Chapitre 6 : Sebastian

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Dans les coulisses du club, je me déshabille rapidement et file sous la douche, l’autre étant monopolisé par Antoine un gars tout droit venu de la région Parisienne. Je n’ai rien contre ce garçon, nous ne sommes pas proche, juste partenaire de scène rien de plus.

L’eau chaude qui coule élimine toute trace de sueur. Mes pensées s’égarent sur cette fille aux cheveux châtain foncé. Sa petite tresse me donne des idées à faire rougir les bonnes sœurs d’un couvent. C’est la première fois qu’on me perturbe autant pendant mon show. Elle semblait ébranler, mais il y avait cette lueur malicieuse dans son regard. Ces yeux marron foncé sont magnifiques. Bordel, quelques minutes de trop et mon string ne cachait plus rien. J’attrape mon gel douche et verse le liquide dans le creux de ma main. Je frictionne l’ensemble de mon corps avec vivacité. Une fragrance boisée ne tarde pas à se rependre dans la minuscule salle de bain. Ce gel douche de la marque Axe est une tuerie. Toutes mes conquêtes à l’unanimité ne cessent de me faire des compliments sur mon odeur corporelle. Je me rince puis attrape en vitesse une grande serviette blanche posé à coté du bac de douche. J’essore mes cheveux et essuis mon corps avant d’enfiler mon caleçon noir. Je termine de m’habiller dans le vestiaire à côté. Un T-shirt blanc avec un jeans bleu clair feront l’affaire. J’enfile mes baskets blanche Adidas. Devant le miroir, je ne peux m’empêcher d’admirer mon propre reflet. Je passe une main dans mes cheveux encore humide et les coiffe vite fait. Flemme, ils sècheront à l’air libre.

La gorge à moitié sèche, je m’empresse de contourner la scène pour rejoindre mon ami Matt. Cependant, je suis arrêté dans mon élan par une bande de jeunes filles qui me dévisagent toutes le sourire aux lèvres.

— Salut beau gosse, dit la plus grande. Ça te dirait de nous accompagner sur la piste de danse ?

Elle colle ses mains sur mon torse. Je la repousse gentiment. Ses paumes sont moites mais douces.

— Désolé Mesdemoiselles, mais je ne suis pas intéressé.

— Rohhh fait pas le timide, t’es stripteaseur non ? dit-elle en repoussant ses longues mèches raides qui lui barre la vue. Alors au boulot !

Ces amies gloussent. Elle commence à me taper sur les nerfs la blondasse. Mais je n’ai pas le choix de rester courtois si je ne veux pas finir au chômage.

— Bon d’accord, dis-je d’un air volontairement docile. Je bois un verre d’eau et je vous retrouve sur la piste mes jolies.

Espérons qu’elles soient assez idiotes pour croire mon mensonge. Je n’ai aucune envie de me trémousser pour elles.

— Génial, dirent-elle en cœur.

— A tout de suite, dit la blondasse sur un ton mielleux.

Son maquillage est horrible. Il coule sur ces joues rondes et ces lèvres sont anormalement gonflées. Encore une qui a abusé du botox. Je préfère largement les lèvres délicates de Madame Coincé. A cette pensée, j’observe la salle de parte et d’autre dans l’espoir de la revoir ne ce reste qu’une fois. Mais rien, dommage.

Mes groupies me laissent partir et je rejoins Matt derrière le comptoir qui me sourit.

— Sans commentaire, dis-je agacé.

— Sebastian le tombeur de ces dames, dit-il moqueur. Estime-toi heureux, tu es bien le seul mec qui ne galère pas pour ramener une meuf dans son lit.

— Justement, c’est lourd à force.

Il me tend un verre d’eau.

— Merci, dis-je en buvant une gorgée. Et toi la joggeuse ? Elle est venue ?

— Oui, mais elle n’est pas du genre intéressé. Regarde-là.

Il me désigne du menton un groupe de jeune fille qui dansent bien entourées… Mon cœur s’arrête. Mais c’est Madame Coincée !

— C’est la fille aux cheveux tressées ?

— Non, c’est sa copine à droite. La petite blonde.

Je suis étrangement soulagée que la fille de ses rêves ne soit pas mon inconnue aux cheveux châtain foncé. Je ne peux m’empêcher de la déshabiller du regard. Sa robe rouge moulante avec ce léger petit décolleté plongeant lui va à ravir. Son corps ondule au rythme de la musique latine. Je me surprends à grincer des dents lorsqu’un homme s’approche trop prêt. Mais je souris lorsqu’elle lui barre volontairement le chemin. C’est son amie, la petite blonde qui s’empresse de se jeter dans les bras de cet inconnu aux cheveux bruns. J’observe en silence Matt serrer du poing, la mâchoire crispée. Le pauvre, cette fille n’est vraiment pas intéressée par ces beaux yeux verts. Je pose mon verre sur le comptoir. Mes groupies ne sont plus sur la piste de danse, avec de la chance, elles ont dû m’oublier. Je file aux toilettes.

— A tout à l’heure Matt.

Je ne lui laisse pas le temps de me répondre que je suis déjà au milieu de la piste. Je zigzague tant bien que mal entre les danseurs et danseuses. C’est alors que je la vois qui s’avance dans ma direction. Je saisie ma chance et lui attrape la main. Surprise, elle manque de tomber à la renverse et vient percuter mon torse bien bombé. Je sens son pouls battre très… trop vite. Et ces yeux, bordel, encore cette petite lueur dans son regard qui a le don de me rendre fou.

— On s'échappe ? Dis-je d'une voix rauque.

Elle cligne des yeux encore sous le choc.

— Je... Mais non, j'ai besoin d'aller aux toilettes.

Sa petite voix fébrile me fait sourire. Je la perturbe. Je le ressens rien qu’à son pouls qui bat de plus en plus fort en ma présence. Quand elle se mordille les lèvres, je sens une légère tension dans mon caleçon. Je n’ai pas le temps de réagir qu’elle m’échappe entre les mains et file en vitesse se réfugier dans les toilettes. A ce moment précis, je comprends une chose. Je veux connaitre les moindres détails de son corps. Je veux la sentir contre moi le temps d’une nuit.

Amour et quiproquos ((EN COURS))Donde viven las historias. Descúbrelo ahora