☾2

36 9 10
                                    



La vengeance est un plat qui se mange froid. Pour Gregor, il était même faisandé à force d'attendre. Le louvetier avait nourri sa colère durant des semaines, des mois, comme on maintient en vie une bête enragée. Il entretenait soigneusement sa haine contre le lieutenant Damian Sarda. Ces hommes étaient morts par sa faute. Il s'était juré de traquer le loup jusqu'en enfer et il l'avait fait. Il arpente les terres de la féérie, armé jusqu'aux dents. Il tuerait le lycan, puis il irait se charger de la petite sorcière, de la nécromancienne.

Gregor était vêtue de peau de bête, il avait échangé son fusil à pompe par une arbalète. La technologie ne tenait pas longtemps en féérie. Il ne se séparait jamais de son masque à gaz qu'il portait sur le visage. L'aire contenait un peu plus d'oxygène que sur terre. Mais ce qui tueait les humains c'était la concentration de pollen dans l'air. Respirez trop longtemps et des plantes finissaient par poussée dans les bronches empêchant toute respiration. Il semblerait que les fées en avaient besoin pour respirer. Les surnaturels quant à eux parvenaient à éliminer le pollen avant qu'il ne les tue.

La féérie était une immense forêt. Plus au sud il y avait des plaines et des déserts et au nord des montagnes et de la neige. Mais actuellement Gregor se trouvait dans une immense forêt, presque une jungle tempérée. Les arbres étaient énormes, il devait presque escalader les racines pour avancer. La lumière du soleil ne traversait presque jamais le plafond de feuille, plongeant la forêt dans un quasi-crépuscule. En féérie la lumière provenait de la terre. Les feuilles, l'écorce, les mousses se parsèment de clarté luminescente éclairant ce monde de nuit perpétuelle.

Gregor installa sa tente pour se reposer quelques heures. Une fois monté, il déclencha un petit aspirateur manuel qui absorbe tout le pollen présent dans l'espace. La tente était étanche. Il pouvait dormir et se restaure en sécurité. Il regarda sa carte, ce n'était qu'une idée grotesque de l'emplacement des lieux. En féérie, les montagnes, les forêts, les court d'eau et les villes se déplaçaient. Tout était mouvant. Gregor avait repéré les traces de loup géant, des bêtes de la taille de chevaux. Ce qui l'intéressait c'était la présence d'un loup beaucoup plus petit, pas un louveteau. Damien était là. Il en était sûr.

Gregor ne dormit que quelque heure, avant de reprendre sa route. Une angoisse lui tordait le ventre, l'impression d'être suivi, de ne plus être le chasseur, mais la proie. À chaque fois qu'il se retournait, qu'il fixait les ombres dans son dos. Il ne percevait qu'immobilier et ténèbres. Son instinct lui hurlait que rien de tout cela n'était normal qu'une forêt ne pouvait pas être aussi calme. Il n'avait rien à faire là. Mais Gregor s'acharnait et poursuivait sa traque.

S'il avait pris le temps d'observer, s'il avait été moins obsédé par ses loups, il aurait peut-être aperçu la silhouette maigrichonne se cacher entre les ombres. Enoch le suivait. Le vampire se savait pas assez bon pisteur pour retrouver Damian. Il avait donc couru au plus simple. Suivre Gregor et lui volés sa proie sous le nez, le tuer au passage. Dalia, sa reine vampire, sa propre mère, l'avait envoyé traquer le loup. Un Garou capable de reprendre forme humaine. On ne pouvait pas le laisser divaguer en pleine féérie. De plus la banshee y tenait beaucoup. Il fallait avoir un atout dans sa manche, face à pareille créature.

Enoch n'avait pas dormir durant les six heures de sommeil de Gregor. Les vampires ne dormaient pas. Il pouvait faire semblant. Mais il n'avait pas ressenti le besoin de fermé l'œil depuis plus de deux cents ans. La faim commençait à lui tordre l'estomac. Bientôt si Gregor ne trouvait pas les loups. Enoch en ferait son dégêné. Il avait besoin de sang humain pour vivre pas tout à fait, les vampires ne pouvaient plus mourir, puisqu'ils le sont déjà. Le manque de sang les met dans un profond état de famine et la soif s'installe. Elle les rend fous et violents. Il finit par se dessécher, sans mourir. Leur corps finit par ne plus pouvoir bouger. À un moment, les quantités de sang dont ils auraient besoin pour se relever sont telles qu'il est presque inenvisageable de leur donner. Au XIX siècle l'or des grandes fouilles en Égypte tombe qui ne devait jamais être réouverte l'on été. Celle en particulier de la Pharaonne Amonet, la reine vampire, une strigoïe. Les archéologues ont tenté de la réveiller. Elle a massacré près d'un quart de la population du Caire avant d'être arrêtée. Elle ne transformait pas d'humaine en vampire. Sa soif était bien trop grande pour cela. Elle s'est contentée de laisser des corps exsangues. Sa soif était telle qu'elle s'était même nourrir de Moroï et de Strigoï. Deux mille ans n'attendent, sa soif était intarissable. Même toutes les eaux du n'ils changé en sang ne serait pas suffisante. Les rois Strigoïe ont envoyé une arme. Ils ne sont pas parvenus à la tuer. Même l'aide de puissante nécrocienne m'a pas suffi. Mais ils sont parvenus à l'arrêter un instant. Assez pour que son corps soit démembré et que ses morceaux soient éparpillés à travers le monde. Cette fois, les rois Strigoïes se sont assurés que plus personne n'ouvrirait son tombeau et ne tenterait de recoller ses morceaux. Car Amonet demeure et elle serait toujours là dans cent mille ans.

BRIXTIA | Livre II | l'Appel de l'AmarokWhere stories live. Discover now