Chapitre 15

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" WILL ! infirmier ! Venez ! Il va mourir !"


" Monte dans cette bagnole Turner ! "


" Je ne sens plus mes jambes Ben..."



Subitement, ses yeux s'ouvrirent. Dans un sursaut, sa respiration saccadée réveilla Aliénor à sa droite, précédemment endormie sur son épaule.

— Ben ? Demande-t-elle encore endormie.

— Will... il est mort ?

Elle se tut, comprenant qu'il se souvenait enfin des événements. Elle releva la tête, appuyant sur sa cage thoracique pour qu'il se rallonge. Elle posa le menton dessus et expliqua.

— Will s'en remet. Il est avec Vivi et Bernard... tu n'as plus rien à craindre maintenant.

— Comment... je suis arrivé là ?! S'affole le blond.

— Tu t'es cogné dû à une grenade trop près. L'adrénaline t'a permis de ramener Will au point de rassemblement. Mais tu t'es effondré après dans le camion qui revenait. On a galéré à te remonter en toute discrétion. Il tenta de reprendre une respiration normale. Aliénor elle, chercha d'une main la sienne, voulant trouver sa jumelle. Elle la trouva, tremblante contre le drap. C'est avec douceur qu'elle entrelaça ses doigts avec les siens, massant le dessus de sa main avec l'aide de son pouce. Elle chuchota.

— Du calme. Dors... demande-t-elle.

Il protesta.

— Je... n'ai plus envie de dormir. Quelle heure est-il ? Aliénor souffla, frustrée de ne pas pouvoir dormir plus longtemps. Il secoua la tête et dit, regrettant ses mots.

— Non... viens dormir. Je vais rester éveillé, toi dors.

— Il est quatre heures du matin.

Ils se rallongèrent. Mais Aliénor pesta.

— Je n'arrive plus à dormir maintenant.

— Désolé.

Elle réfléchit un moment, réfléchissant à ses prochains actes.

Elle proposa.

— Viens avec moi.

— Où ça ? Elle sourit.

— Loin de là. Enfin... tu verras.

...

Vêtu de son bas de treillis, ainsi qu'un débardeur blanc, Ben conduisait la voiture sous les ordres d'Aliénor qui lui montrait le chemin. Durant le trajet, il regarda vaguement la jeune femme. Elle était habillée d'une chemise légère, ainsi que d'une jupe arrivant au niveau des tibias. Des cheveux lâchés et aucun maquillage. Elle était jolie au naturel. Même si le rouge à lèvres qu'elle portait souvent embellissait encore plus. Après bien vingt minutes silencieuses de trajet, Ben se gara devant le portail d'une maison. Un portail ancien, blanc jaunis par le temps. Derrière, une grande maison campagnard. Etrange pour une résidence près de la capitale. Aliénor fixa par la fenêtre de l'automobile le portail fermé, une clé à la main. Elle descendit de la voiture, Ben à ses talons.

— Que faisons-nous ici ? Demande-t-il en refermant le portail une fois qu'elle fut passée.

Il marchait derrière elle, boitant légèrement des évènements de la veille.

L'homme qui a fait pleurer la LuneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant