Liz' 15 h 04
CAM VIENT CHEZ TOI ! (Je m'attendais à un plus long message)

Khrys, 15 h 05
J'ai du mal à me concentrer. Y a trop de trucs depuis quelque jours

Liz'z 15 h 05
Ca va aller pour ce soir ?

Affalé contre sa tête de lit, Chardon sur les genoux, Chris fronça les sourcils.

— Ce soir.... Bourbe ! La Saint Nicolas !

Et le stress qu'il avait à grand peine réussi à verrouiller la veille se déversa sur lui. Ses doigts tremblaient tandis qu'il écrivait une réponse à Lizzie.

 Ses doigts tremblaient tandis qu'il écrivait une réponse à Lizzie

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Khyrs, 15 h 05
Au poil

Le téléphone en main, le jeune homme se leva. Il devait discuter à quelqu'un. Il n'en avait aucune envie, mais c'était devenu un besoin presque vital. 

— Lise. Non, pas Lise. Si je vais voir Lise elle va tout répéter à Lizzie. Pas Cam, il m'a dit qu'il était pas dispo. Logique s'il est avec la chorale en train de tout préparer. Ely ? Il doit être en cours... Aggy ? Oui, Aggy. Aggy, c'est pas mal.

15 h 08. Chris.
Hy, Aggy, t'es dispo ?

Il attendit quelques minutes, sans réponse et se résigna à retourner parler avec Lizzie.

Khrys, 15 h 09
Le live commence à quelle heure, déjà ?

Lizzie l'Elfe de Noël, 15 h 09
A 18 heures, le temps que les petits de l'école ait fini de chanter et qu'il ne reste que la chorale de CAm. Il a déjà obtenu l'accord de toutes les petites vieilles.

Khyrs, 15 h 09
Ouais, elles l'adorent. 

Lizzie l'Elfe de Noël, 15 h 10
Presque autant que toi, ouais. Tu vas en profiter pour te déclarer ?

Khrys, 15 h 10
Hein ? tu parles du live ? ca va pas la tête !

Lizzie l'Elfe de Noël, 15 h10
Non, de votre petit arrangement

Un frisson parcourut Chris. 

Khrys, 15 h 10
Non. Pas envie de me faire jeter.

Lizzie l'Elfe de Noël, 15 h 11
Il te jettera pas.

Sa gorge se noua.

Khrys, 15 h 11
Qu'est-ce que t'en sais ?

Lizzie l'Elfe de Noël, 15 h 11
Fais moi confiance. 

La main de Chris se suspendit au dessus de son écran et, pour la première fois de sa vie, il fut heureux de recevoir un appel téléphonique.

Khrys, 15 h 11
On m'appelle, faut je réponde.

Il n'attendit pas de voir ce que son amie allait envoyer pour appuyer sur le téléphone vert.

— Oui ? Bonjour ?

— Salut, Chris, c'est Aggy. J'ai pas beaucoup de temps, mais pour que tu m'envoies un message ET que tu répondes aussi vite, ça doit être important.

— Je crois que je vais prendre mes anxiolytiques, mais j'ai peur de faire une bêtise.

Un silence à l'autre bout du fil. Puis Aga se racla la gorge.

— Tu ne me parles pas de suicide, rassure-moi ?

— Hein ? Non !! j'ai juste peur de devenir dépendant. Je veux dire, imagine si je peux plus vivre sans, après ?

— Je ne suis pas sûr d'être le mieux placé pour te conseiller, mais... ta psy avait ses raisons de te les prescrire, non ,; Tu te souviens ce qu'elle t'avais dit ?

— Que ça aiderait à calmer mon anxiété sociale, mais que ça ne la ferait pas disparaitre parce qu'elle a d'autre cause qu'une simple anxiété. Et qu'il fallait pas arrêté le traitement une fois commencé aussi, je crois qu'il y a un truc antidépresseur dedans.

— Et tu te sens comment, en ce moment ? Tu crois que tu vas gérer seul ?

— Je... je crois pas. Avec tous les lives à venir, avec Cam et Côle et tout, j'ai l'impression que ma tête déborde. J'ai envie de me rouler en boule dans un coin et de me réveiller dans plusieurs semaines, quand tout sera fini.

— Alors prends-les. Surtout que ça met quelques jours à agir, alors... 

Aggy suspendit sa phrase. Chris cogita un peu avant de reprendre :

— Tu crois que ça fait de moi quelqu'un de faible ?

— Quoi donc ?

— D'avoir recours à des médicaments...

— Non. Ca fait de toi quelqu'un qui connait ses limites. Franchement, vu comme tu étais dimanche, Chris, tu es clairement à la limite du point de non-retour. Si tu t'effondres, tu risques d'avoir du mal à te relever. Ecoute, je dois te laisser...

— Je sais pas si je suis à mes limites, je me dis que je peux tenir encore un peu.

[j'avais bien entendu ce que m'avait dit Aggy, mais mon cerveau réfléchissait déjà à autre chose.]

— Honnêtement ? Ca m'étonnerait. La prochaine grosse contrariété va t'anéantir. Je dois...

— Ca a le mérite d'être clair, bougonna Chris. 

— Je dois y aller. Ely vient d'arriver et on... il t'en parlera. 

[Cette fois, je l'avais entendu et compris. Mais c'était plus fort que moi, il fallait que je parle encore, que je lance tout ce qui me venait en tête pour évité d'être pollué pendant le live.]

— C'est pour préparer le mariage ?

— Chris !

— Ouais, pardon, désolé, raccroche-moi au nez, je t'en voudrais pas, je sais jamais comment finir une discussion !

Un rire clair s'éleva.

— Je sais, je t'en veux pas. Allez, bye ! Et prends tes medocs !

— Oui, bye, je vais... il a raccroché. 

Après un rapide message à Lizzie, ou il lui expliquait devoir prendre sa douche et se préparer pour le live, Chris traîna sa carcasse dans la salle de bain. Là, il reste un long moment à contempler son reflet dans le miroir. Il esquissa quelques sourires, qui tenaient plus de la grimace. Finit par faire de vrais grimaces exagérées. Se tira la langue. Puis soupira.

— Je sais, je sais, me regarde pas comme ça, je repousse juste le truc. Bon. Ok. Je vais le faire. Mais après la douche. Avec un café. Et faut que ej relise bien la notice. Pour être sûr. Et faut que je trouve comment faire pour ce soir parce que ça agira pas. 

Il ferma les yeux. Ses doigts trouvèrent naturellement son, bracelet pop-it qu'il tritura un moment avant de se faire de nouveau face.

[Je venais d'avoir une idée pour surmonter tout ça. Pas la meilleure idée que j'ai eu dans ma vie, mais... avec le recul, il y a eu plus de bonnes que de mauvaises conséquences.]

— Oui, tu vas les prendre, Chris. Tu peux le faire, cette fois. Vraiment le faire.

Chris, ou comment se prendre pour Cupidon à NoëlWhere stories live. Discover now