Chapitre 15 (2-2): Rencontre du troisième type...

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— Viens voir un film... C'était vraiment pour voir un film ? la questionnai-je.

Ses mains posaient sur ses hanches, elle essayait de se convaincre que oui.

— Pourquoi ? Tu proposes quoi d'autre ?

La journée avait été éprouvante, mes découvertes déconcertantes et rien qu'à l'idée qu'elle puisse aimer Chayton me rendait complètement fou. Hors de question de prendre un quelconque risque.

— Je me contenterais pour l'instant de ce que tu veux bien me donner.

Son sourire duchesse me faisait littéralement craquer, j'avais envie d'elle, envie de la serrer dans mes bras, envie de découvrir chaque partie de son corps, envie qu'elle en fasse autant. Envie de tellement plus que de simples regards remplis de désir.

— Qu'est-ce qui a changé par rapport à hier ?

Elle devait être intriguée par mon changement de comportement. Comment lui dire que tout avait changé ? Comment lui dire que j'étais obligé de lui mentir ? Comment lui dire que j'étais totalement et irrévocablement jaloux ? Jaloux qu'elle puisse écrire à un autre homme.

Je m'approchais d'elle, je voulais plus, tellement plus. Je lui prouverais qu'elle pouvait compter sur moi, c'était certain. Plus tenace qu'un Bennett ce n'était pas possible.

— Il semblerait que mon envie d'être avec toi et plus forte que ma raison.

Nos corps se rejoignaient enfin, je touchais délicatement son bras, descendant doucement au gré de ses frissons, lorsqu'elle posa ses lèvres dans mon cou, je ne pus m'empêcher de presser ses hanches contre les miennes. Ses baisers ne faisaient qu'accroitre mon désir. Mes doigts soulevaient instinctivement son haut.

— Tu veux me rendre dingue, murmurai-je.

Elle ne portait pas de soutien-gorge, j'avais un accès direct à sa poitrine prenant ainsi déjà son sein dans ma main. Ses gémissements n'arrangeaient strictement rien.

— Lila, nous nous trouvons toujours dans ton allée...

— Ta raison est encore bien trop présente, on dirait. me taquina-t-elle.

Elle saisit toutefois mon poignet et me guida vers chez elle. Arrivé dans sa chambre, la lampe de sa table de chevet était allumée et son stylo posé sur son lit avec un carnet. Je poussai le tout par terre ce qui la fit sursauter. Ce soir je la voulais entièrement pour moi. Rien que nous deux. Je ne croyais pas à ces histoires d'âmes sœurs, mais elle oui. Les effets de l'alcool me faisaient perte le peu de contrôle qu'il me restait et c'était dans ses bras que je m'endormis le sourire aux lèvres.

Le matin, je ne souhaitais qu'une chose continuée à vivre ce moment de plénitude. Pourquoi pas remettre ça ? Son corps me manquait déjà. Je sentais simplement le drap sur moi en ouvrant doucement les yeux et non plus la chaleur de sa peau. La lumière s'infiltrait dans la chambre et la place à côté de moi demeurait vide. Enfin pas totalement. Une feuille était posée sur son oreiller.

Jayden,

Je suis en retard, vraiment en retard. Je ne m'enfuis pas, même si j'en serais capable, ce n'est pas le cas. Je te laisse mes clés en otage, je ne peux que venir ce soir les chercher chez toi. Non, je n'ai pas de double et oui je veux continuer ce qui se passe entre nous... Lila.

Je restais un moment à relire son mot, essayant de trouver les messages cachés de chaque phrase. Je n'étais quant à moi pas en retard, on m'attendait au ranch vers dix-heures. Je trainais chez elle, sans pouvoir en partir. J'aimais la simplicité de sa chambre, l'ambiance bohème rendait le tout authentique. Elle avait réussi le mixage d'objets d'ethnies différents avec un panel de couleurs mêlant toutes les variétés de blanc, beige, rose, jusqu'au fuchsia. Toutes les matières étaient naturelles ramenant un sentiment de chaleur, beaucoup de bois, de tissages et un magnifique attrape-rêve amérindien orné son lit. Différents paniers en osier à même le sol, contenant des souvenirs ayant comptés pour elle. Des miroirs, des bougies, des guirlandes, un sacré mélange, moi qui aurait pensé trouver une chambre épurée, c'était tout l'inverse. Un pêle-mêle de photos de voyage au-dessus de son bureau attira particulièrement mon attention. Elle était entourée de sa famille principalement. Puis d'autres clichés retracés ces années passées avec son ami Chayton. Chaque fois à des âges différents, c'est comme s'il s'était toujours connu.

J'enclenchais son enceinte sur la dernière chanson écoutée, « Too afraid to love you » de The Black Keys retendit. Un rictus apparu immédiatement sur le coin de mes lèvres. Si seulement elle savait combien j'avais également peur de l'aimer... Je pris son stylo et réalisa un graffiti :Vivement ce soir ma Lila... sur l'ensemble d'une feuille blanche posé sur sa table. Finalement, j'étais beaucoup plus jaloux que ce que je pensais...

Bonsoir, une petite envie d'écriture ce soir... Une douce nuit ou journée à vous :)

Cette vie et celle d'après... Tome 2 (Premier Jet) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant