Chapitre 34: Éclairs et abri

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Les jours qui suivent sont éprouvants, autant mentalement que physiquement. Le jour, nous marchons sous un soleil de plomb sans aucun endroit ombragé où nous arrêter et la nuit, le froid nous pénètre jusqu'aux os.

Nous marchons en silence, ruminant toujours les évènements récents. Je n'ai plus assez d'eau en moi pour pleurer mon ami. Et je ne peux même pas retrousser les manches de mon t-shirt ou en changer sinon le soleil me brûle la peau et c'est encore plus douloureux. C'est aussi pour ça que je garde mon foulard noué sur mon nez et la veste de Winston sur ma tête pour faire office de chapeau.

Plus nous marchons, plus les montagnes semblent s'éloigner. Pourtant, nous ne les avons jamais aussi bien vu. Mon sac pèse lourd sur mon dos alors que j'ai déjà abandonné ma veste et que les deux boites de conserve ont été mangées.

À quelques mètres, Minho ouvre sa gourde et tente de boire un peu mais cette dernière est vide. De rage, il la lance au loin. Je sors la mienne et la lui tend. Il me remercie d'un faible sourire avant d'en boire une gorgée et de me la rendre.

Nous avons tous faim, soif, chaud. Nous allons finir par mourir si nous n'arrivons pas bientôt. Même Thomas trébuche de plus en plus souvent, ce qui montre son épuisement.

Je n'ai plus la force de penser. Mon cerveau est vide. Ma tête tourne. Je tombe. Minho m'aide à me relever. Impossible de s'arrêter. Térésa tend la main vers moi pour me proposer de prendre mon sac. Je le lui tend.

La nuit arrive enfin et quand Thomas fait signe de s'arrêter, je me laisse tomber sur le sol avec gratitude. Je récupère mon sweat et l'enfile avant de m'enrouler dans la veste de Winston pour tenter de contrer le froid qui s'installe déjà. C'est dans ces moments-là que je regrette d'avoir abandonné ma veste.

Je sombre presque immédiatement sans même avoir pu me désaltérer ou manger un petit peu.

~~~

Je suis réveillée par Thomas qui me secoue en même temps que Newt. Sa voix est rauque et il semble avoir des difficultées à parler. Comme nous tous.

"Réveillez-vous ! Allez ! Debout ! Poêle-à-frire ! Aris ! Je viens de voir quelque chose !"

Je m'assois difficilement en frottant mes yeux fatigués. La soif et la faim sont toujours présentes mais j'ai un peu plus d'énergie que tout à l'heure. Newt se redresse avec difficulté.

"- Qu'est-ce qu'il se passe ?
- Regardez ! Les lumières ! On a réussi !"

Je suis son bras tendu et plisse les yeux. J'aperçois des lumières. Plusieurs. Comme une petite ville. Enfin ! Des sourires soulagés apparaissent sur nos visages creusés par les derniers jours.

Mais ils disparaissent bien vite lorsque nous voyons les énormes nuages noirs et les éclairs qui déchirent le ciel derrière nous. Et qui se rapprochent de plus en plus. Le sol commence à trembler. Il faut partir. Et rapidement. Thomas se redresse.

"Faut se tirer d'ici.. Allez ! On y va !"

On attrape les sacs et on rassemble nos forces pour courir. Les nuages se rapprochent dangereusement et la foudre frappe le sol aléatoirement.

"Allez on fonce ! Courrez !"

Parce qu'il pense qu'on fait quoi là ? Qu'on danse sous la pluie ?
Cette dernière, arrivée en même temps que les éclairs, nous glisse sur la peau et nous rafraîchit. Je n'aurais pas été en danger de mort, je me serais allongée par terre pour en profiter pleinement.

"Vers les bâtiments ! Allez ! Plus vite Térésa !"

Un éclair frappe le sol à quelques mètres de moi, m'arrachant un cri. Un autre manque Newt de peu. Puis un nouveau frôle Aris. Et ainsi de suite.

À la recherche de la libertéWhere stories live. Discover now