Chapitre 26

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Le lendemain matin, c'est par Will que les deux furent réveillés. Ben sentit sa joue remuer. Il ouvrit difficilement les yeux, et vit le sourire béat de son ami, lui tapotant le visage de manière aliéné.

— Tu dois bien connaître ce bruit, vous avez fait des bruits similaires hier à ce que je vois ! Ricane-t-il.

— N'importe quoi. Sors d'ici, c'est la tente d'Al... Enfin de Luna.

— Roh ça va... Will sortit, laissant l'occasion à la jeune femme de se réveiller à son tour.

Il sourit, observant Aliénor reprendre ses esprits. Il s'avança vers elle, embrassant sa joue.

— Réveille-toi. Les confrontations avec Smith seront dures.

— Oh non pas ça... Elle se redressa, prenant ses affaires et s'empressa de se rhabiller. Ben, lui enfila les affaires qu'il avait la veille, et sortit de la tente, aux talons d'Aliénor. La brune observa l'horizon un instant, voyant que tout le campement s'était réveillé, le soleil léchait les hautes herbes, pas encore totalement haut dans le ciel. Elle avança vers les cuisines, là où elle attrapa la cafetière. Coline était assise à sa droite, près du feu qui réchauffait le café et les rations du matin.

— Alors, bien dormi ?

— Très bien même. Coline regarda Ben, prendre du café à son tour.

Il ajouta plusieurs sucres dedans, mélangeant en remuant la tasse. La blonde eut un léger sourire.

— On dit qu'il était avec toi hier, toi...

— Nous avons juste parlé, et dormit... Les soldats sont pires que des commères, et moi qui pensais qu'ils étaient différents des femmes.

— Ah ah ! Crois-moi ils sont pires !

Un blanc s'ensuit. Que dire à part de simples banalités amicales ? Alors qu'Aliénor allait relancer sur une simple information, Coline déclara.

— Tu penses que l'un d'entre nous va mourir ? Entre les filles qui se sont ajoutées à l'escouade ? Vivi, Camille et Karol ? Aliénor ne sut répondre. Et Ben était déjà parti vaquer à ses occupations, ainsi elle répondit en tentant d'être le plus sincèrement.

— Je n'espère pas. Je veux vous revoir tout en vie à la fin de ce cauchemar. On pourra en rire plus tard.

— Comment veux-tu rire de tout cela ? Questionne la jeune soldate.

— Je n'ai jamais parlé de rire, d'amusement. Trancha Aliénor.

Je me suis entichée d'un soldat diabétique qui risque de mourir n'importe quand. Je ne rigolerai sûrement plus après, il ne me reste que lui désormais. Il est arrivé quand je pensais n'avoir plus d'issue. Ses paroles étaient sincères. Elle en voulue presque pleurer. Enfin... les larmes menaçaient déjà de coulées.

— Je voulais mourir avant. Je voulais rejoindre...

— Juliette et Henri... coupa Coline en regardant sa coéquipière perdre son sang-froid.

— Je voulais les rejoindre. Le plus rapidement possible. De n'importe quelle façon. Mais je voulais que ça se fasse après avoir libéré ma ville. Et maintenant... j'ai une tête blonde qui m'empêche de me planter ce couteau dans le ventre. Dévoile-t-elle en laissant une larme s'écouler sur le long de sa joue. Coline fixa cette larme, surprise de la voir réellement pleurer. La Lune pleure ?

— Je crois ne t'avoir jamais vu pleurer Aliénor Denis. — Aliénor a déjà pleurer... rit amèrement Ali.

Coline se redressa, avançant vers son amie. Elle s'agenouilla devant elle et prit sa main.

L'homme qui a fait pleurer la LuneWhere stories live. Discover now