CHAPITRE VIII

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  Hayden n'avait pas eu le temps de comprendre ce qu'il se passait, qu'il se retrouva sur une passerelle où, si tout s'était passé selon la mort, une montgolfière aurait dû l'attendre. Cependant, il se retrouva à la place en face d'une personne plutôt familière, qu'il aurait préféré ne jamais voir.

- T-toi... dit dans un murmure Hayden.

- Salut, Hayden.

- Comment connaissez-vous mon prénom ?

- Je connais tout de toi, répondit la jeune fille dans un sourire énigmatique.

C'est bon, il avait peur.

- On est où, là ?

- Tu n'as pas encore compris ?

- Disons que je préfère me donner le bénéfice du doute.

- Tu es mort, Hayden.

Étonnamment, cela ne lui fit pas plus d'effet que ça. Il aurait dû se mettre en colère parce qu'il avait encore une vie à vivre, un enfant à élever, qu'il comptait déménager avec Olympe, sa femme. Mais là, il avait trop peur face à elle, il se sentait trop vide pour ressentir quoi que ce soit d'autre que... rien. Son cerveau refusait juste de se dire qu'il ne se réveillerait plus jamais. Et puis cette foutue présentation.

- Hayden ? T'es encore là ?

- Je... j'ai besoin d'air.

- Il n'y en a pas ici, on est dans l'Au-Delà.

- Où ?

- L'endroit où tu vas vivre jusqu'à ce que plus personne ne se rappelle de toi, et que tu disparaisses.

Dis comme ça, c'était relativement angoissant. Hayden commença à se rendre compte de la réalité. Ais-je précisé qu'il est hypersensible ? Il se mit à hyperventiler, des points noirs dansaient devant ses yeux, ses sens se fermèrent, il n'entendait plus rien, ne sentait ni ne ressentait plus rien. Et puis, il s'évanouit.

Hayden se releva dans une pièce plutôt lumineuse, mais qui brillait surtout par l'absence de meubles. Il tenta de se relever, mais fut pris d'un soudain vertige.

- Tout doux le loup. Tu t'es évanoui, et il faut croire que je n'ai pas eu assez de force pour te rattraper. On est tombés tous les deux !

En disant ça, Ophélie éclata d'un rire qui sonnait faux et lui montra un bleu sur son bras. Elle était très stressée et se remettait à peine de l'acte qu'elle venait de commettre. Elle en était toute chamboulée.

- On est où là, exactement ? demanda Hayden.

- Mais dans la salle d'entraînement, évidemment !

- Entrainement ? Pour quoi faire ? Des pompes, peut-être ?

Ophélie rit à nouveau. Hayden eut le sang glacé.

- Ce que tu peux être drôle ! T'entraîner à traverser, bien sûr !

Hayden n'osa plus poser de questions. Il ne faisait pas confiance à cette fille, surtout étant donné qu'il était à l'origine de sa mort, il s'attendait à tout moment à se prendre un poignard dans le dos. Et dans ce cas-là... qu'y avait-il après la mort de la mort ? Le néant, sûrement. Quoique, ce serait toujours mieux que de rester coincé là avec... elle.

De son côté, pour la première fois depuis un moment, Ophélie se sentait guillerette. Enfin, elle tâchait de l'être, enfilant un masque de bonne humeur, pour masquer son stress et surtout pour s'assurer qu'Hayden l'aime. C'était tout ce qui importait. Elle n'aurait pas de troisième chance, il était temps pour elle de prendre sa vie, enfin, sa mort entre les mains. Et puis, il n'avait pas l'air de la détester, c'était déjà ça.

Dans Les YeuxWhere stories live. Discover now