Chapitre 1 : Cassie

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— Cassie ! Dépêche-toi on va être en retard.

Sous la douche, la voix de mon amie bourdonne dans mes oreilles.

— J'arrive dans cinq minutes les filles !

Rien n'est plus agréable qu'une douche bien chaude. Malheureusement mes copines en ont décidé autrement. Depuis ma rupture avec Brad il y a un mois, Charline et Andréa ont eu l'idée de partir en Corse pour me faire oublier ce charo.

Brad était comme qui dirait un homme à femmes. Un goujat. Si bien que j'ai gâché six mois de mon existence à l'attendre comme une idiote alors qu'il menait une double vie. Je me rappelle le jour où j'ai découvert son vrai visage. J'avais décidé de lui faire une petite surprise durant sa pause déjeuner. J'avais acheté des makis au thon et au saumon, ces préférés. Il travaillait dans un cabinet d'avocats et avait pour habitude de sauter le déjeuner par manque de temps à cause de ces nombreux dossiers de divorces qu'il avait à traiter. De nos jours, les couples se séparent plus facilement. Correction, trop facilement. Les femmes tout comme les hommes, ne cherchent plus à réparer mais plutôt à fuir leurs problèmes dans les bras d'autres inconnus. Bien évidemment, je ne dirais pas que la tromperie reste pardonnable. C'est même un cas de séparation obligatoire selon moi. Jamais je ne pourrais faire confiance à quelqu'un après cela. Ce qui m'amène à ce fameux jour où j'ai découvert que Brad avait une liaison avec sa collègue de travail. Je ne me souviens plus très bien comment j'ai réagi, je pense que mon cerveau a buggé ce jour-là car je n'ai rien dit. J’ai vu Brad à califourchon sur sa collègue, tous les deux nus et couvert de sueur. J'ai refermé la porte comme si de rien n'était, puis je suis repartie dans le sens inverse. Et le pire, c'est qu’il ne m'a jamais retenu. Aucun texto d'explications. Aucun texto pour se faire pardonner. Un véritable connard. Mais en même temps, je suis un aimant à connard depuis… Et bien, depuis toujours. Toutes mes relations, aussi courte soit-elle, ont toujours été un fiasco monumental. Au grand désespoir de mes parents qui me taquinent à chaque repas de famille d’être célibataire. Et encore plus à l’approche de la trentaine.

C’est ainsi que je me retrouve en Corse avec mes deux meilleures amies pour faire la fête. Enfin plutôt elles vont faire la fête. Moi, je n'ai pas le cœur à m'amuser. Même si, comme dirait mon amie Andréa : un de perdu, dix de retrouvés.

Je sors de la douche et m'enroule rapidement dans une grande serviette blanche. Le changement de température brutal manque de me faire claquer des dents. Avec ma main, j'essuie le miroir. Même à travers la buée, j'observe mon reflet. Finalement, venir ici n'est pas si mal. Une bonne cure de soleil me fera le plus grand bien. Mes cernes sont affreuses et mon teint j'ose à peine en parler. Je suis en manque de vitamine D. Je glisse dans la robe rouge moulante que m'a prêté Andréa. Je m'affole lorsque sa coupe s'arrête net a mis hauteur de mes cuisses. J'aurais dû m'en douter. Andréa est plus fine et plus petite que moi. Mais je vais devoir m'en contenter, je n'ai pas d'autres robes de soirée. Il y a bien longtemps que je n'ai pas fait de shopping. Ma garde-robe ressemble plus à celle d’une femme mariée ou plutôt d’une vieille fille. Et pourtant, je n’ai que vingt-huit ans. Je porte la plupart du temps des T-Shirt et des pantalons une voir deux tailles au-dessus. Malgré tout, Andréa et Charline me jalousent souvent à cause de mes courbes qu'elles trouvent tout simplement harmonieuse et sexy. De corpulence moyenne comme dirait mon médecin. Je suis la plus grande du trio avec une poitrine plus généreuse.

J'enfile des collants, attrape ma veste tailleur et chausse mes escarpins noirs. J'ose faire quelques pas dans salle de bain. Toujours aussi désagréable. Je comprends mieux pourquoi je préfère mes sneakers à ces chaussures de torture. Je suis prête à parier que je vais avoir des ampoules en rentrant.

J'ouvre la porte et avance lentement vers le salon où m'attendent mes deux amies.

Charline me tend un verre de sangria maison.

— Je sais que tu ne tiens pas l’alcool mais ce n’est pas une gorgée qui va te tuer. Donne-moi ton avis Cas. Je n'ai pas le droit de boire et Andréa trouve que j'ai eu la main lourde sur le sucre.

Je goûte une gorgée.

— C'est sucré mais j'aime bien. J'ai horreur des cocktails où l'alcool prend le dessus sur le reste.

— C'est justement le problème Cas, me coupe Andréa. Je ne sens rien. J'ai l'impression de boire un verre de jus de fruits. J’aime l’alcool contrairement à vous deux.

— Il est juste bien équilibré, se défend Charline.

— Mouais dit Andréa. Ce n’est pas avec ça que je vais finir bourrée.

— Justement, pour une fois essaye de te tenir correctement en boîte. Tu n'arrives pas à passer une soirée sans finir avec une gueule de boit, dit Charline. J'en ai marre de devoir nettoyer derrière toi. Prends exemple sur Cassie, elle boit très rarement et s'amuse quand même.

— Roh ça va, laisse-moi m'amuser Cha. Depuis que tu es mariée, tu es...

Andréa s'arrête net.

— Je suis quoi ? Dit Charline.

Sentant la tension monter entre mes deux meilleures amies, je tente de faire diversion.

— Cha, tu voudrais bien m'aider à me faire une tresse. Je galère à chaque fois que je tente de me coiffer.

Elles se fixent sans me prêter attention.

— Les filles, nous ne sommes pas là pour nous prendre la tête. Vous m’avez suppliée de venir alors que je n’ai pas le cœur à la fête depuis l’épisode Brad. Alors…

Andréa me coupe la parole.

— Tu as raison Cas. Désolée Cha.

Charline soupire.

— Désolée les filles. J’ai les hormones en vrac.

Elle caresse son ventre légèrement arrondi. Il y a trois mois, Charline nous a annoncé sa grossesse. Depuis, ses sautes d’humeurs menacent notre amitié. Madame Donneuse de leçons est encore pire qu’avant. Elle est plus irritable et à cran.

— Bon alors cette tresse ne va pas se faire toute seule, s'empresse Charline.

Je m'assois sur une chaise en bois et me laisse faire par les mains expertes de ma coiffeuse professionnelle. Heureusement qu'elle est là sinon j'aurais fini avec un pétard sur la tête. C'est à peine si j'arrive à me faire une queue de cheval correctement. Andréa en profite pour prendre la salle de bain.

— Tu sais dans quel club nous allons ?

— Cas, grogne Charline. Pour la vingtième fois, c'est une surprise.

— Je sais... Soufflé-je. Mais j'aimerais...

— Stop ! C'est une manie chez toi de vouloir tout contrôler.

Je grimace lorsqu'elle me tire les cheveux. Au moins je suis sûr de ne pas avoir de mèches baladeuses.

— Tu veux bien me faire plaisir et lâcher-prise le temps d'un week-end ?

Je soupire.

— Je n'ai pas vraiment le choix.


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Amour et quiproquos ((EN COURS))Kde žijí příběhy. Začni objevovat