Chapitre 4

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Vers 14h, alors qu'il ne reste plus aucun zombie devant la porte mais que les filles sont toujours dans la même position, les ventres commencent à gargouiller.

- Je sens plus mes jambes, chuchote Merjem, la première à parler.

Dounia lui donne un coup de coude dans le bras pour la faire taire, mais Merjem commence à se séparer du groupe et réplique :

- J'en peux plus. Ils sont partis, on est en sécurité. Allons chercher de quoi se nourrir maintenant.

Hafsa commence à s'étirer à son tour, suivie par Soumaya en pleine hésitation. Les autres relâchent un peu la pression en voyant qu'il ne se passe effectivement plus rien. Elles se dirigent alors toutes vers la cuisine. Il y a de quoi manger, clairement. Et même pour très longtemps. Puisqu'on est lundi, les stocks viennent d'être achetés.

- Vous allez sérieusement manger là ?, demande Betul remplie de dégout en voyant ses amies s'installer doucement sur les chaises et manger des sandwichs.

Personne ne lui répond, Betul va alors se rincer le visage. En revenant, elle voit qu'elles n'ont toujours pas finies, et qu'elles sont même très lentes.

- On ne mange pas pour le plaisir. On mange parce que nos corps en auront sûrement besoin., lui dit Mariem.

"C'est vrai. Elle a raison. Mais je ne peux pas quand même." pense Betul.

Aisha est la plus lente, encore traumatisée de ce qui lui est arrivée quelques heures plus tôt.

- Ce sandwich a un gout dégueulasse, rétorque Merjem.

- Il est bon, ne dis pas n'importe quoi, lui répond Hafsa.

- Je ne pense pas que ce soit le moment de penser au gout de la nourriture., dit sèchement Soumaya.

Merjem pose le sandwich le plus loin possible sur la table et le regarde avec un dégout évident.

- Mais il est vraiment dégueulasse ! Beurk ! Il me donne envie de vomir.

Elle essaye de recracher en se rinçant la bouche dans l'évier.

Tout le monde la regarde avec incompréhension. Elle s'appuie alors contre l'évier et, ayant l'air d'être concentrée, ferme les yeux en fronçant les sourcils.

- Ça a vraiment un gout horrible.

Elle les regarde tour à tour tandis qu'aucun regard ne la quitte.

- Ah... J'ai des envies de vomir maintenant... Mon estomac fait des bruits trop bizarres.

- Viens. J't'accompagne aux toilettes, dit Hafsa en se levant.

Hafsa met son bras sous le bras de Merjem qui se laisse faire. Elle a l'air vraiment nauséeuse maintenant, elle a le teint verdâtre.

Le cerveau de Betul fait des liens qu'elle préfère ignorer de tout son être.

- Il faut l'enfermer, lache Soumaya dès qu'elles sont sorties de la cuisine.

- Quoi !, crie Betul. Comment peux-tu ?

- Elle est bizarre !, dit Soumaya en haussant le ton et en pointant Merjem du doigt. Elle est vraiment bizarre. Et c'est comme ça depuis ce matin. Il faut qu'on l'enferme.

- Mais c'est notre amie !

- Je suis d'accord avec Soumaya, intervient Esma. C'est une situation trop risquée. On l'enferme.

Aisha et Dounia acquiescent frénétiquement.

Betul le savait, de toute façon. Mais le nier est tellement plus simple. Mais pas la bonne solution. Alors elle acquiesce aussi.

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