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Charlie

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Charlie

Il était revenu quelques minutes après, avec tous les cochonneries que j'avais pris chez moi. Il étale le drap avant de m'autoriser à pouvoir m'asseoir.  Il allume une petite enceinte avant de s'asseoir à côté de moi et admirer la vue.

Cinq minutes sans parler.

« — À quoi penses-tu?

— Tu ne t'es jamais dit que ce n'est pas ici que tu dois être?

— Développe.

— Par exemple quand j'étais au Cameroun, c'est un pays que j'aime énormément, ce sont mes racines une bonne partie de mon adolescence et tout ce que tu veux, mais j'avais toujours ce sentiment que ma personne n'était pas faite pour rester y vivre. J'étais toujours rêveuse et très envieuse de la vie là-bas.
Arrivée ici j'ai, comment dire, recommencer à respirer.
Tu sais les mentalités sont très différentes entre ici et là-bas, et j'avais compris dès de le départ que ce n'était pas la mienne. Je ne rejette pas tout ce que j'ai appris là-bas, il en est hors de question d'ailleurs, mais mon âme de rêveuse ne correspondait pas du tout avec cet environnement.

— Je vois exactement ce que tu veux dire, à vrai dire, je suis dans cette situation en ce moment. Le problème qui se pose sont souvent nos obligations, les études, la famille, le boulot. Mais essayer d'être le plus libre possible en faisant ce qui nous plaît quand on en a envie et où on a envie nous permet de tenir le coup jusqu'au moment crucial. La liberté, c'est super important quand tu as cette sensation qui revient à chaque fois. Je sais que je ne vivrai pas ici, mais j'essaye de faire que les expériences ainsi que les journées ici soient inoubliables, comme celle-ci. »

Je le regarde droit dans les yeux et sourit.

Je me retourne et commence à manger les sachets qui étaient à notre disposition. Des fruits, des chips, un peu de bonbons. Si j'ai pas mal au ventre avec tout ça après, vraiment c'est parce que Dieu m'aime.

On commence à parler un peu de tout, ses relations, les miennes, sa famille, nos rêves, nos envie du moment. C'est tellement sympa de parler avec une personne qui comprend exactement ce que tu veux dire. Il a peut être une vision différente, mais il ne met en aucun cas mon point de vue en question, sauf si je ne regarde pas plus loin qu'autour de moi.

Depuis que j'ai rencontré Isaiah, j'ai parfois l'impression de parler à mon moi masculin. Des points communs, des envies similaires, la maturité n'est peut-être pas la même mais il essaye de comprendre comment je réfléchis et moi de même. Ça me plaît, beaucoup.

« — Tu sais, je le regarde, je vais être honnête avec toi, car je veux me sentir libre dans ce que je dis et surtout ne pas être dans la retenue avec toi.

— Je t'écoute.

— J'ai atrocement envie de t'embrasser, mais je ne le ferai pas.

— Et c'est là que je te demande pourquoi.

africa | centineo/bakerWhere stories live. Discover now