[5] Allô la Lune

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[ Cinquième shot de soleil ]

[🍝]

Ça sentait bon. Extrêmement bon. Et Minho ne pouvait détacher les yeux de Jisung alors qu'il s'affairait à couper, écraser, touiller la viande hachée, les tomates, l'ail et les oignons ; une douce chaleur envahissait à nouveau l'atmosphère alors que les parfums fusaient. Doucement elle engourdissait son esprit pendant que son odorat se réveillait. Puis Han ajoutait de l'huile d'olive et mettait la sauce à chauffer sur un feu doux. Il observait le blond se pencher sur la cuisson des spaghettis : il en prit une poignée, la pesa, puis dosa l'eau et la mit à bouillir sous un couvercle en verre. Quelques pincées d'un sachet de gros sel. Il les pesa à leur tour. Le brun était hypnotisé, il ne savait si c'était encore la canicule qui ralentissait ses pensées, mais il avait l'impression d'assister un artiste. La vitesse et la fluidité dont faisait preuve le plus jeune dans ses mouvements semblaient avoir été répétées des centaines de fois, et elle s'accordait si bien avec son corps qu'il en vint à se demander quelques instants ce que faisait encore Han dans une université de lettres et pourquoi ne se consacrait-il pas plutôt à des études de cuistot. Alors qu'il accompagnait l'eau bouillonnante du gros sel et que celle-ci se mettait à frétiller plus vivement, Jisung y ajouta les pâtes et lança un bref coup d'œil au-dessus de son épaule.

- Fais gaffe, tu vas baver, ricana-t-il.

Minho prit un petit temps pour sortir de sa transe contemplative ; le soleil avait définitivement ralenti son cerveau.

- Pas du tout, tu rêves, s'indigna-t-il enfin.

Silence. Han mettait en route un chronomètre et arrêtait sa sauce bolognaise d'un coup de poignée avant de se retourner franchement vers lui. Ça sentait vraiment bon.

- Et ça, qu'est-ce que c'est ? fit-il narquoisement en pointant la commissure de ses lèvres.

Une sueur froide glissa le long de son dos ; il ne bavait quand même pas ? ; Minho porta aussitôt la main à sa bouche pour se rendre compte que le blond le faisait marcher. Il grommela une insulte, indigné de s'être fait avoir comme un bleu. Il n'eut cependant pas la force de s'énerver plus distinctement, Jisung plié de rire à côté de lui le faisait lutter furieusement contre un sourire. Une odeur de tomate et de viande hachée flottait dans l'air. Il avait vraiment faim.

- T'aurais vu tes yeux, articula-t-il hilare.

- Qu'est-ce qu'ils ont mes yeux ? attaqua le brun, vexé.

Le décoloré se contenta de rire de plus belle. Il se payait littéralement sa tête ! Alors qu'il se redressait pour répliquer, Minho fut coupé par Changbin qui venait voir ce qui provoquait ces éclats de rire.

- Mais qu'est-ce qu'il vous arrive ?

Il n'obtient aucune réponse, au grand soulagement du brun, et Jisung retrouva toute sa concentration en entendant la sonnerie du minuteur. Retour aux choses sérieuses, pensa-t-il. Il égoutta précautionneusement les pâtes avant de les remettre à chauffer lentement avec la sauce bolognaise. Quelques secondes plus tard, il coupait le gaz. Après avoir rassuré Minho sur l'état de Felix, Changbin avait récupéré une assiette et s'était installé en face de l'invité. Le brun s'était légèrement tendu, il avait craint que le noiraud n'aborde l'histoire de son pote ; pitié pas devant Han, priait-il. Au lieu de cela, Changbin lui avait souri.

- Je suis fan de ses pâtes.

Surpris, Minho ne retint pas un petit rire faussement peu convaincu à l'entente de cette affirmation ; il devenait parano avec cette histoire. Pourtant, rien qu'aux effluves, il ne doutait pas que ces spaghettis seraient mémorables.

Pour t'embrasser sous le Sun (Minsung)Where stories live. Discover now