Une ville abandonnée

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Merci à mon prof de français de nous avoir parlé de villes abandonnées
Et désolée au dit prof de français d'avoir écrit ça pendant son cours X)

La ville s’élève dans une vallée, encadrée par des collines. Tous les bâtiments sont là, intacts et pourtant… pas un bruit. Pas de klaxons, de cris, de rires, de discussion. En s’approchant, on peut voir des chiens et des chats errants, d’une maigreur affolante. Ils détalent quand on s’approche.

Les caddies du supermarché sont tous à leur place mais les rayons sont vides. Aucune des caissières n’est à son poste, aucune mère n’ordonne à son enfant de reposer le pot de Nutella, aucun couple ne se dispute sur la marque du fromage à acheter.
L’école est vide aussi. Pas de cris de joie dans la cour de béton craquelée, ni de maîtresses en train de faire la leçon, on n’entend que les pépiements des oiseaux. La poussière s’accumule sur les bureaux et les étagères, les livres prennent l’humidité dans les casiers. Des rayons de lumière passent à travers les raies des volets. Dans la pénombre, on pourrait presque imaginer les gazouillements des écoliers. Presque
À la mairie, les moisissures poussent dans les murs, les dossiers s’empilent sur les tables. La grosse voix du maire ne résonne nul part, les pas pressés de ses assistants non plus. Les archives sont en désordre, le rangement à été interrompu…
Le parc est en friche. L’herbe doit bien atteindre un mètre de haut. Les balançoires et les toboggans rouillent mais on peut entendre les griffes d’un chat crisser contre le métal. Des petites bêtes courent un peu partout. Des nuages blancs passent lentement dans le ciel orange, ocre et rose.
Les grattes-ciels du centre ville se sont effondrés. Ils n’en restent que des poutres, des éclats de verre ou de plancher et des fragments de béton qui sont tombés en fracassant le bitume de la rue. Des gens ont dormi, mangé, souri, vécu dans ces bâtiments. Pourtant, il ne reste plus rien. Ah si… des objets abîmés éparpillés dans les décombres, à peine visibles dans l’obscurité du soir. Une grenouillère de bébé en lambeaux, une boîte à musique éraflée, un cahier gondolé.
Dans les jardins des maisons des quartiers pavillonnaires, les mauvaises herbes ont pris le pouvoir et étouffé les rosiers et géraniums. Les fenêtres sont fissurées, le lierre s’est incrusté dans
les murs, les toits se sont repliés sur eux mêmes, faisant pleuvoir des tuiles dans les pièces d’en dessous
Les graffitis sur les murs des immeubles de la banlieue se sont estompés, ses petits commerces se sont vidés aussi. Sur les chantiers à proximité, tout a été laissé en plan. Les piliers de la grue se sont tordus, elle s’est affaissée. Les pioches, les pelles et les marteaux piqueurs gisent dans le sable. Pourtant, les fondations sont encore là, mais elles ne deviendront jamais la bibliothèque.
Les vieux quartiers paraissent figés à l’époque de leur construction, mais sans aucun passant dans les rues, aucun employé rentrant ou sortant du bureau.
Les bars ont perdu leur atmosphère joyeuse pour en gagner une lugubre. Les discussions enflammées ont été remplacées par un silence oppressant. Les bouteilles luisent dans la lumière tamisée, semblant se tenir prêtes pour un nouveau buveur qui ne viendra jamais. La musique ne résonne plus.
Le velours des sièges du théâtre et du cinéma a terni, les popcorns ont moisi dans leurs paquets. On distingue encore l’odeur sucrée des sodas et des bonbons. On ressent encore les émotions des spectateurs, en imaginant bien. Certains ont pleuré, d’autres ont ri, d’autres encore ont crié.

Maintenant ne reste plus que le silence, tétanisant, plombant tout ce qui avait été une ville… parce que qu’est ce qu’une ville sans ses habitants ? Cité aux habitants exilés, métropole morte,
ville fantôme…

Mon bordel de serial lecteurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant