Chapitre 4 : Sebastian

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Boum. Boum. Boum.

Je tape sur mon lit dans l'espoir de capturer mon portable. Bordel, faut vraiment que je change cette sonnerie. Elle me tape sur les nerfs. Ce mélange de notes de batterie va me faire perdre mes tympans. Le voilà ! Mon pouce glisse contre l'écran et le fait taire. Enfin. Presque 16 heures, il serait temps que je me lève.
Tel un zombie, je sors du lit. Mes poils se dressent au changement de température. Lorsque j'enfile mon sweat à capuche, je manque de trébucher à cause des nombreuses bouteilles de bière qui jonche le sol. Merde. Faut vraiment que je nettoie mon appart. Je me demande comment les filles du club que je ramène ne s'enfuient pas en courant en voyant le taudis dans lequel je vis.

La lumière du jour m'éblouie lorsque j'ouvre la porte de ma chambre. Tellement désagréable. Je me dirige d'un pas nonchalant dans la cuisine et attrape un sac poubelle. Si je ne veux pas finir avec une jambe dans le plâtre autant me débarrasser de toutes ces bouteilles. L'odeur de renfermé me pousse à ouvrir les fenêtres. Le bruit du monde extérieur s'agitant sur la place de l'Eglise Sainte-Marie est aussi agaçant que ma sonnerie de téléphone. D'ailleurs en parlant de cet objet de malheur. Un nouveau message s'affiche. C'est Matt le barman du club dans lequel je travaille. Celui-ci est devenu un bon pote depuis que je suis arrivé dans le coin pour la saison. Grâce à lui j'ai découvert pas mal d'endroits sympas à Calvi.

Mec tu fous quoi ? Le patron te cherche. Je pari que tu as encore chopé hier soir...

Je viens de me lever frérot. Pas de meuf dans mon lit pour une fois, je suis resté sage.

T'es malade ? ^^

Mais non. Je n'avais pas envie.

C'est bien ce que je dis ^^

Tu me soules ! Dit au boss que j'arrive dans 10 minutes.

D'acc.

Qu'est-ce qu'il peut-être être lourd parfois.
Je prends ma douche en cinq minutes. J'enfile en vitesse mon jogging gris et mon sweat à capuche. Un rapide coup de peigne sur ma tignasse châtain foncé. Presque inutile car j'ébouriffe mes cheveux lisses l'instant d'après. En voyant mon reflet dans le miroir, je comprends toutes ces filles qui me veulent dans leur lit. J'ai une gueule d'ange avec un côté bad boys. Je suis physiquement bien charpenté. J'ai des abdos saillants à faire jalouser le Dieu Apollon lui-même. Je suis un homme à femmes et j'assume entièrement. Pas le temps pour me construire une vie de couple, j'ai d'autres ambitions personnelles.

J'attrape le sac poubelle puis claque la porte d'entrée. Un vacarme assourdissant fait gueuler le caniche de la vieille mamie d'à côté. Fichues bouteilles de bières !
Je descends en trombe dans l'escalier, tant pis pour le bruit. Je m'en débarrasse dans la poubelle à verre. Je traverse la place jusqu'à atteindre la ruelle pour me retrouver en face du club d'Hadès, le lieu de débauche le plus prisé du centre-ville. Mais aussi, l'endroit où je travaille en tant que stripteaseur pour cet été. Il faut bien que ce corps de rêve serve à quelque chose.

2h30, Club d'Hadès

Dans les coulisses je m'impatiente. Mon boss m'a demandé de faire des heures supplémentaires et j'ai accepté avec plaisir. J'ai besoin de tunes et vite. Beaucoup de personnes en me voyant penserais que j'aime être stripteaseur. Et ce n'est pas vraiment le cas. C'est juste un métier facile surtout grâce à mon physique. C'est un bon complément de revenus pour aider financièrement ma famille qui habite en Espagne. Et surtout pour aider mon petit frère à poursuivre son rêve de devenir médecin un jour. Il n'est pas au courant. Il pense avoir obtenu une bourse auprès de son université et je compte bien préserver cette supercherie. Le connaissant, il arrêterait ces études. Et je ne veux pas ça. Je veux un avenir meilleur pour lui. Moi je n'ai pas eu cette chance. Autodidacte, j'ai appris sur le tas le métier de mécanicien moto et un jour, je compte bien ouvrir mon propre garage avec mon meilleur ami Pablo. Pour cela, j'ai encore et toujours besoin d'argent. Voilà pourquoi je me retrouve à 2 heures du matin à attendre mon tour pour faire le show et récolter un maximum de pourboires pour mes services.

Quelques minutes avant mon entrée sur scène, je décide d'aller me rafraîchir au bar.

- Matt, un verre d'eau s'il te plaît.

- Tiens mec. Prêt pour le show ?

Je n'ai pas le temps de répondre à Matt, qu'une fille, plutôt canon je dois dire, l'interpelle.

- Bonjour, dit la jeune femme aux cheveux tressés que je soupçonne être d'une tonalité plutôt châtain foncé.

Matt lui répond poliment la tête ailleurs.

- Bonjour, que puis-je pour vous trois ?

Bordel, elle est jolie et il ne la regarde même pas cet idiot. Ce n'est pas avec cette attitude qui va se trouver une copine.

- Deux mojitos et un Virgin mojito s'il vous plaît.

Un Virgin mojito ? Pas courant, elle n'aime pas boire je suppose. Je ne juge pas, je n'aime pas le goût de l'alcool à l'exception de la bière.

- C'est comme si c'était fait. Je vous ramène ça à votre table.

Mais bordel, Matt regarde-la quand elle te parle ! J'ai envie d'aller secouer mon ami.

- Ce n'est pas nécessaire.

Il la regarde en souriant. Ah enfin, ce n'est pas trop tôt.

- Mais j'insiste.

Cette fille à des formes juste l'a où il le faut. Elle patiente le coude posé sur le comptoir avec un air las, limite perdue. Plutôt étrange pour une fille venue dans cet endroit. Elle est grande mais pas assez pour me dépasser ; même avec ces escarpins noirs. Elle ne cesse de tirer sa robe vers le bas. Je suis prêt à parier qu'elle n'a pas l'habitude de porter ce genre de tenue. Pourtant, sa robe moulante épouse à la perfection sa silhouette et fait ressortir sa poitrine. Je termine d'une traite mon verre d'eau, puis avance dans sa direction, le torse bien bombé.

- Première fois ?

Amour et quiproquos ((EN COURS))Onde histórias criam vida. Descubra agora