Chapitre 37 - Présent

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    Mon téléphone sonne à nouveau, je coupe la sonnerie et attends que l'annonce de l'appel disparaisse de mon écran. Seul chez moi, je me demande une nouvelle fois si ce que je fais est utile. Je suis habitué à ces pensées, elles me hantent depuis des années. Pourtant, peu de temps après, souvent, je me souviens que je suis majeur, j'ai mon appartement, je suis indépendant.

    Je suis indépendant.

    Je suis indépendant...

    Je

suis

indépendant.

    Je ne dois plus rien à personne. Je ne dépends plus de personne. Alors pourquoi suis-je incapable de faire ce dont j'ai besoin ? Mes pensées m'assourdissent et je décide de faire quelque chose dont je n'ai pas pris le temps depuis trop longtemps. Je file dans machambre, retire mon jean et ma chemise dans un besoin urgent, presque vital, et malgré ma peau qui ne souhaite que de l'air, j'enfile un jogging et un tee-shirt. Je mets mes baskets, essaye de prendre le temps de retirer la clé de chez moi du porte-clé, branche mes écouteurs que je glisse dans mes oreilles et quitte mon appartement.

    Une fois devant l'immeuble, je prends une seconde. Je réfléchis. Quel trajet. Tant pis. Je me lance.

Je me mets à courir. Si je ne voulais pas être épuisé au bout d'une minute à peine, je sprinterai mais mon but est de tenir sur la durée pour m'épuiser. Alors je n'accélère pas. Je cours à mon rythme. La musique hurle dans oreilles, tentant d'éclipser mes pensées.

    Malheureusement, cela ne sert qu'à me détruire les tympans inutilement. Mes pensées seront toujours plus fortes. Alors j'accélère inconsciemment, j'accélère encore, je ralentis à l'approche du passage piéton, vérifie qu'il n'y a personne et traverse pour rejoindre un parc. Une fois sur le chemin terreux, je ne réfléchis plus et j'accélère.

    Je respire mal, je n'ai jamais eu beaucoup de souffle. Je ne suis pas asthmatique, mais je ne sais pas respirer correctement quand je cours. Donc un point de côté arrive vite. Mais je décide de l'ignorer. Je ne pourrai m'en prendre qu'à moi-même sur le chemin du retour, mais pour le moment je cours. Je continue de m'achever à la course et ce n'est que lorsque je sens mes genoux me lâcher que je ralentis doucement et me décale vers l'herbe. Je me laisse tomber sur l'herbe, je retiens mes larmes, je ne pleurerai pas. Non, c'est fini cette époque où je pleurais pour ces histoires à la con.

    Alors pourquoi mes joues sont mouillées ? Pourquoi en suis-je encore là ? Pourquoi est-ce que ça m'atteins encore ? Mon téléphone sonne et sans prendre le temps de regarder de qui il s'agit, je raccroche. Je raccroche une seconde fois quand il se remet à sonner. Un message arrive. Liam. Un second, Niall.

    Je n'ouvre pas leurs messages, mais lorsque mon portable sonne à nouveau, je décroche.


« Louis ? Tout va bien ?

- Oui... »je réponds faiblement, je lève les yeux vers le ciel bleu pour tenter de ravaler mes larmes.

« Hey... Qu'est-ce qu'il se passe ? » demande Niall.

« Je... J'ai des coups de mou des fois.

- Tu veux qu'on vienne ? » demande Liam.

« Je sais pas...

- Allez, on ramène les pizzas. Ça fait un moment qu'on ne s'est pas fait une soirée tous les trois. On est là dans une heure, c'est bon pour toi ? »


    J'acquiesce en souriant à travers les larmes qui commencent à se tarir. Il raccroche et je commence à faire le chemin inverse. Je suis content qu'il fasse beau, mes vêtements ne sont pas plein de terre.

Avec un titre [L.S]Where stories live. Discover now