Apprendre à aimer - Jamie Campbell Bower

Café

La tignasse de cheveux blonds associée à un corps dégingandé se dirige vers l'endroit où moi et d'autres locataires de l'immeuble nous tenons debout. C'est une nuit d'été australienne classique, chaude et torride, alors il se tient confortablement dans ses sous-vêtements. Pour une raison stupide, je décide de dire quelque chose. 

"Hey, tu es le nouveau qui a emménagé dans l'appartement en face du mien, n'est-ce pas ? Chambre A1 ?" dis-je en me tournant vers lui.

"Ouais, c'est moi" Je ne m'attendais pas a un accent anglais. Qu'est ce qu'il fou ici ?

"Je fais une pause dans mon travail et je voulais rester dans un autre pays." Il explique en souriant. Joli sourire, blondinet. Je suppose que cela explique pourquoi il a l'air d'appartenir entouré de neige. Je suis encore confuse. Pourquoi Perth ? De toutes les villes d'Australie, il décide de rester dans l'une des villes touristiques les plus impopulaires ? Et Sydney ? Melbourne ? Brisbane ? 

"Tu as choisi une ville tranquille" Je dis.

"Ouais" Il sourit doucement, regardant notre immeuble devant nous. "Ca ne ressemble pas beaucoup à un incendie, n'est-ce pas ?" Il me dit.

"Hmm.." Je m'en rends compte aussi.

Comme au bon moment, le propriétaire sort de l'immeuble, suivi d'un pompier. "Fausse alerte, les gens. Bien qu'Eric n'ait plus de grille-pain" Elle jette un coup d'oeil à un gamin qui à l'air tout juste sorti de l'université. "Vous pouvez retourner à l'intérieur maintenant, désolé de vous avoir tous réveillés." Ses yeux parcourent le garçon à côté de moi.

"Tu vas te rendormir ?" Dit-il alors que nous retournions à l'appartement.

"Non, j'ai du travail dans une heure" Je fais signe à mon uniforme. "Tu vois ?" Je prends la pose, l'uniforme est peu flatteur sur moi, je l'avoue.

"Eh bien, que dis-tu qu'on aille prendre un café ? Je n'ai aucune chance de me rendormir avec cette chaleur, et tu as l'air d'avoir besoin d'un café pour te remettre en route" 

Une proposition bizarre, d'autant plus qu'il est 2h du matin. Mais il a raison, j'ai vraiment besoin d'un café. "Bien sûr, blondinet" Blondinet ? Est-ce que je viens de dire ça ?

"C'est Jamie" Il tend la main. Je la serre.

"Jamie. Eh bien, as-tu l'intention de marcher jusqu'à Gino avec moi en sous-vêtements ? Parce que j'ai l'impression que c'est une tenue légèrement inappropriée" Il se regarde comme s'il réalisait seulement maintenant qu'il était presque nu.

"D'accord, eh bien je vais prendre des vêtements. Reste ici, j'arrive tout de suite" Dit-il en montant l'escalier jusqu'au premier étage, étage A. J'entends une porte se refermer. Je m'appuie contre la cage d'escalier et fixe le plafond du hall d'entrée de l'immeuble.

Deux minutes plus tard, il dévale les escaliers en short et chemise, chaussures aux pieds. Sans un mot, nous partîmes. Gino est mon sauveur, c'est un café ouvert 24h/24, pas un merdique non plus. C'est soigné et toujours agréable de s'asseoir, il me sauve lorsque je suis appelée pour les quarts de travail tôt le matin/nuit. Prendre un café est une routine pour moi. J'essaie maladroitement de suivre les longues enjambées des jambes ridiculement longues de Jamie, nous ne nous disons rien, Gino est juste en bas de la rue de l'immeuble. Il me vient soudain à l'esprit qu'il y a seulement une demi-heure ce garçon était un étranger qui se tenait à côté de moi en sous-vêtements, et maintenant, je prends un café avec lui à 2 heures du matin. Qu'est ce que je suis en train de faire bon sang ? Jamie semble inconscient de ma soudaine maladresse et de ma panique intérieure. Il s'avance à grands pas et attrape la porte pour moi, la tenant ouverte avec un petit sourire. Pas si extraverti maintenant, hein ? Peut-être qu'il est aussi au courant de notre situation étrange. Je souris timidement et entre chez Gino. En hiver, c'est un café intérieur confortable avec de jolis radiateurs. Les radiateurs doivent aussi être climatisés, car il est rafraîchissant de sortir de la chaleur extérieure. Le café ne change pas son atmosphère chaleureuse pour s'adapter à l'été, mais pour une raison quelconque, j'aime ça.