Chapitre 38

7 1 0
                                    



22 avril 1945, Stuttgart,

Allemagne

« La prise de Stuttgart a été une victoire après plusieurs semaines de combat de la part de la 3 D.I.A. Les pauvres ont subi les bombardements, mais ont quand même réussit à tenir. Depuis que nous avions atteint le Rhin en mars, tout s'accélère. Les camps de la mort se voient de plus en plus libérer, comme le camp d'Auschwitz. Plusieurs milliers de morts là-bas... Les villes allemandes sont rayées de la carte, mais elles se libèrent de l'emprise allemande peu à peu. Ce n'est qu'une question de semaines avant la fin... Je le sens. »

— Ben ? La voix du sergent Smith résonna dans la tente.

Les bombardements en fond créaient une chorale macabre, rappelant toujours l'ambiance de la guerre. Plusieurs semaines étaient passées, le Rhin avait été traverser, et les morts se comptaient en millier. L'homme, qui était d'une habitude sérieux et stricte, s'approcha de son soldat. Il s'accroupit pour pouvoir le regarder, et inspecta sa blessure au visage. Il souleva le bandage qui couverait l'entaille et grimaça légèrement.

— C'est moche, mais au moins ça cicatrise vite. Je suis même plutôt surpris que tu cicatrises aussi bien pour un diabétique. Il te reste de l'insuline ?

Muet, Ben hocha simplement la tête. Depuis cette blessure, il n'osait même pas se regarder dans le miroir. L'entaille parcourait le long de sa joue, marquant également sa mâchoire. Un accident de baïonnette. Mais son attention revient directement sur un autre sujet plus grave.

— Et Will ? Smith accentua sa grimace, et dit en soufflant.

— Son œil vire au blanc... Il a déjà perdu la vue de celui-ci. On n'a plus de nouvelles de lui depuis deux semaines. Il était parti avec Stiles et Aliénor.

— Je le sais ça sergent. Quand sont-ils censés revenir ? — Ben... Ils devraient déjà être revenus.

Le déni total. Ben refusait d'accepter que ses amis étaient disparus. Ce n'était même pas envisageable. — Ne racontez pas n'importe quoi, Sergent. Je le sais qu'ils sont vivants. Ils vont revenir. Nous venons de reprendre Stuttgart après des semaines d'horreur, ne me mettez pas en tête que ma femme, et mes deux frères seraient possiblement morts. Pitié.

Smith paru exaspéré, Ben lui faisait de la peine. En même temps que Ben, Will s'était pris une lame, et cela avait entaillé son œil droit. Il perdit la vue de celui-ci, mais se portait visiblement bien. Il avait eu énormément de mal d'accepter la perte de son œil, mais à quoi bon ? La mort était au-dessus de sa tête, et le menaçait à chaque pas qu'il osait faire.

22 avril 1945

Route vers Stuttgart,

Allemagne

Les bottes boueuses claquaient contre le sol sablé. Une arme à la main, la brune courait sans se préoccuper de son cardio ni de son endurance. Stiles derrière hurlait à la jeune fille de ne pas se préoccuper de lui. Son bras saignait abondamment, mais le retour au camp était le plus important.

— Cours Ali. Il faut courir. Les boches ne sont pas loin derrière.

— Je n'arrive pas à y croire... On a laissé Will ! Il va se faire tuer comme les autres ont été tuer !

— On ira le rechercher Ali. Ne pense plus à ça et cours !

Elle reprend sa course avec rapidité. Stiles derrière souffrait, elle le savait, mais plus vite ils rentreront, plus vite, il bénéficiera de soins adéquats. La ville n'était plus très loin, elle était même visible. Les bombardements ne cessaient pas, et l'entente de ces objets atteindre le sol, faisant trembler le peu d'arbre qui restait et faire danser les cailloux n'était pas un son agréable. Un son diabolique, qui annonçait l'arrivée de millier de personnes dans un univers autre. En haut, ou en bas. Seul Dieu le saura. Arriver devant l'entrée du campement, deux gardes hurlèrent.

L'homme qui a fait pleurer la LuneWhere stories live. Discover now