𝓒𝓱𝓪𝓹𝓲𝓽𝓻𝓮 39 - 𝓔𝓿𝓲𝓮

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En rentrant dans la villa, je suis vidée de l'intérieur, en particulier vidée d'émotions. Le plan que j'ai préparé deux mois à l'avance vient de se réaliser comme je l'avais prévu. J'ai retiré la vie à Juan comme il a retiré sa vie à Lina. J'ai dû faire semblant de trahir Lazaro pour mieux entrer dans le jeu de Juan.

Lazaro prend ma main et me guide dans les couloirs de la villa en direction de sa salle de bain. Il allume l'eau et je retire ma robe pour la laisser tomber au sol.

-Tu veux bien m'aider à enlever ça ? Demandé-je à Lazaro en me tournant dos à lui.

Il ne répond pas, mais il avance dans ma direction et détache une à une les agraphes de mon body. Je retire mon porte-jartelle et fais glisser le body le long de mes jambes.

J'entre sous l'eau et lui demande de venir avec moi. Il me regarde dans les yeux en pesant le pour et le contre, et retire finalement ses vêtements. Il vient se coller contre moi et je pose ma tête sur son torse. Il enroule ses bras autour de moi et dépose un baiser sur le sommet de mon crâne.

-J'ai eu peur que tu m'aies trahie pour lui, souffle-t-il avec peine.

Je secoue négativement la tête en relevant vers lui.

-Jamais je ne t'aurais trahie. Tu as bien vu dans les rues de Mexico, il y a deux mois.

Il hoche la tête et dépose un baiser sur mes lèvres. Je tourne la tête et attrape un gel douche au monoï, le même que j'utilise. Je regarde Lazaro et lève un sourcil d'interrogation en montrant la bouteille.

-Tu avais tout prévu ?

-Il fallait bien de quoi te laver quand tu viendrais chez moi. J'espérais que tu viennes à la villa, comme ton empreinte est enregistrée.

Je souris et il allume un second jet d'eau pour que chacun puisse se laver tranquillement. Visiblement, cette douche à l'italienne a été conçue pour que deux personnes puissent simultanément se doucher.

J'observe mon corps et remarque que j'ai du sang sur ma jambe, ma prothèse et sur mon thorax, en plus de mes bras recouverts par la couleur rouge.

Je prends une noisette de gel douche et frotte abondamment mes bras pour tenter de retirer toutes les traces de son sang, et tous les péchés qu'il a réalisé sur mon corps par la même occasion.

Lazaro saisit mes mains et les lève en l'air en me faisant de gros yeux.

-Evie, ce n'est pas en remplaçant son sang par le tien que tu vas effacer ce qu'il a fait.

Je fronce les sourcils et il lâche mes poignets en observant ma réaction. Je regarde mes avant-bras et constate de longues griffes avec du sang frais. Merde, j'ai littéralement dû me griffer à sang pour retirer tout le sang de Juan.

Une larme coule sur ma joue et je reprends du gel douche pour laver le reste de mon corps, en faisant attention à ne pas me faire encore plus mal. Je saisis le shampoing au monoï, exactement celui que j'utilise, et me lave les cheveux en repensant à cette soirée.

La folie avait pris le dessus, faisant une totale vengeance. Jamais je n'oublierai ce qu'il nous a fait, et je ne cesserai de penser à mon amie qui a une place énorme dans mon cœur. Elle m'a tellement fait rire ces dernières années.

Lorsque j'ai fini, Lazaro éteint l'eau et m'enroule dans une serviette blanche. Il me tend un sèche-cheveux et je hausse les épaules. Il décide de lui-même me les sécher et on quitte la pièce pour aller vers la chambre. Je m'installe sur le lit alors qu'il rejoint une autre pièce. Il revient vêtu d'un boxer et me tend une chemise lui appartenant, ainsi qu'un string qui ressemble étrangement au mien.

-Pourquoi tu as tout comme chez moi Lazaro ?

-Pour que tu te sentes chez toi.

Je le regarde assez mitigée et enfile les vêtements qu'il m'a donné. Il s'allonge dans le lit et je prends place à côté de lui, blottie sous la couette.

Il pose sa tête dans sa main en s'appuyant sur son coude et me détaille longuement du regard.

-Evie, ce que tu as fait ce soir c'est... Je n'ai même pas de mots. Je ne te pensais pas capable d'autant de violence pour pouvoir obtenir ce que tu voulais.

-Alors tu feras attention à ne pas me sous-estimer, parce que je suis prête à tout quand on s'en prend aux gens que j'aime.

-Tu es décidément pleine de surprises. Ce grain de folie que tu peux avoir, c'est tout à fait surprenant.

-Je ne pensais pas que la folie pourrait prendre autant le dessus sur la raison. Je n'avais pas prévu tout ce que je lui ai fait.

-Ne regrette jamais cette folie que tu as eue.

-Jamais.

Il pose sa main sur ma joue et la descend pour caresser mon cou, suivi par mes lèvres.

-Douce et piquante comme une rose, mais aussi très excitante.

-Ce que j'ai fait t'as excité ? Dios mío tu es visiblement bien plus tordu que moi !

Je souris et il m'adresse un grand sourire.

-Jamais je n'avais vu une femme tuer un homme pour que je garde mon statut, et ça, c'est excitant.

Je glousse et il redevient sérieux.

-J'ai vraiment crû que tu allais prendre le contrôle.

-Je peux toujours le prendre.

-Mais c'est que toi aussi, tu es excitée.

-Toujours quand tu es à proximité. Ça fait cinq mois qu'on a vécu notre nuit la plus chaude.

Il arrache mon string qu'il balance dans la pièce avant de poser sa main sur mon sexe. Il ricane lorsqu'il voit à quel point je suis mouillée. Il se rapproche de mon en me prenant par les hanches et me pénètre sans que je n'aie le temps de réagir.

Il commence de lents va-et-vient en me regardant, et c'est tout ce dont nous avons besoin de ce soir. Nous avons vu assez de violence, c'est le moment d'être plein de douceur.

Je me cramponne à ses bras et il me serre plus près de lui. Mon corps se met à trembler et il se penche pour murmurer à mon oreille.

-Jouis pour moi Evie.

Et mon corps s'enflamme. Mon sexe se serre autour du sien et il jouit en moi juste après ça. Soudainement, on entend des feux d'artifices et on éclate de rire sans pouvoir nous contrôler.

Nous sommes fous, mais nous le sommes tous les deux, et rien ne pourra nous séparer désormais.

-Feliz año nuevo, te amo mi corazón. (=Bonne année, je t'aime mon cœur.)

Je souris grandement et embrasse ses lèvres.

-Feliz año nuevo, te amo tanto. (=Je t'aime tellement.)

-Repose-toi, ta vie va devenir épuisante mi reina. (=Ma reine)

Je glousse et me tourne dos à lui pour fermer les yeux. On peut dire que l'année commence plutôt bien.

Je ne sais combien de temps plus tard, je me tourne dans l'autre sens et trouve Lazaro sur son téléphone.

-Tu ne dors pas ?

-Non, je dormirai plus tard, continue à dormir.

Et je m'exécute.

The Golden Cage - Tome 1Where stories live. Discover now