Chris, 09 :43
Quand on a emmené Chardon chez le véto, on a décidé de jouer les fakes boyfriends tant qu'on est célibataires. 

Py, 09 : 44
Et que font ces fakesboydfriend excatmenet ?

Les pouces levés au dessus de son téléphone, Chris hésita. Au fond de lui naissait une envie de garder tout ça pour lui. De conserver ces moments comme un trésor qu'il aurait pu ranger dans la boîte cachée sous son lit. Et en même temps, il mourrait d'envie de tout raconter à Py, de le lire encore lui dire que Cam et lui, c'était possible.

Il en avait envie, même s'il savait que ça n'arriverait jamais.

[Oui, oui, plus aveugle que moi, il n'y a pas. J'y croyais dur comme fer. Le pouvoir de la pensée négative.]

Chris, 09 :45
On s'est tripoté, un peu.

Py, 09 : 45
WHAT!? Genre, tout habillé à se frotter l'un à l'autre ? OU...

Liz', 09 : 46
Ou genre masturbation mutuelle, fellation et doigts baladeurs ?

Chris, 09 : 46
J préfère ne pas savoir ce que tu sous-entends pas doigts baladeurs, Lizzie. Et la première de tes propositions. Et la deux aussi, mais ce matin. 

Ses joues cuisaient et il ferma les yeux dans une vaine tentative de contenir l'excitation qui courrait dans ses veines.

[Ce matin-là, Chardon nous a réveillé très tôt. Sa gamelle était vide, sa Majesté avait faim. Je me suis levé pour « obéir » et quand je suis revenu vers le lit, Cam me dévorait des yeux. De quoi me faire frémir. De quoi faire frémir mon pénis, aussi.

Alors, quand mon adorable voisin a tendu une main tremblante vers moi, je n'ai pu qu'acquiescer dans l'espoir de connaître la même volupté que la veille. Je ne m'attendais pas à ce que les baisers de Cam descende de mon cou à mon torse, puis mon ventre. 

Je ne m'attendais pas à ce que mon souffle se raccourcisse. Je ne m'attendais pas à tendre les hanches. Je ne m'attendais pas à l'inciter à descendre encore.

Il m'a contemplé un long moment, ses doigts courraient sur mon sexe dur. Puis, avec délicatesse, sa langue a glissé sur mon gland. Puis sur ma longueur. Puis sa bouche toute entière s'est occupé de moi pendant que ses mains pétrissaient mes hanches et mes fesses.

Avec le recul... ce n'était clairement pas le comportement d'un sex-friend.]

Py, 09 : 46
Si vous venez d'entendre hurler, c'est moi depuis Lille. Et jke suis super frustré parce que ma pause est finie, je dois vous abandonner jusqu'à ce soir. 
Ha, et faudra prévoir le deuxième live, le truc « cuisine de Noël »
LiZzie, si tu peux briefer Chrios à propos d'hier soir, ce serait cool !
Des kiss kiss les boy'z and gurls !

Chris, 09 : 46
OK, bye !

Liz', 09 : 48
Mon petit Chouchou est devenu si grand ! j'ai hâte de faire des réunions de famille ! Toi, Cam, Lise, moi... Agy et Ely... ça va être splendide ! Attends, je vais chercher des mouchoirs. J'ai la larme à l'œil et la goutte au nez.

Chris, 09 : 49

On t'a connu plus élégante.

Liz', 09 : 49
Même les reines vont faire caca.

Sans pouvoir se contenir, Chris explosa de rire. Endormi sur ses genoux, Chardon sursauta et feula. Cam, quand à lui, se dressa dans le lit, toujours nu, à demi réveillé.

[Le genre d'humour que je comprends instantanément et qui me fait toujours rire. J'en ai un peu honte, d'ailleurs.]

— Désolé... je t'ai réveillé ?

— Non, c'est Chardon. Il en fait un bruit ce chaton ! plaisanta Cam.

[Là, en revanche, il m'a fallu quelques secondes pour comprendre la blague. Bon, d'accord, il a fallu que Cam me précise que c'était une blague. Avant de se pencher vers moi pour déposer un baiser sur ma joue. Puis un autre sur mon épaule.]

Cam fit courir ses doigts sur le clavicule de Chris, qui frissonna.

— Je... dois me concentrer sur ce qu'écrit Lizzie, parvint à articuler ce dernier, le souffle court.

— Je peux le lire pour toi, si tu veux, murmura Cam à son oreille.

— Tu... me mènes la vie dure, la.

— C'est réciproque, et c'est autre chose que je voudrais voir dure. Dure et tendue. Et ferme. Et...

— Tu parles presque comme Côle, là, l'interrompit Chris, sans réfléchir.

[Une des choses les plus stupides que j'ai pu lui balancer ce mois-ci. Si j'avais voulu l'insulter, je n'aurais pas pu mieux choisir. Sauf que bien sûr, je ne voulais pas l'insulter.]

Cam recula. Sans un mot, il tendit la main vers la table de chevet pour y récupérer ses lunettes tandis que le sens de sa phrase s'insinuait dans la cervelle de Chris.

[Cervelle atrophiée, oui.]

— Bon, je vais y aller, murmura Cam en se penchant.

— Cam, je ne voulais pas dire que tu étais comme lui.

— Je me doute, mais c'était blessant. M'associer comme ça à Côle...

— Il n'a pas que des mauvais côtés, s'agaça Chris malgré lui. Et là, je ne parlais pas d'un mauvais côté !

Ce n'était pas après Cam, que Chris était énervé. C'était après lui-même d'avoir osé évoquer son imbécile d'ex en présence de l'homme dont il était amoureux. 

Cam demeura figé devant lui, quelques instant, avant de ramener ses boucles rousses en chignon. Chris n'osait plus bouger, à peine respirer, et encore moins parler de peur de faire une autre bourde. 

Son faux petit ami se rassit à ses côtés et tendit la main, les doigts écartés. Même s'il était tenté d'y glisser la sienne, Chris n'en fit rien et la main de Cam retomba mollement sur ses genoux. Puis le jeune homme lança un sujet que Chris aurait préféré garder enterré : leur rencontre avec Côle, la veille, sur le jeu. Le fait que, de toute évidence, les sentiments que le gamer nourrissait à son égard persistaient. Qu'ils le polluaient. Qu'ils l'empoisonnaient et l'empêchaient de croire que d'autres pourraient le regarder autrement que comme un ami. Qu'ils risquaient de le faire passer à côté de son bonheur.

À contrecœur, Chris acquiesça. Côle foutait un tel bordel dans sa tête et son cœur...

[Même s'il n'était pas le seul.]

... qu'il avait préféré se murer loin de tous sentiments.

Chris, ou comment se prendre pour Cupidon à NoëlDonde viven las historias. Descúbrelo ahora