8. Coup de canon

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Loi de Murphy : "Être revenu de tout ne conduit nulle part."

BOUM ! BOUM !!!

"C'est un coup de canon ?!" demanda bêtement Dudley.

"J'ai un raton laveur et je n'hésiterai pas à m'en servir !" cria Vernon qui avait pris la première chose sur sa droite... chose qui se trouvait être McGuffin. "Quand j'dis que y'avait b'soin d'un fusil-à-pompes, 'fin moi j'dis ça..."

"Pas avec Harry dans la pièce !" répéta Pétunia d'un chuchotement agacé. "As-tu perdu l'esprit, enfin, Vernon ?!"

BOUUUM !!!

La porte se fracassa au dernier boum ce qui est assez logique, au final et Harry jeta sa vieille couverture pour contrer l'obstacle et se donner le temps de réfléchir à un meilleur gadget... obstacle qui se trouvait être un géant dont le visage disparaissait presque entièrement dans une barbe broussailleuse et derrière une couverture rêche.

"Tous à terre et surtout, ne bougez plus." ordonna l'enfant aux lunettes brisées.

Rubeus Hagrid, le géant, se débarrassa de la couverture en s'ébrouant et observa d'un air ébahi les quatre individus se prosterner devant lui. On lui avait dit qu'il risquait de se heurter à beaucoup d'incompréhension mais il n'avait pas imaginé que l'incompréhension viendrait de lui. Comment s'attendre à un tel accueil : était-il... une sorte de... dieu ?

"Harry Potter et Dudley Dursley ?" demanda-t-il.

"Oups."

Le plus petit membre de la famille se releva avec des cheveux couverts de petites particules blanches et Hagrid sourit en reconnaissant trait pour trait James Potter, il ne distinguait pas bien l'état de sa cicatrice à la lueur de la lune mais il était sûr et certain de son identité. S'il devinait bien, l'espèce de cochon avec une perruque blonde devait être Dudley.

"Je suis vraiment navré, Monsieur, euh... je vous ai pris pour un gorille."

"Un gorille ?" releva Hagrid en se grattant la tête. "Ici ?"

"Croyez-moi, j'en ai vu d'autres."

"Nop, j'crô pô. J'suis Rubeus Hagrid et j'veux savoir un t'uc : z'auriez pô une tasse de thé ?"

Pendant que les Dursley se relevaient en maugréant, Harry fouillait dans un sac plus gros que lui et en sortit plusieurs éclat verdâtre rafistolés et re-brisés et re-re-raffistolés... avant de tirer une ficelle au bout de laquelle aurait dû pendre un sachet de thé mais il en tira une sorte de gros mulot qui gesticula plusieurs secondes avant de détaler.

"Désolé, je n'ai que cette vieille tasse et le mulot a mangé le thé... j'espère que vous aimez les puzzles, tenez."

"T'es qui, toi, d'abord ?!" cracha Dudley.

Pendant qu'Hagrid récupérait les éclats de porcelaine qu'Harry lui tendait sans trop savoir quoi en faire, Dudley s'était décidé à fouiller ses énormes poches et en tira un paquet écrasé qui sentait le sucre avec un vague arôme de fraise.

"Touche pas à ça, gros tas." gronda le géant.

"Ce n'est pas un gros tas, c'est mon cousin, Dudley. Moi je m'appelle Harry et je vous déconseille fortement d'allumer un feu ici."

Le garçon maigrichon ne s'arrêta pas sur le parapluie qui faisait du feu parce qu'il avait lui-même beaucoup pratiqué les parapluies pour se sauver de situations dangereuses et connaissait leur versatilité mais il gronda quand les flammes embrasèrent quelques décorations qui pendaient devant le manteau de la cheminée, elles fusèrent à travers la pièce et les quatre habitués protégèrent leurs yeux... ce ne fut pas le cas du géant qui poussa un "AAARGH" tonitruant.

Une tartine beurréeWhere stories live. Discover now