Chapitre 10: Changements

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Je passe la fin d'après-midi à dessiner et à m'ennuyer. Soudain le sol tremble. Les portes doivent être en train de se fermer.

Newt apparaît devant moi. Il ouvre ma cellule et me tend la main.

"Si Madame veux bien se donner la peine."

Je sort enfin de ce trou. Je fais quelques pas et me ramasse. Newt éclate de rire. Je me relève et lui offre mon plus beau doigt.

"Viens avec moi. On devrait te trouver un autre t-shirt. Le tiens ressemble vraiment plus à rien."

C'est vrai qu'il est déchiré dans le dos et sur l'épaule gauche, conséquences de ma chute. De plus, le col est détendu à cause de mon agression d'hier.

Nous montons à l'infirmerie. Newt ce dirige vers de grosses boîtes en bois. Il en sort un t-shirt noir, abîmé certes, mais bien plus présentable que le mien. Je le prend et le remercie puis me dirige vers les douches.

Dans celles-ci, j'essaie de laver mes cheveux mais il sont tellement emmêlé que je n'y arrive pas. Je prend donc une décision. Après être sortie de la cabine, je retourne à l'infirmerie.

"- Jeff ?
- Oui ?
- Vous avez des ciseaux ?
- Euh oui. Pourquoi ?..
- Tu veux bien me les prêter deux minutes ?
- Ok... Pas de bêtises hein !"

Il me tend les ciseaux. Je prend une inspiration en fermant les yeux. Puis j'empoigne mes cheveux et coupe.

Jeff se précipite vers moi et m'arrache les ciseaux des mains.

"Mais t'es malade ?!! T'aurais pu te blesser ! Tu pouvais pas demander plutôt ?! Non mais n'importe quoi ! Toquarde ! Tête de pioche ! Non mais t'es complètement ravagée ou quoi ? Bon. Assied toi. Je vais le faire. Non mais je te jure. Complétement timbrée..."

Il continue de marmonner tout en coupant mes cheveux. Clint, qui était arrivé suite à ses hurlements, se laisse tomber sur une chaise à côté. Je ferme les yeux. Mon crâne devient de plus en plus léger. Je me sens mieux.

"-Voilà. C'est fini. T'as les cheveux dégueulasses par contre. Va les laver.
- Mais j'en viens !
- Ben t'y retourne. Et tu reviens après."

Je soupire et me redirige vers les douches. Je me relave les cheveux. Il sont tellement courts ! Ça me perturbe légèrement. Ensuite je me rhabille.
Le t-shirt que m'a donné Next est trop grand. C'est bien plus confortable.
Je retourne à l'infirmerie.

Clint me tend une autre serviette pour que je me sèche mieux les cheveux. Ensuite Jeff me tend un miroir. Mes cheveux blonds ont foncés à cause de l'eau. Ils sont presque ras sur les côtés mais j'ai une mèche qui tombe vers la droite. C'est super ! Je remercie chaleureusement mon camarade.

La cloche sonne. Nous nous allons manger.

"- Aline ? Je t'avais pas reconnu de loin ! Je comprenais pas qui t'étais !
- Haha, désolé Pierre. Ça me va bien ?
- Ouai. C'est très bien.
- Merci Poêle-à-frire !
- Tu vas faire tomber des coeurs !", lance James avec un clin d'œil.

Je lève les yeux au ciel. N'importe quoi.

Je vais à ma table habituelle. Les garçons beuguent. Winston à la bouche grande ouverte, la fourchette à quelques centimètres de celle-ci. Louis s'étouffe avec son eau et Zart avec ses carottes. Tim me regarde avec de grands yeux tout comme Newt et Chuck.

Puis ils semblent se remettre en marche. Tim tape dans le dos de Louis, Newt sur celui de Zart, Winston met sa fourchette dans sa bouche et Chuck me sourit. Moi je mange tranquillement.

"- Ma petite fille est devenu grande ! Snif snif. Je suis si fier !
- Tait toi ! Tu dis n'importe quoi !
- Ma petite fiiiiiiiiille !"

Je lance mon pain sur Zart qui fait semblant de pleurer. On rigole tous.

Le repas se passe dans la bonne humeur.

Je sens tout de même les regards des autres dans mon dos et entend quelques remarques: "On dirait un mec", "Plus belle avant", "Pas de poitrine et maintenant plus de cheveux", "Vous êtes sûr que c'est une fille ?".

Je n'en tiens pas compte. Me faire passer pour un garçon est même bien. Peut-être qu'on me fichera la paix comme ça.

Après le repas, je discute encore avec mon groupe. Le Maton des Torcheurs s'approche. Il m'annonce que demain je travaillerai avec eux. Chuck semble content. Il dit que c'est enfin à son tour de travailler avec moi.

Je parle encore un peu puis va me coucher. Je tourne mon sifflet dans mes mains. J'essayerais de trouver de quoi le percer un peu sur le côté demain afin de l'accrocher à mon collier.

À la recherche de la libertéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant