Chapitre 11

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- Lizzie Stark ! Notre petit frère a perdu la tête Tommy ! Se lamenta Arthur en ingurgitant un énième verre de whisky.

Combien de verres avait-il bu aujourd'hui ? Six si ce n'est huit, les deux premiers ne comptent pas, c'est de la détente.

Arthur avait toujours adoré le whisky, irlandais surtout, il n'aimait pas l'Écosse. D'après lui, ça puait, il faisait froid et humide et les Écossais étaient bêtes. Sans même être allé une seule fois en Écosse, il pensait ainsi. Donc, reprenons, Arthur aimait beaucoup le whisky, ça lui était indispensable ! Le matin, pas de café, pas de thé non plus (c'est pour les mauviettes.), mais un bon verre de whisky. Ça coûte moins cher et c'est plus rapide. Pourquoi aimait-il cela ? On ne sait pas trop. C'est dans les gênes. Les gitans boivent ils beaucoup ? C'est drôle, Thomas Shelby ne se serait jamais posé cette question ou même pensé aux raisons de l'addiction de son frère pour la boisson s'il n'avait pas eu à se retirer la rose blanche de la tête.

Depuis peu, son petit frère John, le troisième Shelby, s'était mis dans la tête d'épouser Lizzie Stark. Une femme forte ! Et par là, nous entendons, une pute. Une très jolie femme brune et grande, un peu naïve mais honnête et puis, travailleuse. Thomas la connaissait très bien d'ailleurs, et il savait son travail soigné et bien fait. C'était une bonne amie. Après la guerre, ils s'étaient vus tous les soirs pendant un an, ils avaient fait l'amour et parfois même, pris un café ensemble. C'était drôle de savoir que son frère voulait l'épouser. Savait-il seulement que Tommy et elle avaient eut du plaisir durant une année ?

- Oui Arthur... Complètement fou. Soupira-t-il, songeur.

L'aîné des Shelby, shooté par l'alcool qu'il venait de s'enfiler dans le gosier, s'endormait tranquillement sur sa chaise. Le sommeil venait doucement. Mais il avait encore une question existentielle à poser. Avec une voix rauque, il se lança :

- Tu vas faire quoi... Avec les Lee ?

Ah, le sujet qui fâche.

Les Lee. Thomas n'en avait pas entendu parlé depuis hier. Depuis l'altercation avec Aliénor. Il avait prévu quelque chose, il avait planifié cette chose, il ne manquait plus que la confirmation. Un ami devait passer cet après-midi justement, pour confirmer ce quelque chose. Et de là, il arrangerait la situation. Comme toujours, le deuxième frère Shelby avait une idée.

- Je vais... (Il souffla longuement, avec un ennui des plus flagrant. ) Je vais parler, répondit il alors.

Arthur émit un rire sarcastique avant de pointer son frère du doigt, verre dans la main.

- Parler ? Ces chiens ont failli exploser Finn, on a un flic au cul à cause d'armes sorties de nulle part, John à décider de se marier avec une pute et j'ai plus de whisky dans ma bouteille ! C'est pas en parlant que ça va s'arranger Tommy !

L'homme à moustache n'avait pas crié aussi fort depuis un sacré bout de temps et le brun avait presque été étonné. Il n'avait pourtant rien laissé paraître, il s'était juste contenté de fixer son frère avec un air neutre. Arthur n'avait pas tort d'un certain côté, mais la violence ne pouvait rien résoudre. Et son état piteux ne donnait pas envie au Shelby de suivre sa méthode.

Les Lee n'étaient pas à blâmer entièrement. Peut-être qu'en étant moins brutal, les Peaky blinders auraient eut une meilleure fin dans cette altercation risquée. Après tout, Billy Kimber était un con et tout le monde le savait. À part cette pauvre Nina apparemment. Si le gang des Peaky avait été à la place des Lee, il aurait sûrement fait pareil. Pourquoi ne pas profiter ? C'était tellement facile de duper Kimber.

Seulement Thomas avait besoin de ce con-là. Et à présent, il avait aussi besoin des Lee.

- Tu as tort Arthur, la parole est un grand pouvoir.

Peaky Blinders • La Rose BlancheWhere stories live. Discover now