Magnolia.

Elliott

16 mai, Paris. 01 h 45

Le trajet en voiture se fait plus calme que ce que j'aurais imaginé, sa main et à nouveau sur la mienne, les doigts croisés aux miens.

Je n'aurais jamais imaginé retrouver ma Magnolia un jour, pourtant, elle est là. Elle me tiens la main. J'inspire profondément en accélérant un peu sur la route, profitant que ce soit désert.

- Magnolia ? Je tourne furtivement la tête vers elle, je suis surpris en faisant face à une Magnolia assoupie contre la portière. Le visage apaisé.

Je me gare en sortant de la voiture quelques minutes après. Où sont ses clés ?

Tans pis.

Je prends son sac que j'enfile autour de moi avant de passer mon bras droit sous ses genoux et mon bras gauche derrière son dos. La portant en princesse. Une jolie princesse.

Je l'admire quelques secondes avant de monter dans mon appartement, le plus silencieusement possible.
Elle bouge par moment en s'accrochant à moi, je regrette d'avoir bu autant, monter les marches avec une jolie fille dans les bras qui capte toute mon attention, ce fut plus dur que ce que j'imaginais.

J'ouvre difficilement la porte en serrant les clés dans ma main pour pas qu'elles claquent ensemble et réveille Magnolia.

Je m'avance vers ma chambre, enlevant en premier ses talons puis je la pose délicatement dans mon lit en la couvrant doucement.

- bonne nuit, Magnolia. Je chuchote et quitte ma chambre pour la laisser dormir. Je m'allonge sur le canapé en fixant le plafond. L'alcool commençant à disparaître.

Je me redresse en tendant le bras vers la table basse et j'avale une paire de médicaments. Je déteste les prendre.

Je me relève, je fais les cent pas dans mon appartement avec le sentiment d'étouffer. J'enlève ma chemise en la jetant dans un coin de la pièce, reprenant mon souffle.

Elle est là, juste à côté. Calme-toi.

Je m'allonge à nouveau en fermant les yeux en attendant que ma crise d'angoisse se calme, soudain je sens la main de Magnolia attraper la mienne.

- Vient... Elle me traîne jusqu'à ma chambre en ouvrant les bras une fois installé dans mon lit. Je me met doucement dans ses bras en posant ma tête contre sa poitrine. Elle passe sa main dans mes cheveux en les caressant d'un geste maternel.

Ma respiration ce calme, ainsi que ma crise d'angoisse.

Ses bras me serre jusqu'à ce que je m'endorme, ce soir là j'ai dormis avec elle. J'ai jamais dormis aussi bien depuis 10 ans.

***

16 mai, Paris. 14 h 20

- Merci pour hier soir, je suis partie au travail. Bonne journée Elliot.<3

Je relis son message une dizaine de fois, cherchant une réponse à son message, mais rien ne viens.
Je me lève, le ventre qui crie famine, mais je n'ai pas faim.

Je pars prendre une douche en me perdant dans mes pensées. Et si elle était proche de moi parce qu'elle ne sait pas que je suis celui qu'elle a abandonné ? Est-ce qu'elle pense à moi ?

Je lui manque autant qu'elle me manque ?

Je ferme les yeux et laisse l'eau couler un moment, jusqu'à ce qu'on toque à la porte. Je râle un moment, m'habille en vitesse et ouvre la porte.

- tu ne répondais pas... Jay me montre son téléphone avec une vingtaine d'appels manqué de ma part.

- J'étais sous la douche. Je le laisse rentrer en fermant la porte derrière lui. On s'installe ensemble sur le canapé.