Chapitre n°22

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Ça ne pouvait pas être en train d'arriver, tout sauf ça, se disait-il pour lui-même tandis que la gêne entre ses cuisses augmentait au fur et à mesure des secondes, ajoutant à cela qu'il faisait tout ce qu'il pouvait pour essayer de se changer les idées, en vain. Non, la vision qu'il avait de son colocataire, en train de savourer le plaisir qu'il s'accordait, semblait encrée dans son esprit.

Soumis à ce que lui imposaient ses pensées, Mingi hoqueta difficilement avant d'essayer de retenir un peu ses sanglots. Pourquoi son corps lui faisait-il ça ? il détestait cette sensation, celle de sentir son sexe durcir et celle de la chaleur qui venait s'y immiscer. Complètement paniqué par la situation qui semblait juste empirer plus le temps s'écoulait, il se défit totalement de son drap, jetant celui-ci au sol, avant de se relever avec précipitation et douleur pour s'asseoir sur son lit.

Malgré la faible quantité de lumière qui réussissait à s'immiscer dans sa chambre, il parvenait trop bien à voir son sexe partiellement tendu entre ses jambes, lui volant un hoquet impuissant. Ses mains vinrent lui recouvrir les yeux et il se leva à toute vitesse, se mettant difficilement debout dans l'immense espace vide. Puis tandis qu'il se mettait à faire les cents pas dans la pièce, ses pleurs ne diminuèrent malheureusement pas le moins du monde.

Soudain, s'ajoutant aux infernales brulures qu'il sentait déjà lui mordre les jambes alors qu'il se forçait à marcher, la sensation de chaleur dans tout son bas-ventre augmenta tellement qu'elle fut à deux doigts de le rendre malade. Il se précipita alors pour aller vers sa porte fenêtre et l'ouvrir mais contrairement à l'air frais qu'il s'attendait et espérait ressentir, une brise tiède vint embrasser son corps. Il couina directement de peine et après s'être empressé de refermer les portes et éviter ainsi que la fraicheur de la pièce ne s'échappe, il projeta de retourner s'enterrer dans son lit.

Pourtant, alors qu'il puisait une ultime fois dans ses forces pour rejoindre son point de chute, sa jambe droite le lâcha et il s'écroula sur le sol sans même être en mesure de se rattraper. Son épaule percuta alors violemment le carrelage directement suivie par sa tête, cependant avec moins de force. Son souffle se coupa tout de même net sous le choc, tandis qu'il priait pour ne pas avoir fait trop de bruit et alerté Yunho. Heureusement, aucun bruit ne vint de la chambre à côté de la sienne et basculant sur le dos, il fit de son mieux pour ne pas s'étouffer entre ses sanglots toujours présents et l'air qui retrouvait bien trop lentement le chemin jusqu'à ses poumons.

Totalement allongé sur le sol froid, il lui fallut quelques secondes pour se rendre compte qu'il avait la tête sur son drap et avec le peu de force qu'il lui restait pour réussir à bouger ses jambes endolories, il se traina pour s'y installer. Il prit alors de conscience que le problème au niveau de son bassin n'était toujours pas réglé et sans même réfléchir, il ramena ses mains au niveau de ses cuisses. Puis lentement, tandis que la douleur montait crescendo dans ses membres, il commença à gratter ses cicatrices.

Il eut instantanément l'impression de sentir des lames émoussées venir lui trancher la chair et il se mit à gémir de douleur alors qu'il ne percevait plus rien de ce qui l'entourait tellement les larmes obstruaient sa vie. Recroquevillant ses doigts vers l'intérieur, il reprit alors encore plus fort ses va-et-vient sur le haut de ses jambes, griffant et arrachant presque sa propre peau à chaque passage.

La torture qu'il s'infligea dura une dizaine de minutes, jusqu'à ce qu'il ait l'impression d'être en train de se racler les os tant il avait mal après quoi il retira enfin ses mains de sur ses cuisses. Il s'essuya ensuite rapidement le visage pour enfin parvenir à regarder ce qu'il avait fait. Une envie de vomir vint lui retourner le ventre dès qu'il vu l'état de ses jambes, où presqu'aucune parcelle de peau n'était visible, tant il saignait.

Il se bloqua soudain la respiration et il se laissa tomber sur le côté avant de se recroqueviller sur lui-même en venant s'attraper le crâne. Puis il stoppa tout mouvement tandis qu'il prenait conscience que le feu entre ses cuisses s'était enfin arrêté.

DEMAIN EXISTE (YunGi)Donde viven las historias. Descúbrelo ahora