La boîte est pleine, et c'est un peu oppressant. Je joue des coudes pour réussir à suivre mes amis — je dois dire que le haut rouge de Cora m'aide bien sur ce coup, d'autant plus que mon amie, avec son mètre soixante-quinze, ne passe pas inaperçue.
Soudain, en me faufilant entre un groupe de garçons, une main m'attrape l'épaule. Je me dégage et me retourne, sur la défensive. C'est un jeune homme dans la trentaine, à la chevelure blonde et aux yeux bleus, et au sourire charmant. Il s'apprête à me parler, rapprochant sa bouche de mon oreille pour que je l'entende dans le vacarme, mais il se fige. Quand je relève les yeux, je réalise qu'il fixe quelque chose derrière moi : Connor, quelques mètres derrière moi, le jauge d'un air menaçant. Tout dans sa posture sonne comme un avertissement : les manches de sa chemise relevées, ses bras croisés sur son torse, sa mâchoire serrée et ses pupilles noires comme deux gouttes d'encre. Le type n'a pas besoin d'en voir davantage, et sans un mot, me lâche et s'en va. Sonnée, je fais face à Connor, l'interrogeant du regard. Il a retrouvé une expression plus calme, et me fait signe d'avancer pour rattraper le groupe. Je ne proteste pas, et commence à monter les escaliers donnant sur l'espace VIP. À peine quelques secondes plus tard, une main frôle le creux de mes reins, et je sursaute en me retournant, prête à bondir, les nerfs à vif. Je savais que je ne voulais pas être ici.
— C'est moi, lâche Connor d'une voix sombre. Avance.
Je le découvre presque collé à moi, usant de son dos large pour dissimuler mon derrière tandis que je monte les marches. Deux ou trois centimètres de plus, et nous étions littéralement l'un sur l'autre. Une seconde s'écoule, où je reste immobile, troublée.
— Phœbe, avance.
— S'il-te-plaît, maugréé-je, mais je me décide à avancer.
Une fois dans l'espace VIP, je respire mieux. Il y a plus de place, plus de hauteur sous plafond, et moins de monde. Nos amis sont déjà installés au bar, et si j'en crois l'expression de Kaia, ils ont déjà commandé les shots. Je remarque alors que Noah me cherche du regard, une expression tendue et inquiète sur son visage. Quand il me voit enfin, le soulagement coule sur son visage.
— J'ai cru qu'on t'avait perdue, soupire-t-il.
— Je me suis fait aborder par un mec, dis-je en m'installant à côté de lui.
— Et ?
— Et je m'en suis occupé, intervient Connor, en sortant sa carte bleue pour se payer son premier verre.
— Quoi, il est mort ? rit Noah, en secouant la tête.
Il hausse les épaules, nous regardant derrière son verre. Un silence étrange s'installe, rompu lorsque Tyler s'approche en passant un bras autour du cou de son ami. Il siffle lorsqu'il m'aperçoit, tandis que ses yeux roulent le long de ma silhouette. Un sourire lubrique étire sa lèvre lorsqu'il s'exclame :
— Eh bien, Phoeb, tu...
— À ta place, je ferais très attention à ce que tu vas dire, le coupe alors Connor, sa voix aussi tranchante qu'une lame de rasoir.
Tyler, les joues rouges, se détache et pointe son doigt sur le torse de son ami lorsqu'il dit entre ses dents :
— Je peux savoir ce qui te prend, mec ?
Connor, accoudé contre l'une des poutres en métal noires de la salle, se redresse — je remarque qu'il fait bien cinq ou dix centimètres de plus. D'une voix calme, mais froide, il articule :
— Je te montre mes limites, mec. Tu les frôles dangereusement.
Tyler me jette un regard, mais Connor le bouscule légèrement en se redressant davantage. Je suis l'échange sans comprendre. Depuis quand ces deux-là ne se supportent plus ? Est-ce que cela a un rapport avec le fait que Connor s'entend si bien avec Aspen, depuis quelques jours ? Les deux se toisent une longue seconde, puis Tyler finit par secouer la tête et partir.
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Follow your fire
Romance"Il faut suivre son coeur, suivre sa flamme, faire de notre feu intérieur le phare de notre vie. Quitte à se brûler un peu au passage, parce que ça en vaut la peine." Eléonore est une mannequin française de renommée internationale. Elle devrait êtr...
