Chapitre 34 - Passé

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-Avril


    C'est la dernière ligne droite. Les vacances arrivent, le temps défile si vite que je ne les vois définitivement pas passer. C'est de plus en plus tendu entre moi et tout le monde. La pression de la réussite à l'examen, les résultats pour les universités en France qui ne vont pas tarder à tomber non plus... Il reste un ou deux mois certes, mais ça reste une pression supplémentaire. Il est toujours impossible pour moi d'aborder les sujets qui fâchent avec ma famille et ça devient sérieusement pesant. Demain soir, je vais chez mon père et je vais enfin pouvoir revoir ma sœur. Je suis pressé d'y aller. Je songe à proposer à Harry de venir passer le week-end chez nous. Il n'est jamais venu chez mon père et ne l'a jamais rencontré.

    Et puis, ça nous permettrait de passer du temps ensemble loin des cours et ça nous ferait sûrement du bien.

    J'envoie d'abord un premier message à mon père pour savoir si ce serait possible que j'invite quelqu'un pour le week-end, puis une fois sa confirmation reçue, j'en envoie un second en changeant de destinataire.

    Je repose mon téléphone, écran contre le bureau et tente tant bien que mal de me replonger dans mes révisions. Avant d'être en week-end, nous avons un contrôle d'histoire demain.

    Malheureusement pour moi, impossible de me concentrer sur mon cours quand j'appréhende de recevoir une réponse négative de la part de Harry. Il serait tout à fait en droit de refuser, ce que je pourrais comprendre, et je suis conscient que si, en effet il venait à me répondre qu'il ne souhaite ou ne peut pas venir, je lui répondrai que ce n'est pas grave, mais ça me mettrait un coup au moral.

    Je vérifie mon téléphone toutes les dix minutes, mais sa réponse n'arrivant pas, ma mère m'appelle pour le dîner. Si au milieu de l'année scolaire, je me sentais peut-être un peu mieux, ces derniers temps je suis de plus en plus irritable.

    Ma mère me demande de vider et remplir le lave-vaisselle et étendre la machine avant de partir chez mon père. Nous sommes jeudi soir.


« Je ne vais pas avoir le temps, je dois bosser, les profs nous mettent encore des contrôles et j'en ai un demain.

- T'abuses, ça fait une semaine que je te le demande.

- N'importe quoi, tu me l'as demandé hier, certes, mais j'étais tellement crevé que j'ai dormi tout l'après-midi.

- Eh bien il fallait le faire au lieu de dormir. C'est quand même normal que tu aides aux tâches ménagères. »


    Je sens mes yeux s'écarquiller alors que je me demande si elle plaisante. Mais non, elle a l'air parfaitement sérieuse.


« Tu rigoles ? » Je l'interroge, sachant pertinemment qu'une réflexion sur mon langage va fuser. Je connais les réactions de mamère par cœur par les disputes qu'elle a eu avec ma sœur dans le passé.

« Tu ne me parles pas comme ça. Qu'est-ce qu'il se passe ?

- Il ne se passe rien. Juste que je suis désolé, j'avais des examens, j'ai encore passé mes vacances à travailler pour mon oral de bac et revoir les premiers thèmes de philosophie et les rares moments où je ne faisais pas ça, je sortais pour prendre l'air.

- Alors quoi ? Qu'est-ce que ton père a fait encore ? » me demande-t-elle en restant concentrée sur les assiettes qu'elle est en train de remplir.

« Comment ça qu'est-ce que papa « a fait encore » ? Il n'a rien fait.

- Il doit bien avoir fait quelque chose pour que tu sois dans cet état.

- Il n'a rien fait, j'ai le droit d'être agacé, arrête de le ramener à toutes les sauces putain !

Avec un titre [L.S]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant