39 | Right person...

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Et quand est venue la rentrée en quatrième, j'ai finalement compris par moi même ce que j'avais. Ce qu'appelait ma mère comme une maladie du cerveau c'était les troubles d'humeur qui remplissaient mon quotidien. J'étais tout simplement incapable de gerer mes emotions.

Je n'ai jamais pris de traitement car on n'avait pas les moyens de s'en procurer. Mon psy ? C'était celui du collège.

Tout ça pour dire que Amelia Savin... N'a jamais été une mère. Et elle allait payer pour ses fautes aujourd'hui.

Mes pas s'arrêtent devant la porte soixante trois. Elle était au deuxième étage dans un couloir vide et rempli d'âmes perdues.

Le soleil allait se lever dans pas moins de trente minutes, alors il fallait que je me dépêche.

J'ouvre la porte dans un grincement épouvantable. La pièce était entièrement plongée dans le noir avec les rideaux tirés. Tout était simple dans la chambre. Blanc et bleu sont les seul couleurs qui décoraient les murs.

Et tout au fond de cette pièce, un lit. Sur lequel réside son corps. La première chose qui me frappe, ce sont ses longs cheveux aussi noir que les miens, éparpillés sur le coussin.

Je m'avance le plus doucement possible du lit. Quelque chose de mauvais s'immisce dans mon cœur alors que je me pince les lèvres pour étouffer le bruit de ma respiration laborieuse.

Mes sourcils se tordent d'émotion en la voyant endormie. Cinq ans se sont écoulés... Et elle n'avait pas changé. Contrairement à moi.

Je l'ai aimé à un âge... Jusqu'à que mon innocence parte et que je me rends compte qu'elle ne m'aimait pas.

Ma main vient caresser sa joue chaude.

Ses paupières s'ouvrent soudainement mais ma main ne bouge pas alors que ses yeux rougis par le réveil m'étudient. Ses iris étaient bleus... Comme les miens.

J'étais son portrait craché.

Je me souviens encore de ses jours où on me comparait à sa beauté sans savoir que la dernière chose que je voulais... C'était lui ressembler.

Ses yeux s'écarquillent comme des soucoupes et je préviens déjà son cri en plaquant ma paume contre sa bouche. Elle essaye de se dégager de ma prise violemment mais je monte sur elle pour la maintenir sur le matelas.

- Hurle et je t'égorge sur le champ.

Ma voix n'était qu'un murmure supplémentaire dans son cerveau mais ma menace était plus que vraie.

Sa respiration est bruyante sur la face de ma main alors que j'enlève doucement mon emprise sur sa bouche. Et à mon grand étonnement elle ne hurle pas.

- Ce n'est pas possible... Je suis folle... T'es pas réel...

À l'aide de ses mains elle essaye de reculer alors que le mur lui faisait déjà barrière. Je me lève de son corps avant de rire nerveusement.

- Je suis bien vivante... Mère.

Elle secoue la tête comme un chiot apeuré et ramène ses bras devant elle comme si ça suffirait pour la protéger de son sort déjà scellé.

- Sale monstre... Dégagé.... Dégage ! T'es censé être morte !

Ma mâchoire se serre malgré moi. Elle n'avait vraiment pas changé putain...

- Je ne le suis pas comme tu peux le constater... Je vois que t'en ai ravie, ironisé-je.

Elle sort brusquement du lit et essaye de courir vers la porte mais j'attrape son bras et la jette au sol dans un effort moindre. Elle avait bonne mine comparer aux années où sa nourriture se limitait à l'alcool et aux drogues dures.

IGOR Where stories live. Discover now