Chapitre 8 : Cassie

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Andréa m'a laissé toute seule. Toute seule ! Et avec lui en plus. Bordel, dans quel pétrin me suis-je mise !

Et mon idiot de cœur qui tambourine sans cesse lorsqu'il s'approche trop prêt. Je vais finir par avoir un arrêt cardiaque. Il est clair que je ne suis pas dans mon état normal.

Je reste bien sagement assise sur ma chaise haute sans échanger un seul mot avec lui. Matt est débordé par une foule de clientes qui cherchent à lui soutirer son numéro de portable. Bien évidemment sans grand succès, car il n'a d'yeux que pour ma meilleure amie. Malheureusement pour lui, elle n'est plus le genre de femme à accorder de l'importance aux sentiments d'un homme. Lorsque votre premier amour vous a blessé au plus profond de votre âme. Cela vous marque à vie, et vous change à jamais.

Je tente de reprendre mes esprits en effectuant des petits mouvements circulaires sur mes tempes. La légère pression suffit à me décontracter. Je me sens légèrement mieux grâce au verre d'eau même si je ressens encore une douce euphorie pour unique compagne. Du coin de l'œil, j'observe en silence mon sauveur. Je me mentirai à moi même si je disais que Sebastian n'est pas mon type d'homme. Physiquement parlant il représente tout ce que j'aime. Il est grand et terriblement bien foutu. Des épaules carrées, des abdos saillants, des fesses bien bombées et des biceps... Oh oui, terriblement bien foutu. Et je me sens ridicule d'être le genre de fille à baver sur cet homme qui doit avoir eu une centaine de femmes dans son lit. Il dégage une assurance forte et un charisme magnétique qu'il m'est difficile de soutenir mon regard. Il brise le silence.

— Ça va mieux ?

Sa voix sonne comme une douce mélodie dans mes oreilles. Elle est mielleuse, chaude avec un léger accent du sud. Serait-il Italien ou bien Espagnol ?

— J'ai connu mieux, mais au moins mon hoquet a disparu dis-je la voix enrouée. Merci pour ton aide. Maintenant, tu peux retourner à tes occupations. Je ne voudrais pas te causer du tort auprès de ton employeur.

Je fixe le sol.

— Je ne risque pas d'aller bien loin. C'est à peine si j'arrive à marcher droit.

Ces baskets blanches rentrent dans mon champ de vision. Son souffle tiède caresse le lobe de mon oreille.

— Je suis bien ici. Et puis ta meilleure amie t'a confié à moi, susurre-t-il d'une voix rauque.

Je n'ose pas le regarder, trop gênée par notre proximité. Je masse ma nuque. Il fait vraiment trop chaud. Et malgré le grand verre d'eau avalé, l'alcool circule dangereusement dans mon sang. Le monde tangue. Ma vision se trouble de manière irrégulière. Cependant, je ne veux pas accepter son aide. Je dois m'éloigner de lui. Et vite.

La piste de danse reste mon unique échappatoire. Alors je me lance à corps perdu dans cet océan, manquant de trébucher à plusieurs reprises, mais la foule en délire m'entraîne dans une valse interminable et m'aide à me maintenir sur mes deux pieds. J'ai l'impression de flotter, de me sentir plus légère au fur et à mesure que je danse. J'ondule, je bouge mes hanches en toute impunité, me caressant sensuellement le corps de temps à autre. Je laisse ma robe remonter à mi-cuisse et arrête de m'en préoccuper. Je m'envole sur ces notes de musique latine vibrant à chacun de mes pas. Plus que jamais je me sens vivante. Comme cette sensation est étrangement agréable. Je songe un instant à boire plus souvent mais mon passé me rattrape. Il fut un temps où sa compagnie m'était indispensable. Aujourd'hui n'est qu'une toute petite entrave, et ce, encore à cause d'un garçon. Demain, je reprendrais le cours de ma vie et j'oublierai cette soirée. Cassie la maniaque du contrôle est en pause juste le temps d'une nuit.

Amour et quiproquos ((EN COURS))Where stories live. Discover now