Quarantième

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-J'étais en chaleurs, mon esprit était complètement brouillé, je voulais un alpha. Je l'ai eu, le lendemain, je retrouvai mon frère, à même son appartement, avant qu'une puissante vague de chaleurs ne nous frappe, il n'a pas compris que je ne le voulais pas, il m'a marqué. Alors je l'ai fui.

Les yeux de mon ami se firent peinés, il devinait, à travers mes mots, ce que je ressentais.

-J'ai trouvé un autre alpha, et j'ai passé le reste de mes chaleurs avec lui. Ce n'est que comme ça qu'il a compris que je ne voulais pas de lui. Depuis, notre situation est instable, nos gestes ne valent rien, tout comme nos mots lorsque nous sommes là-bas.

Les lèvres de l'alpha se pincèrent, ses traits se tirèrent.

-Il ne vous a pas fait de mal après ?

Je secouai faiblement la tête.

-Il ne cesse de me rappeler que je ne suis qu'un petit oméga, à travers son odeur, à travers ses gestes, à travers des mots, je ne suis qu'à lui. Il a choisi jusqu'à mon prénom.

Mon ami caressa tendrement ma main, ses yeux doux inchangés, son effluve rassurante.

-Adam se contrôle si bien.

Le souffle stupéfait de son directeur me fit froncer les sourcils.

-Même si rien de tout cela n'était voulu, il faut comprendre que ses instincts d'Alpha ont dû le presser pour vous marquer. Pendant toutes ces années à vous côtoyer, ils ont du le rendre complètement fou. Je suis très impressionné qu'il soit parvenu à les dompter et ne vous marquer qu'au bout de dix-neuf ans. Mes propres instincts étaient déchaînés lorsque j'ai croisé Nathan pour la première fois, chaque seconde passée loin de lui était une torture, mon loup le réclamait constamment, inquiet de le savoir loin de moi.

La main de monsieur Bradford se posa sur le genou de son lié, les yeux se rencontrèrent tendrement, une certaine douleur y apparaissant.

-Je n'en dormais plus, je pouvais à peine manger, j'étais constamment sur les nerfs.

Leurs regards revinrent à moi, une grande compréhension y était ancrée.

-Et, comment a-t-il réagi lorsque vous êtes arrivés avec une autre odeur de mâle ?

Mes yeux se perdirent dans cet endroit qui ne m'appartenait pas, dont j'étais le prisonnier.

-Son loup m'a avoué vouloir remplacer ma vision de cet autre, mais il ne m'a pas touché. Il y a eu des cris, il a voulu me soumettre, me contrôler et il l'a fait, comme l'alpha qu'il est, en mordant sa marque. Il m'impose des choses dont je ne veux pas, et lorsque je n'obéis pas, il me domine.

Leurs yeux furent troublés, Nathan trembla, sa main se portant à son cœur.

-Il a mordu...?

Il n'osa pas prononcer le reste, le teint soudainement pâle, une certaine peur dans les yeux.

-Il a pris ce qui était à lui.

Mes mots firent grimacer son directeur.

-Ce n'est pas cela Nao, tes actes dépassent le contrôle qu'il a sur ses instincts, il ne peut réprimer son loup Alpha entièrement. Et puis, tu n'es pas qu'une possession, une poupée ou encore un trophée, tu es son Oméga, doux, fragile, qu'il veut protéger. Il veut te tenir sous sa protection, et pour cela, le meilleur endroit pour toi, c'est chez lui quand il n'y est pas, auprès de lui dès que c'est possible.

Je secouai la tête sous ces absurdités.

-Tu devrais faire attention, je ne voudrais pas qu'il devienne violent et te fasse du mal, surtout à cause d'un de ces salauds d'alphas.

Toi, moi...Where stories live. Discover now