Chapitre 24 - Brooke ⛸️

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— Ma chérie, tu vas bien ?

Face à moi, ma grand-mère m'observe, l'air inquiet.

— Oui, ne t'en fais pas, tenté-je de la rassurer. Je suis juste un peu surprise de sa visite.

À vrai dire, le mot est faible. « Angoissée » serait sans doute beaucoup plus approprié. La boule au creux de mon ventre ne cesse de grandir, j'ai un très mauvais pressentiment. Il ne se serait jamais pointé ici si ce n'était pas urgent, voire vital.

— D'ailleurs, reprend ma mamie. Tu déniches un si beau morceau et tu ne m'en parles pas ?

Je manque de m'étouffer avec ma propre salive, mes joues virent au cramoisi.

— Bernadette Greene !

— Bah quoi ? Je suis peut-être vieille, mais j'ai toujours une très bonne vue.

— Nous sommes... amis.

Oui, je me vois très mal lui confier la nature de notre relation. Moi-même je ne suis pas fixée à ce sujet.

— Oui, amis. Bien sûr, raille-t-elle. Avec ton grand-père, nous étions aussi « amis ». Quoi qu'il en soit, il y a des préservatifs dans l'armoire de la salle de bain, j'en ai acheté pour toi lorsque tu es venue vivre ici, m'informe-t-elle, me laissant coite.

— Euh... je...

— Je t'en prie, Brooke. J'ai aussi été jeune, et on ne peut pas résister bien longtemps à la tentation. Surtout si c'est avec un dieu du hockey avec un minois aussi séduisant, un regard sauvage et un corps d'athlète. Allez, va le rejoindre et amusez-vous !

Elle me sourit de toutes ses dents, lève les pouces et retourne à la cuisine. Pendant ce temps, j'ai l'impression d'halluciner.

Bien évidemment, je ne compte pas coucher avec King. Toutefois, c'est assez rassurant de savoir qu'en cas de dérapage, j'ai une boîte de préservatifs qui m'attend sagement, pas loin. On n'est jamais trop prudents.

Néanmoins, je m'enlève cette idée de l'esprit. Si King est ici, ce n'est en aucun cas pour une rencontre sexuelle. Non, il n'y avait rien de séduisant dans la manière dont il s'est adressé à moi, ou encore la façon dont il a esquivé mon regard.

Le cœur au bord des lèvres, je monte au premier. La porte de ma chambre entrouverte, j'aperçois mon lit depuis le couloir. Une fois à l'intérieur, je ferme le battant derrière moi. L'odeur de King emplit la pièce, je le trouve assis sur le rebord de ma fenêtre, le regard baissé, les mains toujours dans les poches, les jambes étendues et croisées devant lui.

Je m'appuie contre le quadrant, les mains dans mon dos, une lourdeur de plus en plus intense dans la poitrine. Le silence s'installe, il n'y a que le bruit de nos respirations qui vient le briser de temps en temps. King paraît au bout du rouleau, me rendant de plus en plus inquiète.

— Il s'est passé quelque chose de grave ? me jeté-je à l'eau. Liam t'a encore pris la tête ?

Il avale sa salive bruyamment, puis me contemple enfin. Nos regards se croisent pour ne plus se lâcher.

— J'aurais de loin préféré que ce soit ça, soupire le hockeyeur, en détournant à nouveau la vue.

Une vague de soulagement me submerge. S'il n'a pas eu de souci avec cet abruti, c'est déjà ça de pris.

— Alors qu'y a-t-il ? Je ne pense pas que tu sois venu jusqu'à chez moi pour me déclarer ta flamme, plaisanté-je, en vain.

Mon ironie est loin de le faire marrer. D'ailleurs, il ne relève même pas. Il se contente de pousser de longs soupirs, de contracter ses mâchoires et de fixer un point invisible.

Oak Ridge Campus #1 King ©Onde as histórias ganham vida. Descobre agora