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Robin

☀️☀️☀️

— Ça ne me paraît pas cassé, et la glace à l'air d'avoir fait du bien, dis-je en entourant d'une bande le poignet d'un étudiant. Mais je te conseille quand même de te reposer et de ne pas trop utiliser ta main d'ici la fin de la journée. Et si tu as encore mal dans quelques jours, tu n'hésites pas à aller voir ton médecin. Il t'orientera si tu as besoin d'une radio.

Le jeune homme qui me faisait face hocha simplement la tête. Je crois qu'il était encore un peu honteux de la façon dont il s'était blessé, et je retenais un sourire en me rappelant l'air penaud qu'il affichait en arrivant dans notre centre médical.

— La prochaine fois que tu veux impressionner une fille, évite de grimper aux arbres, lui conseillai-je. Je t'assure qu'il y a de meilleurs moyens, et plus sécurisés, de s'y prendre.

— Je vais essayer de m'en souvenir, lâcha-t-il dans une grimace. Merci, en tout cas.

— C'est rien, je suis là pour ça, assurai-je. Et peut-être que tu as réussi ton coup, après tout, je crois que tu as une admiratrice qui t'attend dans le couloir.

Le jeune homme en face de moi rit à ma remarque, et je voyais à ses yeux soudainement brillants que l'information lui faisait plaisir. Qui sait, peut-être était-ce le début d'une bonne histoire entre ces deux jeunes ? J'espérais simplement qu'il apprendrait que mettre sa vie en danger n'était pas forcément la bonne solution pour séduire une fille.

Je me dépêchai de soigner aussi la coupure qu'il s'était fait à la tempe et lui donnait un anti-douleur après avoir vérifié qu'il n'avait aucune contre-indication – non sans penser au jeune homme qui était dans mon bureau la veille et qui avait résumé mon métier à la distribution de dolipranes.

J'esquissai un sourire discret. J'espérais tout de même avoir un peu plus d'utilité qu'un simple dealer d'antidouleurs.

L'étudiant que je venais de soigner fut vite remis sur pieds et il quitta sans plus attendre la pièce attenante à mon bureau, là où était installé un lit ainsi que tout mon matériel de soin. Je le raccompagnai jusqu'à la porte sans manquer de lui prodiguer quelques derniers conseils.

— Et si t'as d'autres questions ou que ça te fait à nouveau mal dans quelques jours, n'hésite pas à revenir me voir, terminai-je avant d'ouvrir la porte.

— Oui d'accord, acquiesça-t-il. Merci encore.

Je hochai la tête et le regardai s'approcher d'une jeune femme aux longs cheveux châtain qui attendait assise sur les chaises que nous avions installées devant nos bureaux. Elle se releva et lui sourit en le voyant s'approcher. Je les regardais un instant alors qu'il s'éloignait bras dessus bras dessous, puis m'enfermai à nouveau dans mon bureau.

Je m'installai sur mon fauteuil et commençai à trier quelques papiers. Certes, le job d'infirmier en université était moins pesant que celui d'infirmier dans une équipe médicale sportive. Il y avait moins de gros enjeux, un rythme un peu moins soutenu, moins d'adrénaline. Et pourtant mes journées étaient déjà bien denses.

Il y avait toujours quelque chose à faire, que ce soit des étudiants à recevoir, à soigner et à aider, ou des papiers à faire, des formulaires à remplir. Ça me changeait, mais je m'habituais peu à peu à ce nouveau rythme.

J'avais beaucoup voyagé au cours de ces dernières années. J'avais commencé à travailler avec l'équipe de Chelsea dès la fin de mes études, j'avais donc accompagné les joueurs à chacun de leur déplacement. Et même lorsque je ne travaillais pas, j'avais pris plaisir à voyager, souvent seul. J'aimais ça. Découvrir de nouveaux pays, de nouveaux paysages, de nouvelles cultures. J'aimais me balader en pleine nature, que ce soit dans les parcs londoniens ou dans la nature américaine, canadienne, coréenne ou encore tunisienne.

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