Chapitre 12: Les Medjacks

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Je suis tirée de mon sommeil par Jeff qui me secoue dans tous les sens.

"- Aline ! Réveille toi ! T'es à la bourre !
- Mmmmh...
- Mmh rien du tout ! Bouge ! Sinon tu auras plus le droit de manger."

Je me lève d'un bond. Manger. Le Medjack me regarde, amusé.

"- Dépêche toi. On t'attend pour ta journée. Tu vas sauver des vies aujourd'hui !
- 'Porte quoi..."

Je baille tout en laçant mes bottes et en attachant mon collier. Je descends en enfilant ma veste. J'arrive à la cuisine.

"- Eh ben, par rapport à hier, où tu nous as aidé, on peut pas dire qu'aujourd'hui tu ais fait grand chose !"
- Chuis pas Cuistot Poêle-à-frire. Chuis crevée en plus... Et je vais devoir trouver le temps de faire deux tours de Bloc dans la journée !
- Hein ?
- Laissez tomber.. Il reste à manger ?
- Ouaip, ta part. Tiens.
- Merci."

J'attrape mon repas et m'assoie au comptoir, en face des quatre cuisiniers. On discute un petit peu pendant que je mange rapidement et qu'ils font la vaisselle.

Une fois fini, je leur tends mes affaires avant de monter rapidement les escaliers et d'arriver à l'infirmerie. J'entre d'un coup dans la salle.

"Présente !"

Trois regards se tournent vers moi. Jeff rigole silencieusement, son Maton esquisse un sourire amusé et Gally lève les yeux au ciel. Mon visage prend une teinte rouge brique.

Clint me fait signe de le suivre pendant que Jeff continue d'enlever le bandage à la cheville du Maton des Bâtisseurs.

Une fois dans une petite salle annexe, le brun bouclé m'explique comment se passera ma journée. Je vais devoir m'occuper de blessures, souvent superficielles, que récoltent les Blocards, en général les Bâtisseurs, les Briquetons et les Trancheurs. Il m'informe qu'il n'y a quasiment jamais de blessures dites "très graves". Nous retournons ensuite dans la salle principale.

"- Ta cheville va mieux. Ne travaille pas encore aujourd'hui et après tu seras libre de faire ce que tu veux. Et ne touche pas au bandage !
- Vous aviez dit que ça durerait trois jours !
- Oui, je sais. Mais tu le gardes une journée de plus afin qu'on soit certains que tu n'as plus rien.
- Fais chier. J'vous jure..."

Le reste de sa phrase n'est qu'une suite de grognements incompréhensibles qu'il continue de marmonner tout en se levant.

Je n'ose pas le regarder. Je me sens coupable de sa situation. Il ne me jette aucun regard en sortant. Mes deux camarades se tournent vers moi.

"- Bon ben maintenant, on attend. Vu que Jeff et moi on a fait le ménage hier, y'a pas grand chose à faire.
- On fait quoi alors ?
- Ce que tu veux. Tant que tu restes ici. N'essaie pas de t'échapper la nouvelle !"

On discute donc pendant que Clint range tous les petits objets qu'il trouve. Son camarade le taquine et m'explique qu'il fait tout le temps ça car il déteste le bazar. Ce a quoi le Maton rétorque que comme ça il est sûr de retrouver ses affaires si il y a une urgence. Et ils continuent comme ça. Pendant une dizaine de minutes. Et je rigole. Je les apprécie beaucoup et découvre qu'on a deux ou trois points communs.

Puis le premier blessé arrive. Pierre. Qui s'est encore coupé le doigt en faisant la cuisine. C'est moi qui suis chargé de le soigner.

"- Poêle-à-frire t'as accepté en cuisine même avec ta maladresse légendaire ?
- Je fais partis des premiers arrivés. Il avait absolument besoin de quelqu'un. Et j'étais celui qui se débrouillait le mieux.
- Ah. Ah oui. Le niveau était pas très élevé.
- Eh !"

À la recherche de la libertéWhere stories live. Discover now