qu'il y sera encore.

- Hm émit As

- Qu'est-ce qu'il y a ?

- Il n'y a rien de marquer par rapport à comment il doit mourir

- Ça risque d'être rapide alors

-Tuer quelqu'un n'a rien de rapide Nina dit-il avant de se concentrer sur les informations

Mon regard quand à lui se perdit sur les lumières qui éclairaient la ville en cette nuit, une petite voix en moi me disait que se serait peut-être la dernière fois que je les voyais. Comme toutes les fois ou je me rappelais quel genre de vie j'avais choisie ou c'était plutôt cette vie qui m'avait choisie qui sait. Et ainsi cette ultime question qui me tourmentais depuis lors : quand est-ce que je pourrais mettre fin à tout cela

PoisonWhere stories live. Discover now