Chapitre 9 : Cassie

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Je danse au rythme de la musique, un peu plus grisée à chaque respiration. Je ne suis plus la fille dont Brad s'est joué, je ne suis plus la fille sage et naïve que tous les mauvais garçons dupe. Non ce soir je suis une vraie femme, une Cassie plus sauvage et plus entreprenante qui se laisse aller au tempo endiablé de la musique latine. Je n'ai pas peur de tous ses regards braqués sur ma petite personne, de tous ses hommes qui se demandent lequel d'entre eux m'attrapera en premier dans ses filets. Cette attente est douce et délicieuse à la fois ; pourtant quand l'effet de l'alcool se dissipera, toute ma fougue disparaitra. Alors je savoure ce moment.

Des mains saisissent mes épaules et me force à me retourner. C'est Sebastian et ses beaux yeux étincelants de colère.

- Mais qu'est-ce que tu fabriques ? demande-t-il à voix basse. Tu tiens à peine debout. Et puis... (Il dévisage la foule) Tous ces hommes, la moitié te veulent uniquement dans leur lit.

Je ressens un frisson d'excitation à l'idée qu'il soit capable de se mettre en colère pour moi. Mais en même temps, son attitude m'énerve, pour qui il se prend ?! Il n'est pas mon père, encore moins mon frère et à ma connaissance encore moins mon mec !

Pourtant, j'ai terriblement envie de le provoquer, de jouer avec ses nerfs. Rien que cette idée m'excite littéralement.

- C'est pour ça que je danse, Sebastian.

Il fronce des sourcils. Jusqu'à présent je n'avais pas remarqué qu'ils étaient plutôt fins pour un garçon.

- Tu as trop bu, viens t'asseoir.

- Tu es si autoritaire, dis-je d'un ton moqueur. Cassie, bois le verre d'eau. Cassie, assis-toi.

(Je tangue légèrement, et il me rattrape de justesse). Comme tu es chiant. Et après tu oses dire que je suis coincée ? Mais voyons, c'est plutôt toi qui l'es à l'heure actuelle. Pour ton information je n'ai pas besoin de babysitteur, alors laisse-moi m'amuser pour une fois.

- Ne provoque pas...

Je pointe mon index sur son visage.

- Tu vois ! Encore un ordre !

- Ne me provoque pas Cassie, surtout avec toutes ses images qui me traversent l'esprit te concernant.

Il me souffle dans l'oreille.

- Si tu veux jouer, je préfère que tu joues avec moi.

Il me prend par la taille. Mon cœur se met à battre plus fort. Je sens ses muscles à travers ses vêtements, la force brute de son corps plaqué contre le mien. Je ne prête pas attention aux nombreuses personnes autour de nous. Nous dansons de façon presque mécanique sans accrochage. Ce qui m'étonne car c'est bien la première fois que je n'écrase pas les pieds de mon partenaire de danse. J'oublie la foule de clients qui m'entoure, les pas et ne songe plus qu'à la proximité de sa peau, qu'à la douceur de ses mains sur mes hanches, qu'à son corps pressé contre le mien. Je tombe dans la mansuétude intemporelle de sa présence qui réchauffe tout mon être. Est-il possible de désirer autant une personne sans la connaitre, simplement à cause de son contact ? Jusqu'à aujourd'hui je n'aurai pas cru cela possible. A présent, je joue un jeu dangereux auquel je risque bien de me perdre.

- Ne danse qu'avec moi, dit-il encore avec autorité.

A ces mots, la chaleur dans ma poitrine laisse place à un pincement étrange, une pression sur ma cage thoracique augmente quand je le regarde. Son visage carré, ses pommettes saillantes et sa bouche bien dessinée m'appellent.

- Tu es vraiment belle, me souffle-t-il.

Il m'achève. J'ai du mal à respirer. Sa main n'est qu'une tâche floue dans mon champ de vision, l'alcool toujours présent dans mon sang menace de me faire perdre le contrôle. Sa caresse délicate sur ma joue renforce mon supplice. Je prends ses mains, elles sont moites. Lorsque j'ose me pencher pour l'embrasser, il ne recule pas. Ses lèvres ont un léger gout salé. Au début, il ne réagit pas et je prends peur à l'idée d'être rejetée en public.

- Cas... soupire-t-il d'une voix rauque alors que je m'éloigne.

Il m'attire plus près de lui et prend mon visage dans ses mains et goûte mes lèvres avec cette fois, plus de vigueur. Ce baiser passionné, le choc de nos deux corps éveille en moi un désir si fort que je ne veux plus résister à la tentation. Cela fait longtemps que je n'ai pas eu aussi chaud, même dans le refuge de ma propre chambre, bien enveloppée sous ma grosse couette.

Dans l'euphorie de la fête, j'oublie cette petite voixqui résonne encore dans ma tête. Elle me supplie de rester sage et de garder lecontrôle de mes gestes. La musique m'envahit jusqu'aux bouts des mains. Jefrissonne à chaque fois quand tu me touches. On valse une dernière fois sur unrythme dangereux. Puis je te laisse m'entraîner en dehors de la piste. J'arrêteles aiguilles des montres. Je lâche prise. J'efface Cassie. Je suis juste uneinconnue qui se laisse aller le temps d'un soir. La nuit se fera très longue.Je compte déjà les heures lovée dans tes bras.

Amour et quiproquos ((EN COURS))Where stories live. Discover now