31 | Âme jumelle

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CADE | NEUF ANS PLUS TÔT.

Droite, Gauche, Droite, Gauche.

Je tape.

La sueur perle dans mon dos alors que je continue à envoyer des coups dans le sac de frappe.

Je veux passer chez les pro.

C'est toujours ce que j'ai voulu faire, mais ma mère n'est pas du même avis.

Je l'aime... Mais parfois je me demande si elle me prend pour sa marionnette.

C'est Cassian qui a le plus de chance d'avoir un bon avenir en suivant de longues études entre nous deux.

Il est studieux, il joue dans l'équipe de foot au lycée.

- Je savais que je te trouverais ici, j'entends une voix derrière moi.

Tiens... Quand on parle du loup.

Il vient vers moi et passe un bras autour de mes épaules. Il me fait sourire.

- Comment s'est passé ta journée ? demandé-je.

- Comme d'habitude... C'était ennuyant. Et toi tu as encore séché, râle-t-il.

Je m'éloigne de lui aller me rhabiller. Depuis plusieurs mois j'ai trouvé une salle de sport abandonnée dans un coin perdu.

Où j'y passe le plus clair de mon temps.

Mon frère ne perd pas de temps et vient se fondre sur mon torse. Et comme à chaque fois... C'est comme si je ressentais un réconfort.

- Rentrons à la maison Cade, maman a préparé du poulet frit comme on les aime !

J'arrête tout mouvement. Je baisse ma tête vers mon jumeau qui arbore un sourire.

- Non... Cassian...

- Le premier arrivé a la plus grosse assiette !

Merde !

Il se met à courir vers la sortie et je le suis.

On rigole tous les deux pendant que l'un essaye de pousser l'autre pour arriver le premier.

Même si je peux être distant avec lui, il ne se laisse jamais abattre. Il revient toujours vers moi. C'est mon frère...

Mon jumeau.

Je le dépasse et il accélère. On arrive tous les deux sur la dernière ligne droite... Je vais gagner.

Mais avant ça, je feins de trébucher et il me dépasse en riant de plus belle. Il s'arrête les mains sur les genoux, essoufflé.

Je le rejoins doucement en marchant et il me plaque un coup de poing dans l'épaule.

- J'aurais la plus grosse part !

Je lève les yeux au ciel alors qu'il entre à l'intérieur de la maison.

Je le suis de près et à peine arrivé dans le salon, l'odeur du poulet me serre le ventre.

Je meurs de faim.

Ma mère apparaît dans l'encadrement de la cuisine alors qu'on enlève nos chaussures. Cassian court vers elle pour la saluer et je fais de même.

- おやすみ母, dis-je en la serrant dans mes bras. (Bonsoir maman)

Elle m'embrasse tendrement le front. Et il n'y aucune place plus douce que les bras de ma mère.

- Jaloux, dit-il.

On rigole tout les trois avant que Cassian s'en aille pour se servir à manger. Notre père n'était plus dans nos vies depuis un bon moment déjà.

IGOR Where stories live. Discover now